Actualités : CONCLAVE INTERWILAYAS DES DIALOGUISTES A EL-ESNAM (BOUIRA)
Quelle sera la réponse des arouch ?


C’est aujourd’hui jeudi à 21h que s’ouvriront à El Esnam, 10 km à l’est de Bouira, au niveau du CEM Yahiaoui-Mohamed, les travaux du conclave ordinaire des arouch dialoguistes décidé au lendemain de la sortie constantinoise du président de la République qui avait déclaré qu’il n’y aura jamais deux langues officielles en Algérie; sous-entendant par là que la langue amazighe ne sera jamais langue officielle comme revendiquée par les millions d’Algériens en général et ceux de la Kabylie en particulier.
Aussi, l’on s’en souvient, au lendemain de cette sortie présidentielle, la délégation des arouch dialoguistes conduite par Abrika s’était réunie en urgence à Alger, puisque la question de l’officialisation de la langue amazighe figurait en bonne position dans le point 8 de la plate-forme d’El-Kseur, une plate-forme que tout le monde considère comme nulle si cette revendication identitaire n’est pas prise en charge d’une manière réelle. Cependant, lors de cette réunion d’urgence, la délégation des arouch avait d’abord convoqué une autre réunion des présidences tournantes pour le dimanche d’après et dans laquelle fut prise la décision de discuter la question dans un conclave interwilayas ordinaire après le référendum. Ce report, n’avait, selon les observateurs avertis, qu’un seul objectif : tempérer les ardeurs de tous ceux qui voulaient prendre une position radicale dans “le feu de l’action”, vis-à-vis du dialogue entamé depuis le 25 janvier dernier avec le chef du gouvernement. Mais, apparemment, ce n’est pas le cas et l’effet escompté car ce report n’a pas apporté grand chose. Et le ton vient d’être donné par la CICB de Béjaïa et sa position radicale en optant dans son écrasante majorité pour la rupture définitive du dialogue, du moins jusqu’à ce que le président Bouteflika revienne sur ses déclarations, chose qui est vraiment incertaine dans l’immédiat. Puis celle de la CCCWB qui, même ambiguë, n’en est pas moins proche de la position de la CICB. En effet, lors de la réunion des comités citoyens tenue ce mardi, même si les délégués de la wilaya de Bouira préféraient garder secrète la position prise et qui ne sera connue que lors du conclave interwilayas, le délégué Rachid Belkacemi d’El Esnam a laissé entendre que la CCCWB laissera une petite brèche pour le dialogue en exigeant que le chef du gouvernement fasse une autre déclaration publique dans laquelle il s’engagerait au nom de l’Etat algérien à prendre en charge la question de l’officialisation de la langue amazighe. Enfin, et face à la CCCWB et la CICB, il y a la CADC de Tizi-Ouzou, pivot de l’interwilayas et qui reste très muette pour le moment. Mais selon les sorties publiques de Belaïd Abrika, qui renvoyait tout le monde aux déclarations du chef du gouvernement tenues lors d’une émission sur BRTV et dans laquelle M. Ouyahia réitérait que la question de tamazight sera prise en charge par l’Etat, l’on comprendrait aisément que la position de la CADC sera plutôt pour la reprise du dialogue. Une position qui sera partagée sûrement par les autres coordinations de wilaya lesquelles le plus souvent s’alignent sur celle de la CADC. Une chose est sûre : le conclave interwilayas de ce jeudi sera des plus déterminants pour l’avenir de cette structure, laquelle, rappelons- le, ne pourra plus supporter une autre fissure après celle produite au lendemain de la première offre de dialogue d’Ouyahia en décembre 2003 et la création de l’aile anti-dialoguiste.
Y. Y.



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