Actualit�s : BECHAR
�chec des n�gociations et reprise des �chauffour�es


Apr�s huit jours d��meutes, de troubles et d�affrontements entre jeunes et policiers, le wali a, selon lui, interrompu son cong� et se trouve retenu � son poste. Mais il semble avoir �t� d�rang� �vous voyez, j��tais en vacances � Oran, tranquille et j�ai interrompu mon cong� pour revenir�, avait-il d�clar� devant les repr�sentants de la soci�t� civile r�unis jeudi au si�ge de la wilaya.
Le chef de l�Ex�cutif s�est pr�sent� � cette r�union avec une heure de retard, m�prisant tout le monde. D�s l�ouverture des d�bats, un citoyen tr�s influent � B�char Djedid, nous dit-on, s�est lev� : �Ecoutez M. le wali, la situation est grave. Des policiers nous ont insult�s. Ils ont d�fonc� des portes et viol� des domiciles. Si vous ne pouvez pas r�gler la situation, faites appel au ministre de l�Int�rieur. Nous exigeons la lib�ration de nos enfants. �Je ne peux rien faire. La justice a fait son travail. Elle est souveraine�, lui r�torqua le premier responsable de la wilaya, ajoutant �ces jeunes ont cass� et br�l� des �difices, ils paieront�. M. Amrouni, pr�sident d�une association locale �tait direct �permettez-moi M. le wali de vous dire que vous �tes responsable de tous les probl�mes qui ont surgi dans la wilaya. Vos �tes la source de ces probl�mes. Depuis votre installation, vous vous �tes enferm� dans votre bureau et laiss� les choses s�envenimer ; maintenant, dites-nous la v�rit� si vous pouvez r�gler la situation, nous vous aidons sinon ayez au moins le courage de partir�. M. Boukharouba semble avoir fait des efforts pour se ma�triser : �Je ne vous autorise pas � me juger. Ce ne sont que des comm�rages de cafetiers�, r�pondra-t-il. Un imam a pris la parole ensuite : �M. le wali, j�ai entendu des policiers insulter des citoyens. Je les ai vu frapper des jeunes. Ils ont lanc� gratuitement des bombes lacrymog�nes en direction des habitants qui n�ont rien � voir avec les troubles. Nous sommes contre les casseurs. Pour calmer les esprits, nous vous demandons d�intervenir pour rel�cher les jeunes qui sont en garde � vue au niveau du commissariat. A cet instant pr�cis, un fonctionnaire de la wilaya est rentr� et a remis un papier au wali. Il lui a chuchot� quelque chose � l�oreille. M. Boukharouba a �t� d�stabilis�. L�assistance, pour la plupart en col�re, ne s�est pas rendu compte. Le wali n��coutait plus. Il voulait surtout terminer cette rencontre et sortir. Nous avons fait un tour dehors pour savoir ce qui se passe. On a appris que d�autres �meutes ont �clat� � Tabelbala, une da�ra situ�e � 400km au sud de B�char. Les habitants de cette ville ont, nous dit-on, br�l� des pneus, ferm� toutes les routes � la circulation et incendi� le si�ge de l�APC. Les raisons de cette manifestation sont li�es � l�affichage des listes de b�n�ficiaires de logements. A l�assistance qui le pressait, le wali a demand� un laps de temps : �Je vais voir ce que je peux faire pour la lib�ration des jeunes qui sont au commissariat�, a-t-il affirm� avant de se retirer avec les responsables des diff�rents corps de s�curit�. �Nous vous attendons ici, M. le wali�, a clam� la foule. Il �tait midi. Les citoyens ont attendu jusqu�� 20h, en vain. Le wali n�est plus sorti. Les 15 jeunes ont �t� d�f�r�s devant le procureur et mis sous mandat de d�p�t, ce qui a choqu� plus d�un. Il faut souligner que le repr�sentant des enfants de chouhada a promis, devant l�assistance, de d�poser une plainte contre des policiers, auteurs de d�rives, de d�passements et de hogra et � l�encontre de Sonelgaz, source de tous ces troubles, selon lui.
Les �meutes reprennent

Ne voyant rien arriver du c�t� officiel, les manifestants sont sortis encore une fois dans la rue jeudi dernier en d�but de soir�e. Les n�gociations entreprises avec le wali n�ont pas abouti. Le chef de l�Ex�cutif a refus� de s�engager sur les revendications formul�es par les associations, � savoir la lib�ration des d�tenus. Le quartier de B�char-Djedid est m�connaissable. Les rues sont jonch�es de blocs de pierre et de pneus br�l�s. La quasi-totalit� des �difices publics est soit incendi�e, soit d�vast�e. La col�re se lit sur tous les visages. �Les humiliations, les vexations, les arrestations arbitraires et les exc�s de langage de certains policiers ont aviv� la tension�, affirment les repr�sentants d�associations implant�es dans ce quartier. Les affrontements entre jeunes manifestants et forces de l�ordre �taient particuli�rement violents jeudi dernier. Deux policiers ont �t� s�rieusement bless�s par des jets de pierre et plusieurs manifestants arr�t�s. Les bombes lacrymog�nes lanc�es sans discernement par les policiers � l�int�rieur des habitations non concern�es par les troubles ont irrit� la population. La liaison t�l�phonique avec ce quartier est coup�, les �meutiers ont d�truit les c�bles, on affirme aussi que le centre culturel a �t� saccag� et plusieurs pyl�nes arrach�es sur la route qui m�ne vers le centre-ville. Les manifestants ont tent� � plusieurs reprises d�atteindre le centre-ville, mais ils ont �t� emp�ch�s. Aucune perspective d�apaisement n�est perceptible, chacun campe sur ses positions. Les manifestants veulent la lib�ration des d�tenus et les autorit�s refusent d�acc�der � cette demande. Entre-temps, c�est l�honn�te citoyen qui paie le prix de cet ent�tement.
Li�s Mourad

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