Culture : La Pologne fait son cinéma à Alger !

Le septième art polonais débarque à Alger. Six jours durant, la Cinémathèque d’Alger abritera la projection d’une série de longs et courts métrages à la faveur de la semaine du film polonais prévue du 17 au 23 septembre en cours. Ainsi, au menu de cette manifestation est prévue la trilogie du grand réalisateur Krzysztof Kieslowski : Bleu, Blanc, Rouge.
Réalisé respectivement en 1993 pour le premier volet et en 1994 pour les deux autres, cette trilogie porte, en effet, sur les trois termes de la devise de la France : Liberté-Égalité- Fraternité. Ces films sont coproduits en France par Marin Karmitz. Ils ont connu un franc succès. Eh oui, quand on a un géant de la trempe de Kieslowski, on ne peut faire que des chefs-d'œuvre. Né à Varsovie, en 1941, Kieslowski a à son actif plus de cinquante films, entre courts et longs métrages. Il est décédé prématurément, le 13 mars 1996 à l’âge de 55 ans. De sa trilogie, ce fils prodigue du cinéma polonais disait : “J'ai réalisé ces trois films dans l'ordre, pour permettre au spectateur de les voir lui aussi dans l'ordre, c'était comme un signe, mais ce n'est pas nécessaire. Ce sont trois histoires séparées, bien que liées et évoluant ensemble. Je respecte beaucoup mes spectateurs et je leur laisse la liberté de les découvrir dans l'ordre, de n'en voir qu'un seul ou même aucun ! Bien sûr, il y a une progression, et pour accéder à d'autres significations, il faut tirer le deuxième, le troisième ou le quatrième rideau. Mais il y a aussi le premier rideau, et là, c'est juste une histoire. Je n'ai jamais pensé à un triptyque comme en peinture ; plutôt à trois nouvelles rassemblées dans un même volume”, et cela en dira peut-être long sur ce réalisateur de talent. Lui qui a tant contribué à l’expansion du cinéma polonais. Les cinéphiles algériens découvriront donc ces films au courant de cette semaine culturelle polonaise. Pour rappel, la relation des artistes et du public algériens avec le cinéma polonais remonte à la fin des années 1960, grâce, notamment, à la projection de Deux hommes et une armoire de Roman Polanski, laquelle fera découvrir, en 1968, le septième art polonais aux cinéphiles algériens. Au-delà des projections cinématographiques, cette relation s'est affirmée davantage dans le domaine de la formation où des enseignants polonais ont inculqué leur savoir-faire aux étudiants algériens à l'Institut cinématographique de Ben Aknoun (Alger). Le cinéma polonais a commencé à voir le jour en 1911. Il connaîtra, de l'avis de nombreux critiques, ses grands succès avec Léonard Buczkowki, Alexandre Ford, Wanda Jakubowska et Ludwik Perski, ces grosses pointures du septième art, dont les œuvres sont aussitôt portées à la mondialité. Toutefois, durant les deux guerres mondiales, le cinéma polonais s'en trouvera pratiquement paralysé et ne put se ressaisir qu'une fois le pays libéré, pour donner naissance à d'autres créations. Après cette époque sanglante, on notera l'émergence de nouveaux talents de la trempe de Andrej Wajda et Andrej Munk. Les critiques parlent alors de la naissance de l'école polonaise du cinéma. Pendant les années 1970, une nouvelle génération de cinéastes adoptera une nouvelle orientation. Le thème inhérent aux relations entre les individus et les paradoxe qu’elles impliquent sont mis sous le feu de la rampe. A l'amorce du troisième millénaire, ce même cinéma revient au devant de la scène à travers des noms illustres de l'ancienne génération qui ont produit des films inspirés de la littérature polonaise classique, réalisant en une année des rentrées plus importantes que celles glanées par les films américains projetés dans des salles polonaises.
Hakim C.



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2005/09/15/article.php?sid=28116&cid=16