Monde : Les �gyptiens se rendent aujourd�hui aux urnes pour un vote sans suspense

Apr�s avoir endur� les plus dures critiques de son long r�gne, le pr�sident Hosni Moubarak peut esp�rer obtenir mercredi � 77 ans et pour la premi�re fois, un sacre des urnes. 32 millions d'�lecteurs sont appel�s � d�signer leur "ra�s" lors de cette pr�sidentielle multipartite sans pr�c�dent, mais � l'�galit� des chances entre les dix candidats et � la transparence controvers�es.
S�r de l'emporter sur ses neufs rivaux, dont deux seuls ont une certaine notori�t�, Ayman Nour et Noamane Gomaa, le pr�sident Moubarak, un ex-g�n�ral, avait �t� �lu, puis r��lu trois fois depuis un quart de si�cle par r�f�rendum. Les 9 865 bureaux de vote ouvriront � O8H00 locales (05h00 GMT) et fermeront � 22H00 locales (19H00 GMT). Seuls des chefs de parti ont pu se pr�senter, mais ni la gauche qui a boycott� le scrutin, l'estimant nond�mocratique, ni le mouvement islamiste des "Fr�res Musulmans", les opposants les plus structur�s, ne sont entr�s en lice. "On ne pourra revenir en arri�re, mais rien ne dit qu'on pourra aller plus vite en avant", a estim� � l'AFP un analyste r�put�, Mustapha Kamal al- Sayyed, professeur de sciences politiques � l'Universit� am�ricaine du Caire. Le chiffre officiel du taux de participation, peu vraisemblable lors des pr�c�dentes consultations, sera aussi un indicateur du degr� d'ouverture d'un r�gime exhort� par les Etats- Unis � plus d'affichage d�mocratique. A vingt-quatre heures du scrutin, la pr�sence autoris�e d'observateurs d'ONG locales dans les bureaux de vote restait une inconnue, la commission �lectorale l'ayant encore refus� hier, alors qu'un juge l'avait accept� dimanche. Dans un communiqu�, la commission affirme avoir une "juridiction exclusive" sur toutes les proc�dures du scrutin, et que seuls les juges �gyptiens seront habilit�s � en contr�ler le bon d�roulement dans les bureaux de vote. Apr�s une campagne de trois semaines, au cours de laquelle un vent de libert� d'expression a souffl� comme jamais, une pause �tait observ�e � travers le pays, les candidats et leurs partis n'ayant plus le droit de s'exprimer. Ce qui n'emp�chait pas la presse de publier hier des encarts publicitaires pay�s par des particuliers ou des entreprises en grande majorit� en faveur du pr�sident Moubarak en des termes souvent dithyrambiques. On pouvait ainsi d�compter dans les 40 pages du grand quotidien gouvernemental Al-Ahram, 31 publicit�s vantant les m�rites de M. Moubarak, dont 5 sur une page enti�re, mais aucun encart pour ses neuf rivaux. Le pr�sident Moubarak avait cr�� la surprise au printemps, en annon�ant que la pr�sidentielle serait au suffrage universel et multipartite. Il a men� une v�ritable campagne � l'occidentale, avec meetings et engagements en tout genre. Il a ainsi promis, pour son nouveau mandat de six ans, 4 millions d'emplois, ainsi que 2 000 usines, 50 000 logements, 500 ponts, 3 500 �coles, et un rel�vement de 100 % des salaires les plus bas des fonctionnaires. Sur sa route de campagne, il a crois� un rival tr�s pugnace, Ayman Nour, 40 ans, le chef du petit parti lib�ral qui n'a cess� de lancer des attaques au vitriol contre M. Moubarak, d�non�ant ses "24 ans d'oppression". Plus respectueux, Noamane Gomaa, 70 ans, chef du n�o-Wafd, parti h�ritier des grands combats nationalistes anti-britanniques, est cr�dit� de la deuxi�me place. Lui aussi a r�clam� la fin de l'�tat d'urgence en vigueur depuis 1981. Si l'issue du scrutin n'a jamais fait de doute, l'opposition, des journalistes ou commentateurs se sont mis � critiquer comme jamais M. Moubarak, allant jusqu'� �gratigner sa figure de "dernier pharaon". Il y a quelques mois seulement, toutes piques contre le Ra�s ou toute tendance � la dissidence risquaient de mener leur auteur � fr�quenter pour un temps ind�termin� la prison ou � acquitter une solide amende.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable