Actualit�s : AREZKI IDJEROUIDENE, P-DG DU GROUPE GO-FAST
�Ma compagnie n�est pas � vendre�


Le Soir d�Alg�rie: Monsieur Idjerouid�ne, vous �tes � la t�te d�Aigle Azur, compagnie a�rienne en pleine expansion. Pourtant, certaines informations font �tat d�une cession prochaine de votre compagnie�
Arezki Idjerouid�ne :
Je pense qu�il est avant tout n�cessaire de parler de la sant� financi�re d�Aigle Azur. Actuellement, notre part de march� entre Paris et les principales villes d�Alg�rie est de 38,33% avec pour objectif de passer d�s cette ann�e � 42%.
Sur la part de march� globale entre la France et l�Alg�rie, nous tournons autour de 28, 5% en 2004, avec toujours l�objectif d�am�liorer de 4 points durant l�ann�e 2005. Vous parlez de rentabilit� sur ce march�. Effectivement, c�est un march� o� il y a peu de concurrence et une demande appr�ciable par rapport � l�offre. Par contre, ce n�est pas un march� extr�mement important puisqu�il tourne autour de 2 millions, deux millions deux cent mille passagers par an. A titre d�exemple, le Paris-Nice est estim� � 11 millions de passagers et le Paris-Londres � 17 millions de passagers. Dans notre cas, nous sommes tr�s loin de l�importance de certaines lignes en Europe o� le transport a�rien s�est d�mocratis�, ce qui arrivera le plus t�t possible en Alg�rie. Voil� donc pourquoi Aigle Azur s�int�resse � l�Alg�rie. Il y a d�abord le fait que je sois alg�rien mais je sais aussi que c�est un march� d�avenir. Il faut savoir que le taux de p�n�tration du march� est quasiment nul, il est de 5 � 6%.
L. S. : On peut donc consid�rer qu�Aigle Azur jouit d�une bonne sant� financi�re�
A. I. :
Aujourd�hui, Go-Fast et Aigle Azur, en tant que soci�t� moteur du groupe, se portent tr�s bien sur le plan financier. A titre d�exemple, lors de l�acquisition de cette compagnie en juin 2001 le chiffre d�affaires �tait alors d�un peu moins de 5 millions d�euros pour un r�sultat n�gatif de l�ordre de 850 000 euros. En seulement 6 mois d�exploitation, le chiffre d�affaire est pass� de 5 � 9 millions d�euros et les pertes amorties � 250 000 euros. En 2002, le chiffre d�affaires �tait de 36 millions d�euros pour un r�sultat positif apr�s imp�ts de 1 million cent mille euros. Pour l�exercice 2003, la compagnie a r�alis� un chiffre d�affaires de 86 millions d�euros pour un r�sultat positif et net de 2 millions deux cent mille euros. Nous nous attendons � un r�sultat positif de 3 millions d�euros pour l�exercice 2004. Nous sommes �galement en phase de renouvellement de notre flotte. Avec un seul appareil en 2001, celle-ci passera � 8 en octobre 2005. Donc nous pouvons dire que la sant� financi�re d�Aigle Azur est excellente. D�ailleurs, notre compagnie ne s�est jamais aussi bien port�e depuis sa cr�ation en 1946. D�ailleurs, nous f�terons l�ann�e prochaine les 60 ans d�Aigle Azur.
L. S. : Puisque votre compagnie est effectivement en bonne sant� et qu�elle est aujourd�hui en phase d�expansion, qu�en est-il donc des informations faisant �tat de la vente d�Aigle Azur?
A. I. :
Beaucoup de gens disent beaucoup de choses, du bien et du mal. Tant mieux, � la limite. Cela veut dire que le d�veloppement du groupe Go-Fast ne laisse pas les gens indiff�rents. Cela signifie �galement que nous sommes sur la bonne voie et que notre logique de d�veloppement est la bonne. J�en conclus que nos d�tracteurs paniquent en utilisant des m�thodes m�prisables, qui ne m�ritent aucun respect, en tout cas � mes yeux. C�est triste, mais il y a de plus en plus de gens qui cr�ent et utilisent la rumeur pour atteindre leur objectif. Ils pratiquent des m�thodes sournoises tout en ignorant une valeur sacr�e, le travail. Ceci dit, et pour r�pondre � votre question, la cession d�Aigle Azur n�a jamais �t� � l�ordre du jour. Et certainement pas aujourd�hui. La strat�gie de Go-Fast, et par l� m�me d�Aigle Azur, qui est une entreprise importante du groupe, est orient�e vers une logique d�acquisition et non de cession. Il est tr�s important de le relever. Il y a aujourd�hui � l��chelle mondiale une reprise qui se confirme et cette croissance ira jusqu�� 2011-2012. Donc je pr�f�re profiter et m�occuper de cette croissance qui se pointe � l�horizon plut�t que de c�der l�entreprise. Nous ne sommes pas � vendre, nous nous occupons des acquisitions.
L. S. : Peut-on savoir qui sont ces personnes, ces d�tracteurs qui vous en veulent tant. Connaissez-vous leur identit� ?
A. I. :
Malheureusement, en Alg�rie ces gens sont nombreux. Au lieu de s�occuper de cr�er de la richesse par le travail, ces gens consacrent leur temps � s�interroger sur telle ou telle personne, comment a-t-elle pu d�velopper ceci ou cela. Tr�s sinc�rement, et pour parler dans un langage l�ger, c�est gens-l� ne font que d�truire car ils ne sont pas capables de construire par le travail. C�est triste. Mais cela est valable dans tous les domaines, ce n�est pas propre au transport a�rien ou uniquement dans ma profession. Les gens ont �galement du mal � croire que l�on puisse r�ussir par le travail, pourtant c�est vrai. Personnellement, j�ai commenc� � travailler � l��tranger et jusqu�� aujourd�hui, je n�ai jamais gagn� un centime en Alg�rie. Tout notre d�veloppement se fait � partir de l��tranger. La ligne Alg�rie est une ligne parmi d�autres. Nous avons des lignes sur le Bassin m�diterran�en et d�autres arriveront � l�avenir. Donc identifier ces gens un � un non, mais savoir de quelle mouvance ils sont, oui. Je pense cependant qu�il ne sert � rien d�annoncer aujourd�hui un nom ou de pointer du doigt une partie.
L. S. : Nous ne saurons donc pas qui sont ces personnes et � quelle �mouvance� elles appartiennent�
A. I. :
Elles sont nombreuses�
L. S. : Elles ont commenc� par la rumeur, ne pensez-vous pas qu�elles risquent de passer � un autre stade ?
A. I. :
Vous savez, aujourd�hui la rumeur c�est tout ce qu�ils savent faire. Ceux qui ne savent pas se d�velopper par le travail ne peuvent pas faire plus que �a. Ce sont des gens m�diocres et auxquels je n�accorde pas �norm�ment d�importance. Ils m�ritent plus le m�pris qu�autre chose.
L. S.: On peut donc parler d�une campagne de d�sinformation men�e contre votre groupe, mais est-ce uniquement Aigle Azur qui est vis�e ou l�ensemble du groupe Go-Fast ?
A. I. :
Je pense qu�Aigle Azur est plus vis�e, mais c�est l�ensemble du groupe qui est cibl�. Peut-�tre que c�est de la jalousie. C�est un groupe qui se d�veloppe, depuis 1983 pour certaines compagnies, avec une �force tranquille�, pour reprendre une expression qui appartient � quelqu�un d�autre. Cela g�ne des gens. Il est vrai que Go-Fast a fait l�objet d�attaques, m�me dans la presse.
L. S. : Vous avez r�cemment annonc� que vous seriez int�ress� par la prise de participation dans une compagnie existante, qui, vraisemblablement, ne peut �tre qu�Air Alg�rie, et aussi que vous comptiez investir dans le r�seau de transport a�rien domestique. Pensez-vous que votre ambition g�ne ?
A. I. :
Oui, effectivement, cela fait partie des choses qui g�nent. Ces gens voient notre strat�gie de d�veloppement se confirmer d�ann�e en ann�e. Pour revenir � mes objectifs sur les lignes int�rieures, je suis effectivement candidat, soit par la cr�ation d�une compagnie nouvelle qui exploitera exclusivement des lignes domestiques, soit par la prise de participation dans le capital d�une compagnie a�rienne existante. Je vous dis tout de suite que ce n�est pas Air Alg�rie.
L. S. : Laquelle alors ?
A. I. :
Je pense qu�aujourd�hui il y a une compagnie qui s�ouvre aux lignes domestiques et qui peut faire un excellent travail sur le r�seau int�rieur, c�est Tassili Airlines. Ceci dit, � l�avenir si Air Alg�rie ouvre son capital, l� je le ferai � titre personnel par le biais de la Bourse car c�est une compagnie qui est int�ressante.
L. S. : Tassili Airlines appartient aujourd�hui en totalit� � la Sonatrach. Existe-t-il aujourd�hui des contacts concrets avec la Sonatrach pour la reprise de cette compagnie ou une prise de participation dans son capital ?
A. I. :
Aujourd�hui, il n�y a pas de contacts officiels. Il existe des contacts timides mais pas de contacts ouverts entre Tassili Airlines/Sonatrach, d�une part, et Aigle Azur/ Go-Fast, d�autre part. Je pense que les dirigeants de Sonatrach ouvriront le capital de cette compagnie si je m�en r�f�re � leurs d�clarations par le pass�. A mon sens, Tassili Airlines a besoin d�un partenaire strat�gique pour son d�veloppement et je pense que Aigle Azur et Go-Fast peuvent �tre des candidats s�rieux � ce partenariat strat�gique.
L. S. : Les dirigeants de Sonatrach sont-ils au courant de vos intentions ?
A. I. :
Ils le sont de par mes d�clarations publiques. Il y a un certain contact � un certain niveau.
L. S. : Tassili Airlines et Go- Fast ont pour point commun d�activer dans le service p�trolier. Les activit�s futures seront-elles concurrentielles ou compl�mentaires ?
A. I. :
L�activit� du groupe Go-Fast est ax�e � 100% dans les services du transport toutes cat�gories: a�rien, maritime et terrestre. Tassili Airlines est une compagnie � vocation domestique et �galement sp�cialis�e dans le transport du personnel de Sonatrach du sud vers le nord et vice-versa. Les activit�s ne pourront �tre que compl�mentaires, et ce, sur le plan logistique et transport a�rien. Il n�y aura absolument pas de concurrence entre les deux entit�s.
L. S. : Dans le cadre de l�entr�e en vigueur de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, quelles seraient les retomb�es positives de ces mesures sur les activit�s de votre groupe?
A. I. :
Go-Fast s�attend, au m�me titre que l�ensemble de l��conomie nationale, � des retomb�es positives. Pour sch�matiser, la nouvelle r�glementation va vers le sens de l�ouverture, du d�veloppement. Cela ne peut �tre que positif pour le groupe Go-Fast.
L. S. : Sur le plan logistique et mat�riel, �tes-vous pr�ts � faire face � la demande ?
A. I. :
Tout � fait. Aujourd�hui de tr�s grands projets sont en phase de lancement et, comme par le pass�, nous sommes pr�ts � ce regain d�activit�.
L. S. : Revenons au transport de passagers. Votre compagnie dessert l�Angleterre � partir de la France. Avez-vous constat� une baisse de la demande suite aux attentats qui ont cibl� Londres la semaine derni�re ?
A. I. :
Au d�part de France, oui. Il y a une forte baisse qui, � mon sens, devrait durer quelques jours, au maximum quelques semaines. Il y a un ralentissement en attendant l��claircissement de la situation. Mais je pense que cette situation est passag�re.
Entretien r�alis� par Tarek Hafid

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