Actualit�s : CE MONDE QUI BOUGE
Quand Tony Blair d�couvre l�islamisme
Par Hassane Zerrouky


En appelant � combattre l�islamisme, qualifi� �d�id�ologie du mal�, Tony Blair para�t d�couvrir la r�alit� d�un extr�misme que son pays abrite depuis plus d�une vingtaine d�ann�es. Mardi, il a rencontr� les dirigeants de la communaut� musulmane britannique pour les associer � sa lutte contre ce ph�nom�ne.
D�marche surprenante que celle d�un chef de gouvernement qui feint d�ignorer deux causes essentielles � l�origine de cette situation : d�une part, l�existence de ce pacte de non-agression liant tacitement Londres et les islamistes en �change d�un asile politique qui leur �tait accord� complaisamment et d�une totale libert� de mouvement sur le sol britannique ; et d�autre part, l�intervention am�ricano-britannique en Irak qui a remis en selle et amplifi� l�islamisme radical ! Tant que les islamistes ne ciblaient que les pays gouvern�s par des taghout et qu�ils s�abstenaient de toute action envers le Royaume-Uni, les autorit�s britanniques leur fichaient une paix royale. Durant une vingtaine d�ann�es, ils ont construit des mosqu�es gr�ce aux dons des richissimes hommes d�affaires du Golfe, d�velopp� un puissant r�seau d�institutions caritatives et d�associations soi-disant culturelles leur servant de paravent � leur vraie mission. Les ONG caritatives ont r�colt� des fonds estim�s � plusieurs centaines de millions de dollars, recycl�s dans des soci�t�s �crans �chappant � tout contr�le. Gr�ce � cet argent, �taient pris en charge les islamistes fuyant leurs pays respectifs � comme ceux du GIA � et �taient financ�s des partis et groupes islamistes en Alg�rie et ailleurs. Gr�ce aux associations culturelles, abrit�es ou jouxtant des mosqu�es connues comme celles de Finsbury Park, de Sheffield, Leeds,� devenues des passages oblig�s de nombreux stagiaires islamistes, des pr�dicateurs ayant pignon sur rue, endoctrinaient les futures recrues du djihad avant de les envoyer parfaire leur cursus � Peshawar au Pakistan, voire � l�universit� de M�dine. Aujourd�hui, les autorit�s britanniques se surprennent � d�couvrir que le travail en profondeur men� par ceux � qui elles avaient accord� le g�te et le couvert s�est traduit par l��mergence d�islamistes n�s dans le pays et, par dessus-tout, citoyens de Sa Majest� ! Ce sont en effet quatre jeunes Britanniques qui se sont fait exploser dans le m�tro et le bus de Londres. En bref, elles d�couvrent que l�entente cordiale qu�elles entretenaient avec les chefs de la mouvance islamiste n��tait qu�une illusion. L�argument de la tol�rance expliquant les raisons qui ont conduit Londres � accorder l�asile aux islamistes ne r�siste pas � l�examen. En fait, il masque des vis�es g�o-strat�giques. Jusqu'� la fin des ann�es 90, Londres, tout comme Washington, consid�rait que l�instauration de r�gimes islamistes de l�Atlantique au Golfe ne constituait pas une menace et serait profitable aux int�r�ts anglo-saxons. D�apr�s les pr�visions de leurs services secrets et institutions sp�cialis�es, il ne faisait aucun doute que les islamistes prendraient le pouvoir en Alg�rie au plus tard vers la fin de l�ann�e 1995. Et selon un effet domino, les pays arabes basculeraient un � un vers le r�gime islamiste. Aussi, Washington et Londres conseillaient-ils en 1994 aux militaires alg�riens de n�gocier un partage du pouvoir avec le FIS avant qu� il ne soit trop tard. L�Allemagne �tait sur la m�me longueur d�onde. C�est donc � ce titre que des islamistes notoires ont pu b�n�ficier de l�asile politique : Anouar Haddam aux Etats-Unis, Abdallah Anas, Kamredinne Kherbane, l�Egyptien Yasser Serri, le Jordanien Abou Qutada, le Marocain Mohamed el- Guerbouzi, au Royaume-Uni, sans compter ces milliers de sans-grade de toutes nationalit�s. Et ont ainsi form� une v�ritable internationale islamiste. Maintenant que le ver est dans le fruit britannique, toute la question est de savoir comment Londres compte s�y prendre pour l�extirper.
H. Z.

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