Sports : HOCINE ZEKRI (CONSEILLER EN SPORT ET ENTRA�NEUR DE FOOTBALL) SE CONFIE AU SOIR
�L�entra�neur est un �l�ment de gestion dans le club�


En Alg�rie s�il arrive � un entra�neur de quitter son club employeur sans avoir �t� remerci�, il sera tax� de tra�tre parti pour quelques dinars de plus. Et pourtant, le football est fait d�accords autour des moyens de travail, de l�ambiance, des ambitions, etc., que peut offrir le club au joueur, � l�entra�neur...

Pour en savoir plus sur l�intention de ces entra�neurs que l�on dit pay�s � coup de millions et d�cri�, au moindre faux pas de l��quipe, nous avons rencontr� une valeur montante et pur produit alg�rien, M. Zekri Hocine. A 53 ans, Hocine cumule trente-cinq ans de terrain y compris les ann�es d��tude (ISTS Alger, conseiller des sports) et comme tout entra�neur, il a connu des vertes et des pas m�res.. Avec sa simplicit�, sa philosophie du pardon et l�amour qu�il porte au d�veloppement du football, Zekri a revisit� sa carri�re pour les lecteurs du Soir d�Alg�rie .

Le Soir : Qui est Hocine Zekri ?
Zekri :
C�est un enfant d�El-Kantara qui a quitt� le palmier et le Vieux-Rocher qui�tude et beaut� pour les ar�nes du football.
Vous a-t-on oblig� ?

Ma passion pour les sports et l�ISTS dont j�avais des �chos favorables, en un mot �El Maktoub�. J�ai r�ussi � suivre tant bien que mal, arrachant le dipl�me de conseiller en sport en 1976.
Un entra�neur d�� peine 24 ans, a-t-il trouv� employeur ?

A cet �ge, je n�ai pas cherch� � l��tre. J�ai voulu embrasser la carri�re de footballeur en signant une licence au CAB saison 76/77. Mais l�entra�neur a �clips� le joueur.
Comment ?

Il y avait � l��poque la nationale � 20 clubs avec cinq rel�gables enfin du parcours. M. Gourdache qui �tait � la barre technique au CAB s�est retir�. les dirigeants du CAB ont fait appel � Guellil en contrat avec un autre club. En homme de principe, il assure les entra�nements pour deux et se consacre le jour du match � son club et moi, j��tais charg� de g�rer les rencontres du CAB. Le CAB a termin� sa saison cinqui�me et le m�rite revient � M. Guellil, mais aussi aux grands messieurs Mostefa�, Dahmene, Djemili... qui m�ont encourag�, soutenu et fait confiance. Merci � ces hommes encore une fois.
Et c�est bien parti pour vous ?

A la fin de cette saison, le CAB avait deux entra�neurs et le MSPB n�en avait aucun. Je suis pass� de l�autre c�t�, c�est vous dire l�espoir de sportivit� qui r�gnait alors. Vous avez commenc� � mettre en application vos connaissances de l�ISTS ? C�est en qualit� d�entra�neur des juniors du CAB (78/79) et surtout (79/80) lorsque j�ai effectu� le choix des joueurs que j�ai pu mettre en pratique mes connaissances.
La suite a-t-elle �t� plus facile ?

En passant par le CAB, le MSPB, la Sempac, et Sol (Lamb�se) lors de mon service national, je commen�ais � ressentir une certaine lassitude, le manque de moyens, l�incompr�hension... il fallait voir ailleurs.
Vous �tes sorti de Batna ?

Pour moi, une �re nouvelle a commenc�. A T�bessa o� je garde de bons amis, j�ai pass� des moments agr�ables, dommage que durant la seconde ann�e, je suis parti pour des raisons familiales. Il faut dire qu�� Khenchela, � Tlidjen, � Constantine (MOC), � A�n- M�lila, � Chelghoum-La�d, � Oum-El-Bouaghi (USC), j�ai c�toy� des hommes qui m�ont appris, conseill�, soutenu et aim�. J�en garde de bons souvenirs.
Apprendre le m�tier d�entra�neur tout en ayant un grand dipl�me est-il possible ?

A c�t� d�un grand fr�re comme Guellil, d�un p�re comme Che�kh Kermali, ou feu Benkinouar on apprend au geste, � la parole, � travers l�action et la r�action. Je n�oublierais pas aussi Sabasti (Russe d�origine espagnole) au CAB, Grygory, le Bulgare au MOC et ce qu�ils m�ont apport� comme connaissances.
Un entra�neur peut-il suffire seul � un groupe ?
Le plus souvent on parle de staff technique, il n�est pas possible � un entra�neur de suffire de 25 � 30 �l�ments. En ce qui me concerne, j�ai toujours �t� second� par d�autres techniciens, feu Rechachi, Boukolt, Abdessemed, Aggoum Mustapha, Benamar Nacereddine, Fodhil Salim... Ils m�ont �t� d�une grande utilit�, j�ai profit� de leur pr�sence pour apprendre le m�tier d�entra�neur en chef. Revenons � ce que vous appelez la p�riode de prise de risque...
Lorsqu�on est appel� en catastrophe pour g�rer une situation, le plus souvent complexe (�quipe en position de rel�gable, joueurs d�moralis�s, dirigeants nerveux et sous pression), l�ont doit faire preuve de courage pour remettre de l�ordre. Avec l�aide de Dieu, j�ai r�ussi � m�en sortir le plus souvent avec difficult� et parfois par des r�sultats inesp�r�s. Je citerais le Mouloudia de Batna pr�sid� par M. Hedna, l�ASAM, un pari impossible r�ussi par miracle, le HBCL avec des r�sultats successifs positifs. Le MCEE, le CAB � deux reprises (accession en Superdivision, et maintien quatre ans apr�s en 2002) et le CABBA r�cemment.
Le r�le de l�entra�neur en p�riode de crise ?
Un groupe en difficult�, on se rejette le plus souvent la responsabilit�, celui qui est appel� � la rescousse est �cout� de tout ou presque. Il faut �tre attentif, savoir �couter, motiver et d�cider. Dans ce genre de situation, j�ai connu des hommes avec un grand H et Dieu sait des gamins aussi.
Vous-avez �t� DTR, ce genre de poste vous a-t-il apport� un plus ?

Sinc�rement, le travail de DTW, DTR et m�me DTN n�est toujours pas compris. L�action de ses directions techniques doit �tre la locomotive des plans de charge des clubs. Et c�est dans les diverses s�lections que l�entra�neur parach�ve le travail technique. Personnellement, si je pouvais intervenir au sein d�une direction technique nationale mon action sera plus utile, et je peux m�en passer du travail au sein d�un club. Il faut penser int�r�t g�n�ral du football national. Le progr�s d�un club fait plaisir, mais ne r�glera jamais la situation qui pr�vaut dans les diff�rentes s�lections.
Vous avez eu � travailler avec la DTN ?
Je garde de bons souvenirs de l�ann�e et demie du travail de prospection et de s�lection (95/97) et surtout des contacts avec M. Sa�d Amara, et M. El Kenz Youcef, des hommes grands, des techniciens de haut niveau.
Les stages d�entra�neur et leur utilit� apportent-ils un plus au football ?
Sans ces stages, beaucoup de clubs seraient sans entra�neur. De plus, un ancien footballeur ne devient entra�neur qu�apr�s avoir acquis la m�thodologie de l�entra�nement. Je vous dirais que les stages que j�ai effectu�s � Kalsruhe et Leipzig (Allemagne) celui de l�Union arabe en Syrie et les rencontres avec Guillou, Herera, Schnittger, Roxburg, Jean Dupenx (UEFA) ont �t� pour moi enrichissants.
Avez-vous autre chose � ajouter sur ce point ?
Des satisfactions et des regrets. La satisfaction c�est d�avoir visit� et pris connaissance de ce qui se fait dans des centres de formation en France, Belgique, Luxembourg. Les regrets, c�est de ne pas avoir r�pondu aux invitations du MTK Bucarest et Arsenal. Mais tant qu�il y a la vie, il y a l�espoir. Revenons, si vous voulez bien, � l�organisation du football alg�rien ?
Je suis vraiment tr�s d��u de voir que sous l��re de Raouraoua, on n�est pas parvenu � r�gler ce probl�me. Sinc�rement, en �coutant Raouraoua, en suivant sa logique, j�ai cru entrevenir une silhouette porteuse d�espoir. D�ailleurs, sa personnalit� m�a laiss� croire qu�il allait tout r�gler rapidement car on ne saurait qualifier ce qu�il a fait en mati�re d�organisation, de logistique, de cr�dibilit� sur ce c�t� il est � f�liciter.
Et sur d�autres chapitres qu�en est-il ?
En optant pour l�ouverture du chantier arbitrage avant le volet d�veloppements et technique, il a retard� le football car l�arbitrage est un gouffre difficile � combler. A la limite, il aurait pu lancer les deux volets en parall�le, sinon le d�veloppement avant, car on est jug� en football sur les r�sultats des diff�rentes s�lections.
M. Raouraoua estime que les clubs ne forment plus de bons joueurs ?
C�est l�avis de tous les sportifs et c�est � M. Raouraoua de trouver les solutions � cet �tat de fait de par des plans d�action que doivent concr�tiser les techniciens au niveau des clubs sous le contr�le d�une DTN qualifi�e, forte et compl�te.
Et l��quipe nationale dans tout cela ?

Tant que nous n�avons pas de joueur titulaire dans les �quipes jouant les hauts des tableaux des diff�rents championnats europ�ens, nous ne pouvons monter une �quipe nationale repr�sentative. Quant aux nationaux, leur niveau se hisse par les professionnels de haut rang.
L�application du contrat type par la FAF est-elle une bonne chose ?

Tout ce qui am�liore l�organisation, la transparence dans les relations contractuelles est bon, mais, je continuerai � dire pas seulement le c�t� administratif du probl�me. Les infrastructures, la formation de jeunes, les moyens informatiques et p�dagogiques, la multiplication des tournois et des concours du meilleur footballeur, doivent recevoir l�int�r�t n�cessaire. A chaque bonne action sur le c�t� organisation doit correspondre une action technique soutenue r�guli�re et bien r�fl�chie de d�veloppement.
La valse d�entra�neurs n�est-elle pas pour quelque chose dans la r�gression de notre football ?

L�entra�neur n�est qu�un �l�ment de la gestion du club. La stabilit� doit s�op�rer dans la politique du club et le gestionnaires du club. C�est � eux de veiller � ce que la gestion de leur plan d�action, de leur programme ou politique� le choix de l�entra�neur doit en principe r�pondre � un type de profil bien d�termin�. Les dirigeants qui arrivent � instaurer une vie agr�able au sein de leur club pourront certainement garder le plus longtemps possible et les joueurs et l�entra�neur.
Le mot de la fin ?
Je souhaite au football alg�rien beaucoup de progr�s, mais l�on doit tous, entra�neurs, joueurs et dirigeants � tous les niveaux, travailler dur, tr�s dur, pour y arriver.
Propos recueillis par Houadef Mohamed

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