Le Soir Retraite : OUVERTURE, HIER, AU MEXIQUE DE LA CONF�RENCE SUR L�INVESTISSEMENT DES FONDS DE LA S�CURIT� SOCIALE
L'Alg�rie doit tirer les le�ons de l'affaire de la banque Khalifa


La Conf�rence de l'Association internationale de la s�curit� sociale (AISS, affili�e � l�Organisation internationale du travail, son si�ge est � Gen�ve) sur l'investissement des fonds de la S�curit� sociale, s�est ouverte hier, 27 septembre � M�rida, au Mexique, et s�ach�vera aujourd�hui. La conf�rence est organis�e en coop�ration avec l'Institut mexicain d'assurances sociales et constitue l'une des principales r�unions internationales de haut niveau dans son domaine.

La gestion des fonds des caisses de S�curit� sociale � tous risques (assurance maladie, retraite, ch�mage, etc.) et tous r�gimes confondus � est une question trop sensible pour la confier aux seuls administratifs. Ce n�est pas une question d�experts uniquement ou simplement technique : elle est �minemment politique, pour peu que le gouvernement et les partenaires sociaux aient une vision consensuelle et coh�rente sur une S�curit� sociale de progr�s et de solidarit�. Dans le cas de l�Alg�rie, l�affaire du placement des fonds exc�dentaires des organismes de S�curit� sociale aupr�s de la banque Khalifa ne doit plus se reproduire. Les points de l'ordre du jour de la conf�rence �taient la mise en application des lignes directrices concernant l'investissement, l'allocation strat�gique des actifs, la gestion des risques au sein du portefeuille et les investissements pour le d�veloppement social et �conomique. Dans le monde entier, les gouvernements recourent de plus en plus � divers niveaux de financement par capitalisation, public et priv�, dans le cadre d'une strat�gie globale visant � assurer la viabilit� financi�re de leur r�gime public de pensions. Le pr�financement est souvent li� � la mise en place d'un r�gime de retraite reposant sur plusieurs piliers qui combinent, � diff�rents niveaux, un financement par r�partition, un financement collectif par capitalisation et un financement individuel. S'il est assorti d'une bonne planification et d'une bonne gestion, le financement par capitalisation peut s'av�rer un outil puissant pour contribuer � la viabilit� � moyen et � long termes des r�gimes. Toutefois, en cas de planification insuffisante ou de mauvaise gestion, les cons�quences peuvent �tre d�sastreuses, ainsi que l'a d�montr� l'exp�rience de certains pays. C'est pour cette raison que l'investissement des r�serves issues d'un syst�me de financement bas� sur la capitalisation est devenu une pr�occupation croissante des gestionnaires et conseils d'administration de la S�curit� sociale, ainsi que des minist�res nationaux charg�s des questions de S�curit� sociale. Compte tenu de l'importance actuelle de ces questions, l'Association internationale de la S�curit� sociale a d�cid� d'organiser, pour la premi�re fois, une conf�rence internationale consacr�e � l'�change d'id�es et de donn�es d'exp�riences sur certaines des principales questions relatives � l'investissement des fonds de la S�curit� sociale.

Lignes directrices relatives � l'investissement

Cette r�union offre une possibilit� exceptionnelle d'examiner des approches et des solutions avant-gardistes � ces d�fis pluridimensionnels au niveau international. Cette conf�rence est destin�e � des directeurs g�n�raux d'institutions de S�curit� sociale, ainsi qu'� des conseillers en placement et � des sp�cialistes des r�gimes de S�curit� sociale. Avant d'investir des fonds, il doit exister des lignes directrices indiquant quels sont les r�gles et les param�tres de base pour ces investissements. L'AISS a �labor� des lignes directrices types qui peuvent �tre adapt�es aux circonstances particuli�res de pays et programmes diff�rents. Pour les institutions qui ont d�j� des lignes directrices, les lignes directrices types de l'AISS constituent une r�f�rence internationale pour les adapter, les modifier ou les confirmer. Pour les institutions qui n'ont pas encore leurs propres lignes directrices en la mati�re, les lignes directrices types de l'AISS pourraient constituer une source d'inspiration pour la conception, l'examen et l'adoption de lignes directrices sp�cifiques. Dans tous les cas, il est incontestable que le fait d'avoir un ensemble de lignes directrices concernant l'investissement ne suffit pas et qu'il est fondamental de les mettre en application de mani�re effective. Qu'est-ce que cela implique ? Quelles sont les conclusions tir�es par diff�rentes institutions de S�curit� sociale lors de la mise en application des lignes directrices dans leur propre pays ?

L'allocation strat�gique des actifs

Il existe toutes sortes de strat�gies possibles en ce qui concerne l'investissement des fonds de la S�curit� sociale, et les aspects et choix consid�r�s sont nombreux. En fonction de la l�gislation nationale applicable, les diff�rents types d'investissements possibles sont : l'investissement actif par opposition � l'investissement passif, les investissements immobiliers et l'utilisation d'obligations index�es.

Quels sont les principaux �l�ments qu'une institution de S�curit� sociale doit prendre en consid�ration lors de l'allocation strat�gique des actifs ? Quelle a �t� l'exp�rience des diff�rentes institutions ? Quelles sont les meilleures pratiques ? Quelles sont les erreurs � ne pas r�p�ter ? Une bonne gestion d'un portefeuille d'investissements n�cessite, en principe, de recenser les diff�rentes cat�gories de risques auxquelles le portefeuille est expos� (avant et apr�s l'investissement). Apr�s avoir �t� identifi�s, les risques doivent �tre �valu�s par rapport au rendement et aux b�n�fices attendus de la diversification ou au montant maximal de la perte �ventuelle. Enfin, il faut constamment suivre et adapter la strat�gie d'investissement en fonction des objectifs fix�s. Quels sont les avantages et les techniques novatrices en rapport avec l'�valuation et le suivi des risques ? et quel est le lien entre la gestion des risques au sein du portefeuille et la d�termination des objectifs et strat�gies d'investissement d'un r�gime de S�curit� sociale par capitalisation partielle ou totale, solide et s�r ? Aucun aspect concernant l'investissement des fonds de la S�curit� sociale n'est autant sujet � controverse que la question de savoir si les fonds devraient �tre investis dans des projets destin�s � favoriser le d�veloppement �conomique et social du pays. Pour certains, le rendement et le risque devraient �tre les seuls facteurs motivant les d�cisions d'investissement et des consid�rations comme le d�veloppement �conomique ou social ne devraient jouer aucun r�le. Pour d'autres, �tant donn� que ces investissements en faveur du d�veloppement �conomique et social du pays contribueront � g�n�rer le rendement n�cessaire pour satisfaire aux obligations futures en mati�re de pensions, les d�cisions d'investissement doivent prendre ces facteurs en consid�ration. Les tenants de chaque point de vue ont d� d�battre hier � et le feront encore certainement aujourd�hui � cette question essentielle et controvers�e. Nous reviendrons dans nos prochaines �ditions sur les r�sultats de cette importante conf�rence.
Djilali Hadjadj

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