Monde : Coup d'Etat en Mauritanie alors que le pr�sident se trouvait � Riyad

Un coup d'�tat a �t� perp�tr� hier en Mauritanie par des militaires, principalement des membres de la garde pr�sidentielle, qui ont profit� de l'absence du pr�sident Moua�ouyia Ould Taya, en d�placement � Riyad pour les obs�ques du roi Fahd.
Depuis juin 2003, la R�publique islamique de Mauritanie avait d�j� �t� confront�e � trois tentatives de coup d'Etat, selon les autorit�s. Dans un communiqu� retransmis en milieu d'apr�s-midi par l'Agence mauritanienne d'information (AMI), sign� du "Conseil militaire pour la justice et la d�mocratie", les putschistes ont fait savoir que "les forces arm�es et de s�curit� ont unanimement d�cid� de mettre fin aux pratiques totalitaires du r�gime dont notre peuple a tant souffert ces derni�res ann�es". "Ces pratiques ont engendr� une d�rive dangereuse pour l'avenir du pays. A cet effet, les forces arm�es et de s�curit� ont d�cid� la mise en place d'un Conseil militaire pour la justice et la d�mocratie", poursuit le texte o� aucun responsable militaire n'est nomm�ment cit�. Les putschistes s'engagent �galement � "cr�er les conditions favorables d'un jeu d�mocratique ouvert et transparent sur lequel la soci�t� civile et les acteurs politiques auront � se prononcer librement". Le pr�sident Ould Taya, qui se trouve � Niamey o� il a atterri � 13h20 (12h20 GMT) en provenance de Riyad, n'avait toujours pas fait de d�claration hier dans l'apr�s-midi. Il a �t� install� dans une villa proche de la pr�sidence, selon une source proche du pr�sident nig�rien Mamadou Tandja qui a pr�cis� que les deux hommes s'�taient auparavant entretenus durant 40 minutes. Le colonel Ould Taya, alors chef d'�tat-major de l'arm�e, avait pris le pouvoir le 12 d�cembre 1984, en renversant le pr�sident Khouna Ould Haidallah. Le coup d'Etat a d�but� hier � 05h00 (locale et GMT) avec la prise de contr�le par des militaires mauritaniens, pour la plupart des membres de la garde pr�sidentielle, du si�ge de l'�tat-major ainsi que de la radio et de la t�l�vision nationales qui ont totalement cess� d'�mettre. Des v�hicules �quip�s d'armes lourdes et des batteries anti-a�riennes ont �t� positionn�s � plusieurs points strat�giques de la capitale par les putschistes, dont le nombre n'est pas connu, a constat� un journaliste de l'AFP. Ils ont �galement bloqu� l'acc�s � la pr�sidence de la R�publique, autour de laquelle plusieurs pick-ups �quip�s de mitrailleuses �taient dispos�s, et aux minist�res. L'entr�e sud de la ville �tait aussi contr�l�e par la garde pr�sidentielle. Il �tait impossible en milieu d'apr�s-midi de savoir si ce coup d'Etat avait fait des victimes. Cinq tirs d'armes lourdes ont retenti � 10h15 pr�s du centre de la capitale mauritanienne, et plusieurs rafales de mitrailleuse ont �t� entendues � 13h00 aux abords de la pr�sidence, a constat� un journaliste de l'AFP. Progressivement, les b�timents administratifs se sont vid�s et l'activit� s'est r�duite dans les rues de la capitale. Quant � l'a�roport de Nouakchott, il a �t� ferm� au trafic civil � partir de 10h00 GMT, selon des sources militaires et diplomatiques. Aucun blind� n'�tait cependant visible � proximit�, selon le journaliste de l'AFP. Selon des sources militaires, "plusieurs officiers sup�rieurs" auraient par ailleurs �t� arr�t�s, mais on ignorait en milieu de journ�e s'il s'agit de militaires loyalistes ou de putschistes. La R�publique islamique de Mauritanie, pays de plus d'un million de km2 et peupl� de quelque 2,8 millions d'habitants, a �t� confront�, selon les autorit�s, � trois tentatives de coup d'Etat en quinze mois, en juin 2003, en ao�t et septembre 2004. En juin 2003, la tentative de coup d'Etat avait �t� mise en �chec par les forces loyalistes apr�s 36 heures de combats qui avaient fait 15 morts et 68 bless�s selon un bilan officiel. Cette tentative avait �t� suivie de nombreux limogeages et changements au sein du pouvoir. Le 4 juin 2005, l'attaque d'une base militaire dans le nord-est du pays avait fait quinze morts parmi les militaires. Le Groupe salafiste de pr�dication et de combat (GSPC) alg�rien avait revendiqu� cette attaque sur son site internet.

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