
Régions Est : M'SILA Les rescapés du massacre de Louibda interpellent le président de la République
Les prémices de la campagne en perspective du référendum du 29 septembre prochain à propos de la charte pour la paix et la réconciliation nationale lancée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, ne semblent pas convaincre les victimes du terrorisme pour amnistier le massacre qu’a connu la région dite “Khouiel” connue par le massacre de Louibda, dans le sud de M’sila, un taudis où 13 familles ont été touchées par ce massacre qui a engendré 47 victimes dont 18 hommes, 25 femmes et 4 jeunes filles enlevées pour être retrouvées mortes et enterrées plus tard. Dans la nuit du 16 au 17 juin de l’année 1997 où l’incursion des 30 terroristes a laissé derrière un carnage horrible, dans un laps de temps minime enregistrant 47 victimes, 37 orphelins et tout un douar déserté par les 30 familles pour s’exiler dans la commune de Slim et d’autres à Dar Chioukh dans la wilaya de Djelfa. Les membres survivants, ayant abandonné leurs biens, terres et maisons, ont interpellé le président de la République dans une missive adressée en ce début du mois de septembre dont nous avons reçu une copie, afin de lui faire savoir qu’ils sont, au nombre de six signataires de la présente, représentants de toutes les victimes, contre ce projet. Pour n’avoir bénéficié depuis la date du massacre voilà huit ans, d’aucun avantage ou indemnités, évoqués à chaque occasion par les responsables. En outre, la prise en charge de 37 orphelins vivant dans des conditions sociales précaires, et refusant tout acte équivoque, et dénonçant toute déclaration en faveur de cette charte en leur nom par les différentes personnes et organisations opportunistes, notamment à Louibda, où les bénéficiaires n’ont aucune relation avec les victimes ni avec leurs familles et implorent le président à déclencher une enquête sur le lieu du massacre dans la région dite “Khouiel”, désertée depuis huit ans, afin de vérifier la situation sociale de ces victimes et leurs représentants qui ne demandent que gain de cause par une indemnité convenable comme toutes les victimes du terrorisme en Algérie et leur rendre leurs droits et leurs biens. Sinon, ils se considèrent non concernés par cette amnistie. Les représentants des 13 familles du terrorisme nous ont fait savoir qu’ils ont essayé d’attirer l’attention des responsables locaux en envoyant à M. le wali, le chef de daïra de M’djadel et le P/APC, des réclamations au nombre de cinq, la première en date du 21/06/1999, puis le 29/09/1999, le 23/03/2001, le 24/03/2001 et une dernière le 24/04/2003, qui n’ont fait l’objet d’aucune suite. L’un d’eux, M. Korchi Mohamed, chargé de 16 orphelins, outre ses 10 enfants, ne peut nous décrire sa condition de vie, se voit écarté, marginalisé et oublié à l’instar des autres victimes pour n’avoir rien bénéficié de cette réconciliation et déclare : “Le président de la République a parlé de droit des victimes, mais nous n’avons bénéficié de rien, malgré moult correspondances aux différents responsables locaux en vain”. Par ailleurs, d’autres membres refusant tout engagement en leur nom, tel que M. Khouiel Moussa, demandant une commission d’enquête à propos de la construction des logements ruraux octroyés à des personnes qui n’ont rien à voir avec les victimes du terrorisme, dit-il, et ajoute que les maisons où s’est déroulé le carnage, sont désertées jusqu’à ce jour par leurs occupants qui demeurent exilés entre les communes de Slim et Dar Chioukh, dans la wilaya de Djelfa, sans profession pour la plupart. A ce propos, M. Moussa nous déclare à chaque fois qu’il va voir l’adjoint au maire de la commune de M’djadel: “J’entends une seule réponse, va voir la presse”, lui qui s’occupe de deux de ses neveux orphelins, et ajoute qu’il regrette sa terre où il élevait un cheptel de 100 têtes ovines et ramassait 200 quintaux de céréales entre blé et orge. “J’étais un roi, chez moi, j’ai une terre qui me rapportait de l’or”, nous dit-il, pour le moment il est gardien à l’APC de Slim. L’ensemble des représentants des familles des victimes du 16 juin 1997, attend une parole et un acte de la part du président, afin de leur effacer les traces lugubres de cette catastrophe. A. Laïdi
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