Monde : �GYPTE
Oussama Chaltout, un candidat qui pr�ne la conversion universelle � l'Islam


La barbe bien coup�e, tout sourire, Oussama Chaltout, candidat � la pr�sidence �gyptienne, est un homme press� :"Pourquoi attendre ? Le monde devrait se convertir � l'Islam, et tout de suite."
A 66 ans, cet ancien officier et professeur de comptabilit�, qui se dit descendant du proph�te, sait pourtant qu'il devra patienter encore quelque peu avant d'�tre pr�sident, n'ayant aucune chance d'�tre �lu le 7 septembre. Seul candidat islamiste en lice � ce premier scrutin multipartite, il pr�cise d'embl�e � l'AFP qu'on doit l'appeler "Ch�rif", en vertu de sa sainte filiation, et "docteur", en raison de ses dipl�mes universitaires. M. Chaltout expose son programme spirituel en trois temps. D'abord, "r�unissons les chefs de toutes les religions". Ensuite, "appliquons leurs lois et faisons un bilan". Enfin, "Proclamons la victoire de l'islam". Bien s�r, cela prendrait du temps, "environ dix ans". Alors, le Ch�rif-Docteur veut �courter ce processus "pour le bien de l'humanit�" et sans passer par un vote inutile, il "propose la conversion universelle � l'islam". Nul doute qu'en Egypte, pays musulman � 90%, beaucoup d'�lecteurs trouvent l'id�e excellente. Pour convaincre les incr�dules, il a en une autre, technologiquement correcte: envoyer des SMS � un panel de 12.000 �lecteurs. Face au pr�sident Hosni Moubarak, M. Chaltout compte "sur Allah ainsi que sur le peuple �gyptien". Mais le combat n'est pas � la loyale, car "ses moyens sont limit�s" et "Moubarak va bourrer les urnes, comme d'habitude", dit il. Originaire de la Haute Egypte, le professeur Chaltout conna�t bien l'histoire antique. "Depuis les Pharaons, on a toujours fait des faux et des fraudes en Egypte", l�che-t-il un peu fataliste. Convenant que le peuple �gyptien est tr�s attach� � ce pass� ante-islamique, il a choisi une pyramide comme symbole de campagne. "Il y a beaucoup de gens modestes, illettr�s, il me fallait un signe de reconnaissance simple". Il avait pens� au croissant de lune, symbole de l'islam. Mais Moubarak "s'en est empar�". Cela n'est pas s�r de lui porter chance. Son oncle, Mahmoud Chaltout, ex-cheikh d'al-Azhar, le plus haut dignitaire sunnite, n'a-t-il pas lanc� une fatwa en 1959 interdisant les voyages sur la lune. Interrog� sur ses relations avec les Fr�res musulmans, la puissante confr�rie islamiste interdite mais tol�r�e qui s'est abstenue de consigne de vote, M. Chaltout dit, sans rire: "Je suis le fr�re des Fr�res". "Mais je me refuse � leur baiser les mains et les pieds comme d'autres", �voquant la pri�re publique effectu�e avec leur guide supr�me, en pure perte, par Ayman Nour, le candidat n�o-lib�ral. Si la charia impose, selon lui, le voile pour les femmes, tel que son �pouse en porte, il est contre la coercition. Et il affirme contraire aux principes de l'islam le voile int�gral, le niqab. Dans son QG de campagne, certaines sont voil�es, d'autres non. S'il demande aux Egyptiens de ne pas d�poser leur argent dans les banques �trang�res, il r�cuse tout anti-occidentalisme. Condamnant les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, il estime que Oussama Ben Laden n'est qu'un "chien puant" doubl� d'un "b�tard". Il n'est gu�re plus tendre pour Saddam Hussein qualifi� de "malade mental". Son journal de campagne comporte un article incendiaire sur de pr�tendus s�vices sexuels que l'arm�e isra�lienne aurait inflig� � des adolescentes palestiniennes. Mais ses vues sur Isra�l semblent moins radicales que celles d'autres candidats, ou de la gauche nass�ro-marxiste. Officier pendant la guerre de 1973, il dit aujourd'hui: "quand on �tait jeune, on voulait jeter les Isra�liens � la mer, maintenant c'est fini", avant de conseiller aux Palestiniens de renoncer au droit au retour des r�fugi�s. "Ils sont mieux o� ils sont, comme au Liban ou en Egypte".

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable