Monde : �GYPTE
L�argent, nerf de la campagne �lectorale


Le pr�sident �gyptien Hosni Moubarak a annonc� qu'il renon�ait � sa subvention �lectorale, se faisant accuser par ses rivaux de b�n�ficier, sans limites, des m�dias gouvernementaux pour sa propagande. Le pr�sident Moubarak a fait savoir qu'il ne toucherait pas aux 500.000 livres (70.000 euros) mis � la disposition des dix candidats pour la premi�re fois en comp�tition pour acc�der, le 7 septembre, � la charge supr�me.
"C'est un acte d'altruisme rare : m�me pour sa r�election, le pr�sident refuse de surcharger le pays du financement de sa campagne", a dit Safouat El- Cherif, num�ro 2 du parti de M. Moubarak, le Parti national d�mocrate (PND). Son plus m�diatique rival, le lib�ral Ayman Nour qui, lui, a accept� cette subvention, a imm�diatement accus� M. Moubarak "d'hypocrisie". "Il peut s'appuyer sur tous les m�dias � ses ordres", at- il dit � l'AFP. "Nous avons besoin de cette somme qui est bien faible pour faire face, en seulement trois semaines de campagne, � nos frais", a ajout� M. Nour, chef du parti Al-Ghad (demain), affirmant qu'elle n'avait toujours pas �t� d�bloqu�e. "Moubarak va, lui, pouvoir compter, sans compter, sur des dizaines de millions pour sa campagne gr�ce � la propagande gouvernementale", a-t-il encore affirm�. Les autres candidats, des chefs de petits partis, ont tous accept� la subvention, � l'exception de Noamane Gomaa, pr�sident du n�o-Wafd, h�ritier du grand parti nationaliste d'avant l'ind�pendance, le Wafd. "Nous avons refus� la subvention gouvernementale, non par d�dain mais parce que Dieu nous a facilit� les choses", a affirm� M. Gomaa. "Nous n'avons pas besoin de cet argent". Un plafond de 10 millions (1,4 million d'euros) est fix� aux dix candidats pour leurs d�penses �lectorales. Il leur est interdit d'accepter des donations d'Egyptiens vivant en dehors du pays, et encore plus d'�trangers. Selon M. Al-Ch�rif, secr�taire g�n�ral du PND, "M. Moubarak a insist� � ce que son parti finance luim�me la campagne de ses propres fonds", ce qu'il a fait en d�bloquant imm�diatement 10 millions, la somme maximale. La puissante presse gouvernementale � cinq titres quotidiens � consacre tous ses premiers titres, commme encore vendredi, au pr�sident Moubarak depuis qu'il a annonc� qu'il allait briguer un cinqui�me mandat de six ans. Le quotidien phare Al- Ahram, au tirage d'un million d'exemplaires, a publi� mardi un suppl�ment avec des photos du pr�sident Moubarak pr�sent sur tous les fronts, ne s'accordant qu'un r�pit de quelques minutes pour jouer au billard. Sous le titre "On suffoque", le Wafd a fait publier jeudi des encarts publicitaires d'une � deux pages pleines dans des journaux gouvernementaux comme Al-Arhamou Al-Akhbar. Le Wafd poss�de un quotidien national du m�me nom, ainsi que des �ditions locales, alors qu'Al-Ghad dispose d'un quotidien national �ponyme. "Il y a une �norme disproportion de moyens, on ne peut entrer en comp�tion avec une telle machine gouvernementale", a d�clar� � l'AFP Hicham Kassem, directeur du quotidien ind�pendant Al-Masri al-Yomet tr�s proche de M. Nour. M. Kassem a consid�r� que la campagne � la t�l�vision sera aussi d�s�quilibr�e entre M. Moubarak "qui dispose en r�alit� de moyens illimit�s" et les autres candidats, tous d�sargent�s, sauf M. Gomaa. Chaque candidat aura droit � partir de la semaine prochaine � 147 heures au total sur six cha�nes publiques et priv�es de t�l�vision en plus de 54 heures d'interventions radiophoniques. Le ministre de l'Information, M. Anas al- Feky a r�cus� les accusations de l'opposition, pr�cisant qu'une distinction sera �tablie entre la couverture m�diatique des activit�s du pr�sident Moubarak et sa campagne �lectorale. Le quotidien Al-Wafd a aussi d�nonc� des conditions impos�es en province pour l'affichage �lectoral. Des sommes de 50 livres (7 euros) par affiche et de 100 livres (14 euros) par banderole sont exig�es par les autorit�s. "Au Caire, il n'y a heureusement pas cette obligation, mais cette exigence est aussi incompr�hensible qu'elle est p�nalisante pour les candidats de petits partis", a estim� M. Kassem.



Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2005/08/20/article.php?sid=27012&cid=26