R�gions Ouest : MASCARA
Saf-Saf : une localit� �prise de paix mais qui n�a pas oubli�


Le douar se trouve � mi-chemin de Ghriss la da�ra et Maakada, chef-lieu de commune soit une distance globale de 24 kilom�tres, le bus de transport collectif qui y m�ne est archicomble.
Le chauffeur est agressif avec les passagers, et la surcharge est le cadet de ses soucis. Un petit gar�on de sept ans assis � c�t� de nous est content de ne pas �tre all� � l��cole ce mercredi. Il nous dit avec le sourire �on nous a lib�r�s parce que l�on vote dans notre �cole�. Voter pourquoi ? Il n�en sait rien. Arriv�s dans ce hameau que nous visitons, nous abordons quelques citoyens qui nous parlent, de nouveau, des souvenirs douloureux de cette fin d�cembre 1998. Ils les �voquent difficilement. Ce jour-l� le malheur avait frapp� Saf-Saf vers 18 heures apr�s la pri�re d�El-Icha�. La horde terroriste avait investi la localit� isol�e et la facture avait �t� lourde en pertes humaines. 32 personnes y avaient �t� assassin�es et trois jeunes filles enlev�es et port�es disparues � ce jour, un gendarme viendra plus tard v�rifier notre identit�, nous �tions la veille du r�f�rendum et le lendemain l�on votera dans cette �cole dont le directeur avait assassin� les derniers pr�paratifs qui y ont lieu pour la circonstance. Des �l�ves, sortant de l��cole coranique, viennent vers nous . L�on nous apprend que ce sont trois instituteurs dont le directeur qui assure la scolarit�. L�on nous signale la d�fection de l�instituteur de fran�ais et d�arabe. L�on apprend aussi que des parents pr�f�rent envoyer leur prog�niture � l��cole du douar Avdelwahed. Avant, c��taient ceux des autres douars qui venaient dans notre �cole et aujourd�hui c�est le contraire, dira un citoyen. Le bus du transport scolaire existe, nous dit-on, mais il est insuffisant parce que transportant aussi des �l�ves du moyen vers le CEM de Ghriss, les moyens de liaison sont quasi inexistants. Le petit Hichem est entour� de ses camarades et � l�unisson ils criaient : �Nous voulons des cartables�. Ceux qui ont �t� distribu�s n�auraient pas �t� suffisants. Les adultes eux posent le probl�me de l��clairage public et jug� insuffisant et demandent un renforcement en AEP. Il y a une satisfaction celle de la prise en charge sur le plan sant� avec le bon fonctionnement du centre de sant�. Avec un citoyen qui nous accompagne, nous faisons une halte pour prendre un caf� et nous rejoignons alors des jeunes. Ce sont eux qui sont les plus revendicatifs. Ils �voquent le ch�mage d�clarant n�avoir rien b�n�fici� en terme d�emploi des jeunes. Il y a moult pr�occupations chez ceux qui r�clament �galement un peu de distraction, une aire de jeu pour le football. Puis un autre dira ceci �que l�on vienne nous voir, il faut faire face �galement au probl�me �pineux, car, disent-ils des citoyens devraient b�n�ficier d�une aide dans le cadre de l�habitat rural, mais les terrains n�existent pas et nous montrent ces grillages qui cl�turent Saf-Saf. Parmi eux qui nous entourent se trouvent les jeunes Benayad Mourad, et Arahbi, Mehdi, �g�s de 24 ans, ils font eux aussi �tat de leurs conditions sociales m�me leurs m�res touchant une pension �leurs p�res ont �t� �galement assassin�s lors de la tuerie. Nous quittons Saf-Saf avec ce sentiment que le douar meurtri a certes pans� ses blessures, mais n�a pas oubli�. Aujourd�hui, ils se tournent vers l�avenir. Pour rallier Ghriss, c�est une autre paire de manches. Ce sont les �l�ments de la garde communale qui nous y conduit et tenons � les remercier vivement. Ammi Bela�d comme l�appellent ses coll�gues, habite aujourd�hui Ghriss apr�s avoir quitt� Saf-Saf. Nous avons beaucoup souffert et aujourd�hui la s�curit� et la paix sont retrouv�s, d�clare-t-il. Il est jaloux de sa localit� qu�il esp�re voir prosp�rer un jour. L�homme est sage lui qui a �galement perdu un gar�on de 18 ans lors du carnage. C��tait la r�alit� de Saf-Saf sept ans apr�s. Nous nous signalerons que la plupart des familles des victimes du terrorisme se sont install�es � Ghriss o� elles ont b�n�fici� de logements.
M. Meddeber

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