Une trentaine de personnes ont �t� bless�es dimanche dans un attentat survenu � bord d'un ferry dans le sud des Philippines qui porte la marque du groupe islamiste Abou Sayyaf, r�put� proche d'al-Qa�da, affirment des responsables des forces de s�curit�. La d�flagration s'est produite � l'arri�re du ferry Dona Ramona � Lamitan, sur l'�le de Basilan, au moment o� les passagers embarquaient pour le port voisin de Zamboanga.
"Un engin explosif �tait cach� sur une pile de r�servoirs de GPL" (gaz de p�trole liqu�fi�), a indiqu� le responsable local de l'arm�e, le g�n�ral de brigade Raymundo Ferrer. "Cela avait clairement pour but de semer la terreur", a-t-il affirm�. Un t�moin interrog� par l'AFP a racont� avoir vu un homme transportant une bo�te qu'il a d�pos�e sur le comptoir de la cantine, pr�s des bouteilles de GPL, avant de s'en aller de mani�re pr�cipit�e. "Quelques minutes plus tard, il y a eu une importante explosion", a d�clar� Edwin Calunsag, soldat qui voyageait avec sa femme et ses enfants. Le couple a �t� br�l� dans la d�flagration et hospitalis�. Les bless�s, qui souffrent notamment de br�lures au troisi�me degr�, comprennent un nombre d'enfants non pr�cis� ainsi que deux soldats charg�s de la surveillance de la zone, a-t-on pr�cis� de source militaire. Le g�n�ral Ferrer refusait de se prononcer sur une �ventuelle implication d'Abou Sayyaf, mais d'autres responsables des forces de s�curit� pointaient du doigt l'organisation, voulant voir dans cet attentat son modus operandi pr�f�r�. Le groupe, consid�r� par Washington et Manille comme li� au r�seau terroriste Al-Qa�da d'Oussama ben Laden, est bas� � Lamitan, village de confession mixte musulmane et chr�tienne. Le responsable de la police nationale, Arturo Lomibao, devait s'envoler dans la journ�e de dimanche pour mener l'enqu�te, a pr�cis� le porteparole de la police Leopoldo Bataoil � Manille. "Nous �tudions toutes les hypoth�ses", a d�clar� M. Bataoil sur une radio locale. Le responsable a cependant soulign� que le niveau d'alerte avait �t� renforc� depuis les attentats survenus � Zamboanga le 10 ao�t, d�j� attribu�s � Abou Sayyaf, qui avaient fait 26 bless�s. Les autorit�s ont �t� inform�es "de la possibilit� d'actes terroristes", a soulign� le porte-parole. "Nous n'excluons pas la possibilit� que le groupe Abou Sayyaf soit derri�re cela", a-t-il d�clar�. Fond� au d�but des ann�es 1990, Abou Sayyaf est consid�r� comme une organisation aux effectifs r�duits mais tr�s brutale. Sp�cialis�e dans les enl�vements contre ran�on, notamment d'�trangers, le groupe avait pris en otage en 2000 des dizaines de personnes, en majorit� europ�ens, dans un raid audacieux contre un centre de plong�e en Malaisie. L'ann�e suivante, Abou Sayyaf avait enlev� trois Am�ricains et plusieurs Philippins dans un centre de vill�giature sur l'�le philippine de Palawan (ouest). Deux Am�ricains avaient �t� ex�cut�s, dont l'un d'eux par d�capitation, tandis que les autres otages avaient �t� lib�r�s. Depuis, le groupe a revendiqu� l'incendie criminel qui avait fait une centaine de morts dans un ferry au large de Manille l'an dernier, le plus meurtrier dans l'Histoire du pays. Abou Sayyaf a �galement revendiqu� en f�vrier dernier trois attentats commis � Manille et dans deux villes du sud qui ont fait huit morts et 150 bless�s. Les experts croient savoir qu'Abou Sayyaf a �tabli des liens avec l'organisation r�gionale Jamaah Islamiyah (JI), suspect�e d'�tre le relais en Asie du Sud-Est d'al-Qa�da. La JI est accus�e d'�tre � l'origine des attentats qui avaient fait 202 morts en octobre 2002 sur l'�le indon�sienne de Bali.

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