Actualit�s : B�N�VOLAT
�Plaisir et d�ception�


Le b�n�volat a-t-il de beaux jours devant lui ? Reste-t-il encore un gramme de volont� et surtout de motivation pour investir le monde associatif ? Ceux qu�on appelle commun�ment des b�n�voles se font de plus en plus rares. Ils ne sont plus nombreux ceux ou celles qui donnent vraiment de leur temps � d�autres personnes, pour les besoins de l�humanitaire, au service des autres.
En th�orie, le b�n�volat n�intervient, chez nous que dans les structures du Croissant-Rouge ou chez les associations intervenant dans la protection de l�environnement, encore faudra- t-il le souligner que dans ce dernier cas, les associations se comptent sur les doigts d�une seule main. �Au moins il reste un peu de conviction dans nos diff�rentes missions et �a nous sert toujours pour enrichir notre exp�rience personnelle�, explique Aziz, b�n�vole au C-RA. Le b�n�volat, c�est comme une �cole de la vie. On y apprend tout, avec parfois des d�ceptions et des amertumes. �Le b�n�volat exige de plus en plus de professionnalisme. Souvent les associations ou les organismes fonctionnant comme de vraies institutions, demandent plus de rigueur, comme si le b�n�volat �tait une obligation�, analyse pour sa part Mourad, ex-adh�rent � Touiza solidarit�. �J�ai toujours agi avec beaucoup de convictions, depuis plus de quatre ans, je n�ai aucun regret. �a m�a permis de gagner en maturation, en responsabilit� et surtout du plaisir pour avoir sillonn� plusieurs villes et villages�. Dans une soci�t� o� l�univers du mouvement associatif est souvent opaque, ferm� excluant les bonnes volont�s, cachant des ambitions �extra-humanitaire�, le b�n�volat est difficilement assimilable � un v�ritable acte d�engagement � prendre et � respecter. �Chez nous, force est de constater que le b�n�volat dispara�t � petit feu�, fait remarquer un �ancien� du C-RA. Les raisons ? �Il faudrait les chercher ailleurs. La soci�t� est disloqu�e, le monde associatif prend des couleurs qui ne sont pas les siennes avec un arri�re-fond qui cache bien des ambitions douteuses et en filigrane, il n�y a point de reconnaissance quand on s�investit dans le b�n�volat�. Sur le visage de Mohand, on peut lire que des �c�urements et des biles lorsqu�il �voque son pass� de b�n�vole, pendant des ann�es, dans le mouvement sportif de sa commune. �J�ai toujours travaill� gratuitement pour organiser des tournois de football, sensibiliser les jeunes � la pratique de ce sport. Pendant plus de vingt-ans, je ne fais que ces t�ches. Combien de fois, j�ai laiss� ma famille, donn� de mon temps pour la mobilisation des jeunes, sans jamais �tre r�mun�r�, ni aid� � trouver un emploi. C��tait un engagement sinc�re. Je ne pouvais pas refuser les sollicitations des jeunes de mon village. Aujourd�hui, je me rends compte que �a ne rime � rien. Les gens ne sont m�me plus reconnaissants, encore moins les pouvoirs publics�. Saliha suit la m�me logique que Mohand. Pour elle, �toute peine m�rite salaire�. Elle a refus� de travailler, gratuitement dans le secr�tariat du Croissant-Rouge sous pr�texte que c�est une organisation humanitaire. �Je peux �tre utile et donner le maximum de moi-m�me pour aider et accueillir les plus d�munis, mais il ne faut pas qu�on trimarde et qu�on cravache � fond pendant que les autres planifient leur avenir�.
J.L.H.

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