Actualit�s : CONF�RENCE DE PRESSE DE SAID SADI A PARIS
�La charte : un programme de d�sastres � venir ; la pr�sidence � vie pour le pr�sident�
De notre bureau � Paris, K. Baba-Ahmed


Intervenant, hier, dans une conf�rence de presse � Paris, qui a vu un nombre tr�s important de journalistes y prendre part, Sa�d Sadi a choisi dans son expos� liminaire de reprendre des extraits de cette charte pour argumenter et d�montrer que �la paix est l�alibi d�un texte id�ologique pr�parant une r�vision constitutionnelle pour une pr�sidence � vie�.
Pour le pr�sident du RCD, en prenant la pr�caution d�y inscrire que �le peuple alg�rien mandate le chef de l�Etat pour prendre toutes les d�cisions�, il ouvre la porte � tout et �on l�aura compris, le texte propos� n�est pas inspir� par une volont� d�apaiser les esprits mais bien un brouillon pour une Constitution qui consacrerait le pouvoir absolu ; un pro forma de la facture qui nous m�nera � ce pouvoir absolu�. Car, s�interroge Sa�d Sadi, qu�est-ce qui justifierait ce r�f�rendum ? Et d�y r�pondre �ce ne sont pas les pr�tendues oppositions entre les familles, car, malgr� les drames et traumatismes d�une rare violence et barbarie, il n�y a pas eu de vendetta, les familles alg�riennes s��tant distingu�es par leur sagesse et leur �infinie patience�. Justifier l�organisation du r�f�rendum pour �inviter � une meilleure composition des factions politiques� ne tient pas non plus la route, selon Sadi, dans la mesure o� les islamistes politiques sont dans le gouvernement et que les groupes terroristes alg�riens non seulement se revendiquent d�Al Qa�da, continuent leur strat�gie meurtri�re, mais en plus ne cessent de d�clarer que le d�bat politique ne les concerne pas. Le contenu de la charte, avertit le conf�rencier, est une bombe � retardement. �Comment peut-on quantifier un crime et que veut dire crime collectif�, car, explique Sadi, un individu qui commet un crime chaque jour pendant des mois est amnistiable�. Qualifiant, comme beaucoup d�opposants � la charte, ce texte de �d�ni de justice et de v�rit� qui �vacue tout ce que le combat pour les droits de l�homme impose d�sormais � tous les pouvoirs�. Mais le m�rite de ce r�f�rendum, dit-il en substance, est d�avoir d�cant� les choses et d�avoir fait �tomber les clivages qui furent pr�judiciables � l�Alg�rie d�mocratique� et qui �r�duisaient le destin de l�Alg�rie � choisir entre la peste et le chol�ra�. Depuis avril 2004, et le deuxi�me coup d�Etat inflig� au peuple et cautionn� par l�arm�e, plus d�illusions, dit Sadi. Les choses sont maintenant claires. Il faut esp�rer qu�aux prochaines partielles en Kabylie �les forces d�mocratiques inaugurent de nouvelles relations et f�d�rent leurs efforts pour prot�ger une r�gion aux traditions de lutte tr�s fortes�, car c�est l�, pour l�orateur, que le pouvoir compte tester la premi�re application du r�f�rendum, soumettre cette r�gion pour donner l�exemple et menacer les r�gions qui auraient des vell�it�s de r�sistance citoyenne. Beaucoup de questions ont �t� pos�es � l�orateur sur les raisons de sa participation au pouvoir corrompu, ce � quoi il a rappel� que son parti a �t� le premier � quitter le gouvernement, que le RCD n�a int�gr� qu�apr�s exigence de promesses publiques sur d�marche devant mener � la d�mocratie. Ces promesses n�ayant pas �t� tenues, le RCD s�est retir�. Quant � savoir si le RCD et le FFS feront listes communes aux prochaines partielles en Kabylie, Sadi, qui ne l�a pas exclu, rajoute cependant que m�me s�il n�y a pas listes communes, il esp�rait qu�au moins, le contr�le de la r�gularit� du scrutin puisse se faire en commun �la fraude �tant la pratique courante�. En r�ponse � la question d�un journaliste qui demandait si la charte n��tait pas motiv�e par le �souhait de blanchir les crimes des g�n�raux�, Sa�d Sadi d�veloppera longuement en s��levant contre les amalgames qui consistent � vouloir faire oublier que le terrorisme islamiste a bien exist� et que, m�me si de nombreux d�passements ont exist� dans la lutte antiterroriste, la barbarie islamiste est une r�alit� bien pr�sente dans le pays et ailleurs. Questionn�, enfin, sur ce qu�il pense de l�emprisonnement de Benchicou, Sadi aura cette r�ponse : �Ce n�est pas forc�ment l�endroit o� je souhaite le voir. Je n�ai pas toujours partag� sa conception du journalisme mais je le d�fendrai jusqu�au bout. On absout les criminels et on enferme ceux qui expriment leurs id�es.�
K. B.-A.

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