Economie : Les quotas, barri�re illusoire aux importations de textiles chinois

La crise des produits textiles chinois bloqu�s aux portes de l'UE, qu'une d�l�gation europ�enne tente actuellement de d�nouer � P�kin, �tait largement pr�visible, selon des experts qui estiment illusoire la remise en place de quotas.
"Les quotas ne sont jamais une bonne solution. C'�tait une erreur de les remettre en place juste apr�s les avoir supprim�s � la fin l'ann�e derni�re", juge Dean Spinanger, expert en commerce international � l'institut d'�conomie de Kiel (Allemagne). Le march� europ�en du textile s'�tait en effet totalement ouvert aux produits chinois le 1er janvier 2005, mais devant la progression vertigineuse des importations et sous la pression des fabricants europ�ens, l'UE et la Chine s'�taient accord�es en juin pour contingenter 10 cat�gories de produits. Sept cat�gories ont d�j� atteint ou d�pass� leur quota d'importation et des dizaines de millions d'articles sont bloqu�s en douanes, ce qui provoque la col�re des importateurs et des distributeurs. "Nous sommes dans une situation que l'on aurait d� largement anticiper", confirme Philippe Chalmin, professeur d'�conomie internationale � l'universit� Paris-Dauphine. "On a remis en place des quotas mais il ne faut pas se faire d'illusion, la dynamique commerciale et industrielle chinoise �tant ce qu'elle est, ils (ndlr, les Chinois) sont appel�s � les d�passer", estime-t-il. Pour la Foreign Trade Association (FTA), groupe de pression qui repr�sente les importateurs et les distributeurs europ�ens, "la seule solution acceptable et �quitable est d'autoriser � rentrer toutes les marchandises command�es avant le 12 juillet, avant l'entr�e en vigueur de l'accord de Shangha�". La porte-parole de la FTA, Anja Loercher, pr�cise que "les quotas n'auraient pas pos� probl�me si les distributeurs avaient �t� pr�venus � l'avance. Ils travaillent sur des cycles d'achat de six � neuf mois, or les quotas ont �t� impos�s en cinq semaines", entre juin et d�but juillet. "Le m�me probl�me se reposera l'an prochain, �tant donn� que beaucoup d'importateurs europ�ens ont d�j� pass� des commandes pour 2006", pr�dit la FTA, qui pr�conise de "grouper les quotas 2006 et 2007 pour donner de la flexibilit� aux importateurs". L'association des industries europ�ennes du textile et de l'habillement, Euratex qui, avec l'appui de pays producteurs comme la France ou l'Italie, avait plaid� au printemps pour la r�introduction de quotas, s'oppose �videmment � leur d�mant�lement. "Je doute fort que cet accord soit r�duit � n�ant parce que des distributeurs ont d�cid� d'acheter plus que ce que leur permettaient les quotas", d�clare son directeur g�n�ral, Bill Lakin. Celui-ci d�nonce "l'importation de produits � bas prix en quantit�s exag�r�ment �lev�es" et "la concurrence anormale chinoise due � des prix d�fiant toute concurrence, m�me vis-�-vis des autres producteurs asiatiques". Pour M. Spinanger, Europ�ens et Chinois devraient s'entendre � P�kin sur "un type ou un autre de restrictions" pour sortir de la crise, et "une augmentation rapide des quotas par la suite". S'il faut "r�gler au cas par cas" le probl�me des marchandises actuellement bloqu�es, il est clair qu'"� long terme les quotas dispara�tront", affirme M. Chalmin. Selon lui, les pays les plus touch�s par la hausse des importations chinoises sont les autres fournisseurs de l'Europe, comme le Maroc, la Tunisie et la Turquie, ainsi que le Bangladesh.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable