maamarfarah@yahoo.fr Par Ma�mar FARAH
En ces moments p�nibles pour les deux familles des diplomates enlev�s, mais aussi pour tout le peuple alg�rien, il est plus que n�cessaire pour l�ensemble des forces de la Nation de montrer une coh�sion sans faille dans le traitement de cette triste affaire. L�heure n�est pas aux questions qui n�ont pas de r�ponses, ni aux accusations gratuites et farfelues.
Au-del� des divisions politiques et id�ologiques qui existent sur la sc�ne nationale, il faut savoir se rassembler pour pr�senter � ceux qui ont enlev� nos diplomates le visage d�une Alg�rie unie et forte. C�est en agissant de la sorte que certains pays ont su obtenir, aux moindres frais, la lib�ration de leurs otages et c�est en multipliant anarchiquement les canaux de dialogue et en montrant des rangs dispers�s que d�autres ont, par contre, alourdi les risques. Il faut d�abord et avant tout penser aux familles des deux diplomates enlev�s. Bien que conscientes des dangers qui pesaient sur les �trangers vivant � Baghdad, ces familles ont d� �tre s�rieusement choqu�es par la nouvelle et tout �crit, tout comportement qui risquent de les enfoncer davantage dans le d�sarroi et le d�sespoir sont � bannir. Dans la situation dramatique qui est la leur, nous avons pour r�le de semer l�espoir et d�entretenir la flamme de la vie, car rien ne dit, � l�heure actuelle, que la vie des repr�sentants alg�riens soit en danger r�el. Quant aux motivations de cet enl�vement pour le moins surprenant, il pourrait �tre le fait de ces bandes organis�es qui n�ont rien � voir avec la v�ritable r�sistance et qui pullulent � Baghdad depuis que le chaos s�y est install�. Agissant sous le couvert d�organisations politiques impliqu�es dans la r�sistance, ces bandes n�ont pour tout objectif que de glaner de l�argent et tous les moyens sont bons pour y parvenir. Si tel est le cas, leurs revendications ne tarderont pas � parvenir aux autorit�s alg�riennes � qui il appartiendra de traiter le probl�me selon l�int�r�t exclusif des personnalit�s enlev�es. Rien ne vaut leur vie et toute pol�mique � ce propos, import�e d�Europe dans un mim�tisme de mauvais aloi, serait la malvenue. Pour sauver nos diplomates, il faut utiliser tous les moyens et n�en n�gliger aucun, m�me ceux qui pourraient para�tre �amoraux� aux �ternels donneurs de le�ons. Il se pourrait aussi que cet enl�vement entre dans le cadre des derni�res actions men�es contre les repr�sentations arabes et musulmanes � Baghdad et qui se sont traduites par l�enl�vement d�un ambassadeur et des tentatives d�assassinat contre d�autres diplomates. Si rien ne prouve que l�ambassadeur d�Egypte ait �t� r�ellement abattu, � certaines sources affirmant le contraire �, cet enl�vement ne saurait, toutefois, �tre compar� � celui des deux diplomates alg�riens. D�abord, les ravisseurs semblaient bien conna�tre le profil politique de l�ambassadeur enlev�. Ce dernier avait publiquement attaqu� les extr�mistes et d�velopp� un discours qui pouvait susciter l�animosit� des mouvements islamistes arm�s irakiens. Ensuite, Iheb Ch�rif repr�sentait une nation qui, bien que ne participant pas � la coalition, avait des points de vue qui la rendaient tr�s proche des th�ses am�ricaines, d�autant plus que c�est le premier pays arabe � entretenir des relations diplomatiques avec Isra�l. Il n�a pas h�sit� � envoyer un repr�sentant de haut rang � Baghdad, au moment o� le r�gime irakien cherchait une couverture arabe. C�est d�ailleurs Washington qui a pris l�initiative d�appeler les gouvernements arabes � occuper leurs ambassades � Baghdad en y envoyant des �missaires de haut rang. Cherchant � isoler davantage le gouvernement contest� de Dja�fari, la branche irakienne d�Al Qa�da a multipli� ces derniers mois les actions contre les repr�sentations arabes et musulmanes. Mais, viser l�Alg�rie qui a consid�rablement r�duit sa pr�sence diplomatique en n�y laissant, � titre symbolique, que quelques fonctionnaires charg�s de traiter les affaires courantes de la petite communaut� alg�rienne, est une erreur strat�gique. L�Alg�rie n�a pas r�pondu positivement � la demande am�ricaine et a refus� d�envoyer un ambassadeur � Baghdad. Sur le plan arabe, Alger qui entretient pourtant une �troite coop�ration antiterroriste avec Washington, ne figure pas parmi les pays qui soutiennent son action sur la terre de l�Euphrate. Le dernier sommet arabe qui s�est tenu justement � Alger avait permis de clarifier la position alg�rienne � travers un discours marquant du pr�sident Bouteflika. Agir de la sorte contre des repr�sentants alg�riens, c�est risquer de se couper des rares pays qui disent encore ce qu�ils pensent, qu�il s�agisse de la question palestinienne ou de celle de l�Irak. Les ravisseurs doivent savoir qu�ils portent une lourde responsabilit� devant l�histoire car, en se trompant de cible, ils ne font que donner raison � leurs ennemis, tout en r�duisant comme une peau de chagrin leurs vrais amis. C�est tout un pays, uni pour la lib�ration des siens, qui demande aujourd�hui aux ravisseurs de faire ce geste attendu par tous. Les solutions pr�n�es par les extr�mistes ne sont pas de nature � rendre service � la vraie r�sistance qui se bat courageusement pour lib�rer son pays de l�occupation �trang�re. Cette derni�re trouvera toujours chez nous un soutien actif et r�solu. Notre espoir est grand de voir les diff�rentes factions de la r�sistance irakienne et les divers canaux politiques et religieux s�impliquer de mani�re cons�quente dans les efforts visant � lib�rer nos diplomates. Nous devons leur transmettre un message d�unit� et de coh�sion, ainsi que notre d�termination � tout faire pour rendre les otages � leurs familles et � l�Alg�rie. A ces familles justement, nous disons qu�elles ne sont pas seules. C�est toute la communaut� nationale qui se tient � leur c�t� et nous attendons de voir �merger un vaste mouvement national de solidarit� qui leur dira que les otages sont aussi les n�tres. Tant qu�il y a de la vie, il y a de l�espoir. En ces moments douloureux, il faut garder � l�esprit cet adage et croire fortement en une issue heureuse de cet �pisode �prouvant pour tous. Oui, notre espoir est grand de voir nos deux repr�sentants revenir sains et saufs chez eux� Prions pour qu�une telle issue se r�alise dans les prochains jours.
M. F.

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