Le num�ro deux d�Al Qa�da a de nouveau menac� le monde occidental, mais aussi les r�gimes arabes �corrompus�, de leur porter d�autres coups si les Am�ricains ne quittaient pas les �terres d�Islam�. Al Dhaouahiri, qui apparaissait dans une cassette vid�o diffus�e par Al Jazira, a �voqu� �galement les derniers attentats de Londres, promettant � Blair d�autres surprises du m�me genre. Analysant ce document, les observateurs font d�abord remarquer qu�Al Dhaouahri ne devait pas �tre dans le m�me lieu o� se trouve Oussama Ben Laden, certainement bless� ou malade.
Ils rel�vent �galement un ton �mesur� par rapport aux pr�ches incendiaires et aux menaces apocalyptiques contenues dans les derniers messages adress�s par Al Qa�da � l�Occident. C�est comme si les responsables de l�internationale int�griste voulaient transmettre un message clair aux opinions publiques britannique et am�ricaine pour les faire retourner contre leurs dirigeants. On n�y trouve plus les exhortations � br�ler l�Occident impie, ni les habituels appels � combattre par tous les moyens les juifs, les chr�tiens et les ath�es. L�objectif est l� aussi clair : la violence persistera, y compris chez l�ennemi, tant que les troupes �crois�es� resteront en Irak. Par ailleurs, certains analystes voient dans ce document une succession de signes � l�adresse des nombreux groupes qui, en l�absence de tout contact avec la direction d�Al Qa�da, attendant de telles sorties m�diatiques pour d�chiffrer les orientations et les ordres. Une lecture minutieuse de la d�claration d�Al Dhaouahiri livrerait quatre axes :
- Poursuivre et accentuer les actions de la r�sistance islamique contre les troupes d�occupation en Irak.
- Inciter les mouvements extr�mistes palestiniens � continuer la lutte arm�e et � refuser la paix avec Isra�l, telle qu�elle se pr�sente actuellement sous les auspices de Sharon et de Abbas, violemment d�nonc� dans la cassette.
- Encourager les groupuscules pr�sents en Occident, et principalement en Angleterre, aux Etats-Unis et dans les pays de la coalition � planifier des actions terroristes.
- Pousser les peuples musulmans et arabes � se soulever contre leurs gouvernements. Si, pour le cas irakien, le discours d�Al Dhaouahiri risque d��tre pris � la lettre, au moment o� la r�sistance, toutes tendances confondues, passe � l�offensive et fait un v�ritable carnage dans les rangs ennemis, il n�est pas certain que ses autres appels soient entendus. D�abord en Palestine, o� la population semble se ranger derri�re la direction de l�Autorit� qui est pratiquement contrainte d�aller de l�avant sur la voie des n�gociations. Press�e par les Am�ricains et les Europ�ens, abandonn�e par les r�gimes arabes, l�Autorit� palestinienne ne semble pas disposer d�une large marge de man�uvre pour refuser ce que lui offre Sharon. Le retrait de Gaza, aux conditions des Isra�liens, vaut mieux que deux �tu l�auras !�. La feuille de route ? D�pass�e, disent les faucons de Tel-Aviv. Washington acquiesce. Quant aux appels � multiplier les attentats en Occident, certaines cellules dormantes peuvent passer � l�action. Un autre coup � Londres aurait un effet meurtrier pour Blair. En Italie, la menace se pr�cise et rien ne dit que les autres pays de la coalition sont � l�abri. Mais, d�une mani�re g�n�rale, les r�centes mesures prises pour faire face � la menace terroriste peuvent g�ner les mouvements des extr�mistes. Mais tout reste possible. Et les exhortations aux peuples arabes pour qu�ils se soul�vent contre leurs dirigeants �corrompus� ? Qui les prendra au s�rieux ? Venant de la part de gens qui ont eu tout le loisir de montrer au monde leur conception de la libert� et de la d�mocratie dans la lamentable exp�rience des Talibans, ces appels n�ont aucune chance d�aboutir. Changer nos syst�mes d�suets, d�accord ! Mais pas pour cette soci�t� surgie des fins fonds de l�Antiquit� et o� le fouet semble tout r�genter. Les images des mains coup�es, des femmes flagell�es et m�me tu�es au stade de Kaboul, devant une foule en d�lire, sont encore trop fra�ches pour que nous puissions h�siter, ne serait-ce qu�une seconde ! Non, les peuples arabes et musulmans ne se tromperont pas de chemin parce que suivre Al Dhaouahiri et ses semblables, c�est faire un voyage sans retour, un voyage vers l�horreur ! En Alg�rie, o� les adeptes de cette ligne ont failli remporter le pouvoir, les plaies sont encore ouvertes et personne, hormis les illumin�s, n�accorde un quelconque cr�dit aux divagations du num�ro deux d�Al Qa�da. Cependant, il reste que certaines v�rit�s ont �t� dites par l�intervenant concernant la question irakienne. Et ce n�est pas parce qu�il les a si bien exprim�es que nous allons nous en d�tourner. Une v�rit� reste une v�rit�. Quant � la mani�re de l�utiliser, elle diff�re d�un discours � l�autre. Le n�tre est anti-int�griste. Mais il n�est pas contre la r�sistance irakienne nationaliste, celle qui se bat pour lib�rer son pays et qui vise essentiellement les forces d�occupation et tous ceux qu�elle consid�re comme des collaborateurs et des tra�tres. Son combat est l�gitime et nous n�accuseront jamais ces patriotes d��tre des terroristes. Quant � ceux qui tuent des innocents, enl�vent des diplomates et installent la confusion, � l�instar des disciples d�Al Dhaouahiri, il est clair qu�ils font le jeu des agresseurs. Et cela, de plus en plus de gens le comprennent aujourd�hui y compris en Alg�rie o� les amis de Bush ont voulu exploiter honteusement l�odieux assassinat de nos deux diplomates pour discr�diter l�h�ro�que r�sistance de tout un peuple. Et aux personnes qui n�arrivent pas � s�expliquer comment la puissante arm�e am�ricaine n�arrive pas � ma�triser la situation et se fait ridiculiser par des patriotes mal �quip�s, nous conseillons vivement de relire les livres d�histoire. Si les choses se passent comme cela, c�est simple � expliquer : une r�volution est en train de na�tre, port�e par tout un peuple. Quand les masses soutiennent un mouvement de lib�ration, il devient invincible. Une seule v�rit� contenue dans les sornettes d�Al Dhaouahiri est bonne � redire. Elle s�adresse aux Am�ricains : �Sortez avant qu�il ne soit trop tard !� Et nous sommes � l�aise pour la redire encore une fois qu�il le faut puisque nous la r�p�tons, ici m�me, depuis le mois de mars 2003�
M. F.

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