Actualit�s : FINANCEMENT DE LA PME
Vers la sp�cialisation d'une banque ?


Les banques ne r�cup�rent, au maximum, que 15 � 20% de cr�ances contentieuses dans le cadre de l'octroi de cr�dits aux entreprises dont les petites et moyennes entreprises (PME). Un co�t �lev� des d�faillances de paiement selon le fra�chement �lu pr�sident de l'Association des banques et �tablissements financiers (Abef), Ammar Daoudi.
Ce dernier s'exprimait hier � l'h�tel Mercure � Alger � l'occasion d'un s�minaire international sur �la promotion du financement de la PME�, organis�, sous l'�gide du minist�re de la PME et de l'Artisanat, par le Fonds de garantie des cr�dits aux PME (Fgar). Certes, Ammar Daoudi a reconnu le �goulot d'�tranglement� que constitue pour les PME l'acc�s aux sources de financement bancaires pour leur d�veloppement et projets d'investissement, en l'absence d'institutions sp�cialis�es. Cela m�me si le nouveau secr�taire g�n�ral du minist�re des Finances, M. Boutaba, a fait �tat, lors du m�me s�minaire, sur un volume d'engagements de pr�s de 290 milliards de dinars de cinq banques publiques (CPA, BNA, BEA, BDL et BADR) qui ont financ�, entre 2000 et 2003, plus de 54 000 projets de PME, permettant la cr�ation de plus de 280 000 emplois. N�anmoins, le pr�sident de l'Abef a pr�f�r� mettre l'accent sur le lien �troit entre l'octroi de cr�dit et la pr�sence d'une garantie,� quelle que soit sa forme�, relevant, au passage, que les PME alg�riennes sont �souvent souscapitalis�es�, �fragilis�es et menac�es dans le contexte concurrentiel�. Ce faisant, le pr�sident de l'Abef, en tant que banquier, n'a pr�sent� aucune solution alternative � la probl�matique du financement de la PME, au-del� de l'initiative des pouvoirs publics qui ont mis en place le Fgar et de l'entr�e en action, avec une expertise fran�aise, avant la fin de l'ann�e 2005, de la Caisse de garantie de cr�dits d'investissements (CGCI) � la PME, dot�e d'un capital de 30 milliards de dinars, outre l'existence d'autres instruments de financement tels que le leasing, le capitalrisque et le capital investissement. Si ce n'est, de la part du repr�sentant de l'Abef, en insistant sur la n�cessit� du partage de risques dans l'octroi de cr�dits, la faisabilit� du projet et l'implication du promoteur du projet, outre la capacit� technique et manag�riale de ce dernier. De m�me, il a estim� que �la garantie ne doit pas �tre le facteur d�terminant dans la prise de d�cision d'octroi de cr�dit�, car, selon lui, elle n'intervient que �si un cr�dit n'a pu �tre rembours�, la d�livrance de cette garantie devant �se faire en parfaite concertation avec la banque dans le souci de la s�curit�, la rentabilit� et la liquidit� d'une banque�. Cela �tant, la probl�matique du financement reste pos�e, devant la contrainte du respect des r�gles prudentielles et en l'absence notamment d'une capacit� et d'�valuation du risque entrepreneurial propre aux banques. Des banques qui doivent, selon le ministre de la PME, Mustapha Benbada, s'exprimant lors d'un point de presse, d�velopper �une task-force�, form�e de comp�tences humaines habilit�s � appr�cie r le risque et � se prononcer sur la port�e du projet, �hors toute attitude passive et li�e aux s�ret�s et demande de garantie mat�rielle�, l'id�e du projet pouvant �tre elle-m�me une garantie, selon lui. Pr�nant la n�cessit� de parachever la r�forme bancaire et financi�re en cours, le syst�me bancaire �tant �tr�s lourd�, et d�plorant que �le palpable peine � venir�, Mustapha Benbada, se voulant pragmatique et efficace, a r�it�r� sa suggestion, formul�e devant les pouvoirs publics, une option toujours de mise, selon lui, de d�velopper l'interm�diation financi�re. Soit, pr�cise-t-il, par la sp�cialisation d'une banque publique uniquement dans le financement de la PME, la diversification de l'offre bancaire, l'assistance aux entreprises exportatrices et innovantes et la mise en place d'une banque pour l'investissement et non seulement commerciale. Voire de sp�cialiser � cet effet la Banque de d�veloppement local (BDL) dont le portefeuille est consacr� � 70% aux PME, m�me si les incertitudes demeurent encore quant aux risques d'investissement que peut g�n�rer la sp�cialisation d'une banque. En outre, Mustapha Benbada a annonc� la pr�sentation, avant la fin de l'ann�e, d'un projet de texte encadrant et organisant la sous-traitance, en vue d'une meilleure int�gration �conomique et avec la mise en place de structures semi-publiques de soutien. Cela �tant, le Fgar, organisateur de ce s�minaire, lieu de confrontation de l'exp�rience alg�rienne avec les mod�les marocains, tunisiens, fran�ais et canadiens en mati�re de financement et de garantie des cr�dits aux PME, a, � la date du 27 septembre 2005, octroy� 69 garanties au montant total de 1,263 milliard de dinars, pour un co�t total des projets de 4,52 milliards de dinars, un montant de cr�dits sollicit�s de 2,48 milliards de dinars, un nombre d'emplois � cr�er de 2 548 postes.
Ch�rif Bennaceur

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