R�gions Centre : IFLISSEN
D�charge publique illicite


La population du village de Taksebt s�appr�te � livrer une difficile bataille administrative afin d�emp�cher la transformation programm�e d�un coin du littoral poissonneux pris� par les p�cheurs � la ligne en une d�charge publique ill�gale mais qui aurait �t� tol�r�e par les autorit�s locales, � leur t�te l�APC d�Iflissen, la subdivision des travaux publics de Tigzirt et le service de l�environnement de la da�ra.
En effet, cela fait deux mois environ que des camions de gros tonnage d�versent leurs chargements d�immondices et terreaux extraits des diff�rents chantiers de destruction et de terrassement des alentours, au lieudit Tavlat-Hawa�r. Le bal a �t� ouvert par les rejets �manant de la r�habilitation de la salle de sport de Tigzirt. Des tas de plastique, de ferraille, de mati�res synth�tiques, du nylon, du tatami et autres blocs de ciment y sont jet�s et enfouis sous des tonnes d�argile que rejettent en continu les engins. Pour plus de pr�cisions, nous avons effectu� une vir�e sur les lieux. Sur diff�rents endroits entourant le rocher, des monticules d�argile �taient pos�s au bord de la chauss�e. Les rejets ont tass� toute la v�g�tation qui, pourtant, poussait drue auparavant. Si bien que le moindre caillou jet� � partir de la route ne rencontre aucun obstacle pour parcourir les 70 m�tres environ de la pente pour aller mourir dans l�eau sal�e. Aussi, l�eau devient boueuse au premier ressac des vagues et fera �clabousser une bonne partie de la bande littorale soumise naturellement � la violence de l�agitation du fond marin. Un ph�nom�ne, cependant, tr�s nocif pour la faune et la flore aquatiques. Lors de notre retour, nous avons crois� un ballet incessant de camions charg�s de terreaux en direction de Tavlat-Hawa�r. Les citoyens du village de Taksebt, dans leurs d�marches tous azimuts, ont attir� l�attention des autorit�s locales qui ont, semble-t-il, inform� la s�curit� de la da�ra et la subdivision des travaux publics de Tigzirt qui a, � son tour, promis de prendre les mesures qui s�imposent. Et des �mesures�, la subdivision en a pris. A la fin de la semaine pass�e, ses engins ont creus� deux tranch�es �troites de quelques m�tres de longueur chacune en bordure de route destin�es � emp�cher la man�uvre attentatoire mais sans r�ellement g�ner les camionneurs d�accomplir leur m�fait. Et, curieusement, l�endroit le plus accessible aux chauffards et qui re�oit donc la plus importante quantit� de d�chargements n�a pas �t� concern� par le travail de l�excavatrice. Les citoyens se demandent toujours pourquoi une telle omission. Par ailleurs, il est n�cessaire de relever que le fer � cheval fa�onn� par le mouvement des vagues, au bas de la pente, est en train de se r�duire comme une peau de chagrin. La v�rit�, le site en question faisait depuis longtemps l�objet de macabres intentions. Seulement, avant les infractions �taient rares et au cas o� cela arrivait, c��tait en cachette car, � un moment donn�, les autorit�s, dans le souci de pr�server le lieu, ont m�me install� un gardien pour emp�cher ce genre de pratique d�gradante. Mais, aujourd�hui, la situation n�est plus ce qu�elle �tait et les craintes des habitants demeurent justifi�es. Ce qu�ils redoutent le plus, c�est de voir surtout la voie ouverte aux pourvoyeurs d�ordures des m�nages faire leurs rotations quotidiennes, encourag�s par la passivit� ou la complicit� des riverains et provoquer ainsi la d�gradation �cologique irr�m�diable de leur environnement. A ce propos, il est utile d�ajouter que les d�fenseurs de l�environnement n�ont n�glig� aucune piste. Ils ont mobilis� la population limitrophe et au nom de laquelle le wali a �t� inform� du d�sastre par un t�l�gramme dans la journ�e de mercredi dernier. Les habitants de Taksebt ne comptent pas baisser les bras et promettent de durcir le ton � chaque fois qu�il le faudrait jusqu'� l�arr�t total et d�finitif du massacre �cologique. De son c�t�, l�inspecteur de l�environnement de la wilaya de Tizi-Ouzou, joint par t�l�phone, a exprim� toute son indignation et d�cid� d�envoyer, sans tarder, une commission pour constater de visu l��tendue des d�g�ts afin de mieux pr�parer sa riposte. Enfin, � signaler qu�� l�occasion du passage du wali pour l�ouverture de la saison estivale le premier juin, les autorit�s locales, inform�es � l�avance de l�itin�raire que prendra l�h�te sup�rieur, ont d�p�ch� sur les lieux, leurs engins pour niveler et nettoyer nickel l�endroit. Plus de traces d�immondices et de terreaux. Et durant cette journ�e, les chargements se dirigeaient ailleurs. Et m�me que le premier responsable de la wilaya de Tizi-Ouzou n�y a vu que du feu. Mais le lendemain les d�chargements ont repris de plus belle, en toute impunit�. Sachant ceci, cependant, qui dira que les autorit�s locales n��taient pas au courant, voire qu�elles n�ont pas tol�r� la transformation de ce lieu paradisiaque en une d�charge publique ? Une affaire � suivre.
Mohamed Ghernaout

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