R�gions Ouest : ORAN
L�errance des mineurs


Plusieurs dizaines de mineurs errent dans les rues d�Oran, qui les accueillent � bras ouverts. Victimes de probl�mes sociaux, ils n�ont trouv� que la rue comme refuge.
Dans la journ�e, ces derniers tentent de faire de petits - travaux dans l�espoir de gagner un peu d�argent, qui leur permet de manger : �Bon nombre de personnes nous exploitent et nous donnent un peu d�argent, une mis�re, bien qu�on assure un travail de qualit�, regrettera Amine, qui erre dans les rues du centre-ville depuis plusieurs ann�es. Ce jeune a �t� mis � la porte par sa belle-m�re, qui a accapar� la maison apr�s le d�c�s de sa m�re. Amine �g� � peine de 14 ans n�est pas pr�s de revenir chez lui. Il pense souvent � sa s�ur et son fr�re, qui vivent toujours chez son p�re. �Si j�avais les moyens, j�aurai lou� un logement et ramen� Le�la et Mourad, �g�s respectivement de 8 et 6 ans�, souhaitera Amine, qui est d�termin� � r�aliser ce r�ve et � sauver ses jeunes fr�res des gouffres de sa belle-m�re, qui empoisonne leur vie. Amine d�teste la nuit, qui signifie pour lui le d�but des d�boires et des m�saventures. Par la force des choses, cet adolescent c�toie les clochards, les prostitu�es et les d�linquants, qui se donnent rendez-vous chaque soir au quartier de Loubet, pas loin d�un bar. Contraint de passer la nuit dans cette rue, Amine a pris go�t � la cigarette et � la boisson alcoolis�e. �On m�a forc� � fumer et � boire, alors que je n�avais que 10 ans. Il fallait que je montre � mes amis, qui dormaient dans cette rue, que j��tais brave et surtout un homme�, se rappellera avec amertume Amine. Les gar�ons ne sont pas les seuls � errer. Les filles ont aussi �lu refuge dans la rue en raison des conditions de vie jug�es injustes selon elles. Le divorce des parents est souvent �voqu� par ces filles, qui ne sont pas pr�tes � retourner chez elles. �Mon p�re m�a menac�e de me tuer au cas o� je m�aventurerai � remettre les pieds chez moi. Le jour o� j�ai quitt� la maison, j�ai sign� selon lui mon contrat de mort�, nous confia Samira, la gorge nou�e, qui dort le soir pr�s de la place de la Cath�drale d�Oran, qui abrite aussi des clochards. Cette derni�re �g�e � peine de 13 ans ne veut plus entendre parler de son p�re, qui a quitt� il y a deux ans sa m�re, qui s�est remari�e � son tour. �Quel est ce p�re qui prive sa fille de la chaleur de la famille�, s�est interrog�e Samira, qui reconna�t son erreur, en quittant la maison apr�s une violente dispute avec sa belle-m�re. L�errance menace particuli�rement les filles, qui sont une proie facile. Peu de filles pour ne pas dire aucune, ne garde sa virginit� une fois qu�elles quittent leur foyer. Des vampires guettent leur pr�sence dans la rue et les s�duisent avant d�abuser d�elles. Des mercenaires se sont sp�cialis�s dans la r�cup�ration de ces derni�res pour les faire travailler dans des maisons clauses ill�gales, mettant ainsi leur sant� et leur vie en danger. Samira a �t� victime d�un viol quelques jours apr�s sa fugue. �Ni mes cris, ni mes appels au secours n�ont sauv� mon honneur�, se rappellera avec amertume cette malheureuse, qui r�ve tant de revenir chez elle � c�t� de ses fr�res, qui lui manquent tant. Ce r�ve s�est d�j� concr�tis� pour certains, gr�ce au travail remarquable de la cellule de pr�vention juv�nile de la Gendarmerie nationale install�e au mois de mars 2005. En l�espace de 7 mois, les membres de cette cellule ont pu r�ins�rer 14 enfants dans leur foyer et dans des centres de r��ducation. Une t�che, qui n�a �t� gu�re facile, selon un des trois membres de cette cellule, qui descend dans la rue pour rencontrer les jeunes adolescents, qui ont fui leurs foyers. Les mineurs refusent de se confier � ces derniers, qui les replacent dans leur foyer ou dans des centres de r��ducation. �On s�attendait � ce que les mineurs refusent de nous expliquer les raisons, qui les ont incit� � fuguer et � faire face aux difficult�s de la vie dans la rue, mais nous arrivons tout de m�me � les mettre en confiance afin de comprendre leurs probl�mes�, nous pr�cisera un membre de cette cellule form�e en psychologie. Selon notre interlocuteur, le divorce des parents, l��chec scolaire et le manque de communication entre les parents et leurs enfants sont � l�origine de la fugue de ces derniers. Des campagnes de sensibilisation sont men�es par les membres de cette cellule au profit des jeunes, en collaboration avec les repr�sentants des directions de l��ducation, la sant�, la justice, l�action sociale et la jeunesse et les sports. Ces derniers expliquent aux jeunes les dangers de certains fl�aux, qui les menacent telle la toxicomanie. Le travail de cette cellule commence � donner ses fruits puisque les parents se rapprochent de ses membres et leur demandent de les aider � faire revenir leurs enfants � la maison ou � intervenir en cas d�agression des parents par leur prog�niture. Les efforts devraient �tre doubl�s pour sauver les mineurs des dangers qui les guettent dans la rue. La soci�t� devrait s�impliquer pour r�ussir ce d�fi et mettre un terme � la d�linquance qui prend des proportions alarmantes. Un mineur qui se trouve dans la rue est un futur criminel, qui ne recule devant rien pour gagner de l�argent en l�absence de l�autorit� des parents.
Soraya Homayoun Arjomand

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