R�gions Est : ANNABA/CRIMINALIT�
La canaille et la racaille


175 mandats de d�p�t, 2 526 affaires, 2271 personnes impliqu�es, 292 pr�sent�es devant la justice et 1 953 dossiers transmis au procureur de la R�publique. Ceci est le bilan d�un mois d�activit� seulement des diff�rentes brigades de la police judiciaire dans la wilaya de Annaba, la partie visible de l�iceberg en quelque sorte.
Sur le terrain, c�est tout autre chose, la canaille et la racaille se sont install�es dans la dur�e faisant leur loi en instaurant un climat d�ins�curit� tel que citoyens ou visiteurs de la Coquette sont constamment sur leurs gardes craignant d��tre agress�s ou vol�s. Chaque jour, les services des urgences des diff�rents h�pitaux de la ville enregistrent des agressions � l�arme blanche, �vanouissements suite � l�utilisation de bombes lacrymog�nes ou tout simplement des fractures dues � des coups port�s par des gourdins ou des barres de fer. Dans les bas-fonds de la ville, le soir surtout, la p�gre agit en terrain conquis �tant presque s�re de ne pas �tre inqui�t�e, les maigres effectifs de la police ne peuvent faire face � cette mont�e en puissance de la d�linquance qui, ces derni�res ann�es, s�est organis�e en bandes �structur�es� qui s�vissent un peu partout � travers les diff�rents quartiers de la ville. Les vols ne se comptent plus, derni�rement c�est une vieille femme qui a �t� agress�e sur le Cours de la R�volution, en plein centre-ville par un petit d�linquant qui lui avait arrach� des mains son porte-monnaie, la pauvre courait apr�s le voleur mais celui-ci �tait d�j� loin et personne parmi la foule anonyme n�avait ne serait-ce esquisser un semblant de geste pour arr�ter le bandit. Sur les lieux-m�mes, vers 22 heures, c�est une bataille rang�e entre bandes rivales qui avait dur� plus d�une heure chassant du Cours les quelques vacanciers venus d�guster des glaces. La rue du CNRA est devenue un v�ritable coupe-gorge la nuit, et rares sont les gens qui s�y hasardent tant il est vrai que les lieux sont �infest�s� par une faune sans foi ni loi. Dans certaines autres cit�s, la drogue et l�alcool font rage, o� les joints passent de main en main, et on plane ; les beuveries � ciel ouvert durent jusqu�� l�aube et les riverains las de se plaindre � chaque fois s�enferment chez eux de peur d��tre la cible de ces �nergum�nes. Dans les bouges clandestins ou �tablissements dits class�s, c�est l�image de la d�ch�ance sociale et de la mis�re humaine qui s�exprime dans toute sa laideur avec en prime des rixes qui laissent sur le carreau des bless�s graves et parfois des morts. Des jeunes filles y exercent le plus vieux m�tier du monde et sont la plupart du temps � l�origine de tous les probl�mes. Il y a quelques mois, au niveau des bars de la plage Toche, un videur avait �t� tu� suite � son intervention pour sauver une jeune fille que deux bandes se disputaient vers 3 heures du matin ; la victime avait rendu l��me avant d�arriver � l�h�pital. La gent f�minine s�est elle aussi mise de la partie ; deux affaires, pour ne citer que celles-ci, avaient d�fray� la chronique cette ann�e-l�. La premi�re se rapporte � une jeune fille qui avait braqu� une clinique ophtalmologique avec une MAT 49 qu�elle avait subtilis�e � son p�re faisant partie d�un GLD � Constantine ; pour l�autre, il s�agit de l�attaque d�une bijouterie par une �tudiante qui avait utilis� une bombe lacrymog�ne pour s�emparer des bijoux expos�s en vitrine. Annaba, devenue ces derniers temps le fief du banditisme, de l�escroquerie, de l�arnaque en tous genres, a �t� boud�e par les estivants qui ont pr�f�r� aller sous d�autres cieux plus cl�ments.
M. Rahmani

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