Actualit�s : CE MONDE QUI BOUGE
Apr�s l�Irak, l�Iran ?
Par Hassane Zerrouky


L�Union europ�enne a demand� au Conseil de s�curit� de se saisir du dossier nucl�aire iranien. Ce pays a refus� en effet le gel des activit�s de conversion de l�uranium ouvrant la possibilit� selon l�AIE (Agence internationale de l��nergie) au d�veloppement de l�arme nucl�aire. Passible de sanctions internationales, l�Iran rappelle �trangement l��pisode irakien. Pourtant, un fait beaucoup plus grave pour la paix mondiale est pass� inaper�u.
Il s�agit d�un document �labor� par l��tat-major de l�arm�e am�ricaine intitul� �Doctrine pour les op�rations nucl�aires combin�es� ( Doctrine for joint Nuclear Operation). De quoi s�agit-il ? Ce rapport affirme, sans en fournir la moindre preuve, qu�au moins une trentaine d�Etats sont en possession ou ont l�intention de poss�der l�arme nucl�aire. En cons�quence de quoi, la Maison- Blanche se doit de r�pondre � cette menace potentielle en pr�conisant de d�truire pr�ventivement les capacit�s agressives suppos�es de ces pays au moyen de l�arme nucl�aire dite �tactique�. Et de l�int�grer dans la hi�rarchie des armes conventionnelles. Le document, qui vise � banaliser ce moyen de destruction, �num�re les cas de figure permettant l�emploi de frappes pr�ventives. Par exemple, � l�endroit des pays constituant a priori une menace pour la s�curit� [au sens large] am�ricaine et qui sont soup�onn�s de poss�der des armes biologiques ou disposant de dispositifs de fabrication nucl�aire profond�ment enterr�s, � l�abri des armes conventionnelles. Mieux, les pays amis, proches du th��tre d�op�ration, seront pr�venus � temps par Washington en cas d�usage pr�ventif de l�arme nucl�aire tactique afin de se pr�munir des �effets de l�attaque�. Le tout s�effectuerait � l�abri de la l�galit� internationale puisque selon, Kofi Annan, �les menaces imminentes sont pleinement couvertes par l�article 51 de la Charte des Nations unies qui garantit le droit naturel � la l�gitime d�fense�. Sont naturellement vis�s en premier lieu des pays appartenant, selon la d�finition am�ricaine, � �l�axe du mal�, � savoir l�Iran, la Cor�e du Nord, la Syrie et Cuba. La Syrie, soup�onn�e d�aider les insurg�s irakiens, mais aussi de poss�der des armes biologiques, est d�j� dans le collimateur de Washington. L�Iran, quant � lui, est soup�onn� de vouloir d�velopper l�arme nucl�aire. Qu�importe aux yeux de nombreux experts que ce pays n�ait pas les moyens technologiques et financiers de d�velopper une telle arme ! Qu�importe que ses dirigeants s�en d�fendent et affirment vouloir utiliser l��nergie nucl�aire � des fins civiles. Il n�en reste pas moins que les pays occidentaux ont r�fut� ce dernier argument sous le pr�texte que l�Iran �tant producteur de p�trole n�aurait pas le droit � l��nergie nucl�aire civile. Or, comme le souligne Hans Blix, ancien chef des inspecteurs onusiens charg�s du d�sarmement de l�Irak, dans Le Figaro de lundi, �cet argument n�a jamais �t� utilis� pour le Mexique, qui, lui aussi, poss�de du p�trole�. Sans attendre, fait observer l�ancien inspecteur am�ricain, Scott Ritter, �la guerre avec l�Iran a commenc�. Il en veut pour preuve, le survol de ce pays par des drones am�ricains et de surveillance a�rienne par des moyens sophistiqu�s qui pr�pareraient une attaque pr�ventive, une fois que le Conseil de s�curit� aura tranch� la question du dossier du nucl�aire iranien. En v�rit�, ce d�bat autour du nucl�aire iranien �lude la question de fond, � savoir l�engagement des pays d�tenteurs de l�arme atomique � d�manteler progressivement leurs arsenaux nucl�aires et, l�interdiction de perfectionnement de nouvelles armes de ce type. Sur cette question, il n�existe aucun calendrier pr�cis et la communaut� internationale n�a aucun droit de regard et de contr�le sur les puissants de cette plan�te. En attendant, quoi qu�on en pense du r�gime iranien, il faudra s�attendre � travers cette affaire � un �remake� du cas irakien.
H. Z.

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