R�gions : TIZI-OUZOU
7e �dition de la f�te du tapis d�A�t-Hichem


L�association culturelle Tiliwa et le comit� de village d�A�t- Hichem pr�parent en collaboration avec l�APC d�A�t-Yahia la 7e �dition de la f�te du tapis qui se d�roulera du 18 au 25 ao�t au sein du village.
Outre une cinquantaine d�exposants locaux, les organisateurs tablent sur une centaine d�autres participants des diff�rentes r�gions du pays, qui tenteront de faire conna�tre leurs produits artisanaux par les milliers de visiteurs nationaux et �trangers pour qui les modes de vie, d�habitat, d�organisationcommunautaire, le panorama pittoresque, l�air pur et la nature vierge constituent de v�ritables ingr�dients th�rapeutiques vivifiants, des plongeons dans l�histoire tourment�e et glorieuse ainsi que dans le patrimoine culturel de la r�gion. Pour ceux qui l�ignorent, le c�l�bre royaume de Koukou et le tombeau du non moins c�l�bre cheikh Mohand Oulhocine, sage, philosophe et po�te v�n�r� par les populations de la Kabylie se trouvent dans la commune d�A�t-Yahia, � un jet de pierre de A�t-Hichem. Le pic d�Azrou-Netehour o� se d�roulent 3 veill�es �assenssi� - une par semaine - chaque ann�e au mois d�ao�t ainsi que les 2 villages, Ouardja et Soumeur, o� se sont forg�s le sentiment patriotique et la bravoure de l�h�ro�ne nationale du 19e si�cle, Fatma N�Soumer, sont en face du village. Au sein de ces trois lieux symboliques o� se confondent le mythique, le mystique et l�histoire, le visiteur ira � la rencontre des fondements des sp�cificit�s locales. Le m�morial d�Ichariden o� la Haute Kabylie opposa, sous la direction de Fatma N�soumeur, une farouche r�sistance � l�envahisseur fran�ais, se trouve sur la rive gauche de la RN 15, en allant de Larba�-Nath-Irathen vers le Djurdjura, sur le territoire de la commune d�A�t- Agoucha, � quelques kilom�tres de A�n-El-Hammam, commune d�origine du tr�s renomm� po�te Si Mohand Oumhand, qui a suscit� l�int�r�t de plusieurs auteurs contemporains parmi lesquels Mouloud Feraoun. C�est dire que la r�gion est une r�gion d�histoire et de culture, le tapis d�A�t-Hichem, celui de Ouazene, la poterie d�A�t-Khir, et le bijou de Beni- Yenni, le travail de la laine, les tissages, le costume kabyle, le folklore et la chanson moderne sont tout � la fois des �l�ments de l�histoire, de la sociologie et du g�nie artistique Kabyles. A travers eux la kabylie pr�serve ses valeurs et raconte au monde sa patience et ses passions, son endurance et sa fa�on de surmonter les durs obstacles de la vie montagnarde, son attachement au terroir et au patrimoine mill�naire, sa rigueur esth�tique, en un mot sa conception de la vie sociale et sa contribution au rayonnement de l�Alg�rie � travers le monde. Ces �l�ments mat�riels et spirituels sp�cifiques � la personnalit� kabyle tentent de survivre � l�invasion de la quincaillerie industrielle de notre �poque, gr�ce, la plupart du temps, � l�amour que leur portent les femmes, � la t�nacit� et au besoin d�expression de ces derni�res, � leur inlassable recherche de l�autonomie et de l�ind�pendance. Au-del� des n�cessit�s �conomiques et sociales qui ont s�rement syst�matis� le travail de la laine, le tissage et le tricotage dans tous les villages de la Kabylie o�, dans le temps, on s'habillait de laine de la t�te aux pieds, le tapis d�A�t-Hichem repr�sentait et repr�sente encore un autre niveau dans l��chelle des besoins, celui de la complexit� du travail, de la pr�cision dans l�ex�cution donc de la qualit� sup�rieure. Qu�il soit suscit� par des besoins de d�coration ou stimul� par l�argent, le tapis d�A�t-Hichem n�en est pas moins et avant tout une �uvre d�art con�ue et ex�cut�e par le g�nie des femmes cherchant � se lib�rer des contraintes mat�rielles, � se valoriser vis-�-vis de la domination de l�homme et � sortir de l�anonymat. Dans ce cadre et aussi loin que remonte la m�moire des A�t Hichem, Mmes Abdeslam Ouardia, A�t Issad Nouara, A�t Ouazou Zahoua, Ben Abdeslam Taous, Azabene Ferroudja, A�t Issad Baya, Medahi Za�na, Ould Madi Mezouhra, A�t Ouazou Smina ont jou� un tr�s grand r�le en formant des g�n�rations enti�res notamment depuis 1892, soit 113 ans, date de la fondation de l��cole des filles du village qui a seulement donn� un nouvel �lan � cette forme sup�rieure de tissage qui existait � l��chelle artisanale et individuelle depuis des si�cles. La f�te du tapis rev�t donc le caract�re d�un vibrant hommage � ces femmes qui ont sauvegard� et communiqu� cette parcelle du patrimoine culturel et artistique, une des fiert�s du village. Elle constitue �galement un encouragement � toutes celles, qui en d�pit des difficult�s actuelles inh�rentes � l�exercice du m�tier, continuent de former ou de pratiquer le tissage du tapis, un des aspects toujours vivants de m�moire. Cette 7e �dition est aussi un regard sur l�avenir, un appel pressant lanc� aux autorit�s pour faire de notre artisanat un produit noble de notre tourisme, un ambassadeur de nos int�r�ts � l��tranger.
B. T.

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