Actualit�s : SAID SADI AU QUOTIDIEN "EL WATAN"
�Le DRS a manipul� l��lection du 8 avril 2004�


H�te hier des colonnes du quotidien El Watan, le pr�sident du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD), le Dr Sa�d Sadi, a imput� au DRS (D�partement renseignement et s�curit�) la responsabilit� de la manipulation de l'�lection pr�sidentielle du 8 avril 2004. Une intervention choc du leader du RCD qui, s'exprimant apr�s une absence m�diatique fort remarqu�e, a disqualifi� tout le processus politique actuel.
Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - De fait, le pr�sident du RCD a affirm�, sans ambages ni fioritures, que �le 8 avril, le DRS, encadrant les forces terrestres, a manipul� l'�lection de bout en bout�. Or, Sa�d Sadi de relever le double fait, contradictoire selon lui, que �le chef d'�tat-major avait d�clar� au mus�e du Moudjahid, aux c�t�s du chef de l'Etat, qu'il appelait les agents de l'administration � faire comme les citoyens qui luttaient contre le terrorisme en refusant toutes les instructions ill�gales� et qu��au d�but 2004, l'Alg�rie �tait m�re pour une �lection d�mocratique. Le code �lectoral a �t� chang�, l'opinion internationale suivait avec int�r�t cette �volution et l'arm�e avait annonc� sa neutralit�. En outre, le leader du RCD a d�clar� avoir �dit � Ali Benflis que si l'ANP n'annon�ait pas publiquement son refus de cautionner un candidat et sa condamnation de toute pression sur les fonctionnaires, je pourrais me retirer � n'importe quel moment�. Allant plus, Sa�d Sadi qui a d�clar� que �le coup d'�tat du 8 avril 2004 a dilapid� des conqu�tes citoyennes qui auraient pu faire de notre pays la premi�re d�mocratie en terre d'Islam�, prend acte que �l'arm�e alg�rienne n'�tait ni capable ni disponible pour tol�rer, encore moins accompagner un processus de d�mocratisation�. Et l'interview� d'observer que �le 8 avril 2004 a montr� que tant que le DRS reste le centre du pouvoir, sans contr�le institutionnel et sans limite de moyens, il est illusoire de vouloir changer quoi que ce soit par une consultation �lectorale de port�e nationale�. Par consultation �lectorale, comprendre le r�f�rendum du 29 septembre 2005 � propos d'une charte qui �vient de d�sarmer psychologiquement les forces de s�curit�. Il sera extr�mement difficile de les remotiver � l'avenir�. Une consultation r�f�rendaire dont le r�sultat a �t�, selon l'h�te d' El Watan, �� la mesure de la campagne grotesque. M�me l'Alg�rie profonde n'a pas vot� et le score a �t� multipli� par quatre�. Estimant que �les m�canismes par lesquels les services sp�ciaux cadenassaient et embrigadaient la soci�t� ont �t� inop�rants�, Sa�d Sadi d'affirmer que �pour la premi�re fois depuis 1962, la pr�sidence de la R�publique, l'islamisme radical et les services sp�ciaux constituent le front au pouvoir�. Et le Dr Sadi qui d�plore �la fraude du 29 septembre 2005 (qui) a mutil� la Nation de sa m�moire�, d'affirmer qu'en �commettant un coup d'Etat symbolique le 29 septembre dernier, Bouteflika veut �liminer tous les rep�res sur lesquels s'est construite l'esp�rance d�mocratique de la Nation. Cela est dangereux�. Allusif �quant � ceux qui croient avoir prot�g� les services sp�ciaux en d�cr�tant l'immunit�, ils se trompent�, Sa�d Sadi qui consid�re que �tant que le syst�me reste verrouill� par les services sp�ciaux, il n'y aura pas d'�lection nationale qui m�nera � la d�mocratie�, de constater qu'�aujourd'hui nous sommes dans un r�gime despotique. Ce qui est toutefois pr�occupant depuis ce r�f�rendum, c'est cette d�rive mystique par laquelle le chef de l'Etat se charge d'une mission messianique�. Acerbe vis-�-vis du pr�sident de la R�publique, Sa�d Sadi consid�re que �pendant ce temps, le chef de l'Etat, remontant l'histoire en sens interdit, cultive abandon de souverainet�, alliances dangereuses, amn�sie, d�ni de justice et refus de r�formes�. Dressant son diagnostic de la situation politique actuelle, le pr�sident du RCD de relever que l'�nonc� �est d�lib�r�ment confus, mais l'orientation g�n�rale est claire et confirme la tentation du pouvoir absolu. Les anath�mes du parti unique sont de retour�. S'exprimant � propos des prochaines �lections partielles, pr�vues le 24 novembre 2005, le pr�sident du RCD a d�clar� que �la Kabylie a beaucoup fait pour la Nation. Il ne faut pas l'�puiser par des sollicitations qui d�passent ses possibilit�s�. A propos de la situation en cette r�gion, Sa�d Sadi a remarqu� que �quatre ann�es de corruption institutionnalis�e, de pollution de l'administration et de manipulation de la d�linquance n'ont pas emp�ch� la r�gion de comm�morer le 20 avril 2005, de manifester son opposition � Bouteflika et de r�pondre � l'appel au boycott lanc� par les partis politiques�. N�anmoins, il a invit� � �ne surtout pas laisser le r�gime disposer du pouvoir local en Kabylie. Il veut faire de ces institutions l'instrument de d�sint�gration d'une r�gion qui a toujours anticip� les probl�mes et les solutions�. R�it�ratif, le leader du RCD de constater que �le pouvoir en est � sa troisi�me g�n�ration de man�uvres dans cette r�gion� et, explicite, de mettre en avant le r�le du DRS. Parlant de la �volont� de riffisation de la Kabylie face � cette entreprise diabolique�, Sa�d Sadi a affirm� qu��en ce qui concerne le RCD, nous n'aurons de cesse de travailler � la meilleure convergence possible, il y va de l'int�r�t de la Kabylie et d e l'Alg�rie d�mocratique, entre le RCD et le FFS�. Car, selon lui, �un parti politique ne peut, seul, contrecarrer, non pas l'abandon d'une r�gion, mais un projet de contre-d�veloppement. Pour une fois que le RCD et le FFS ont eu la m�me position, les populations de Kabylie ont suivi avec une discipline exemplaire le mot d'ordre du boycott. Nous savons que l'initiative inqui�te s�rieusement les forces de l'ombre et que les provocations sur les deux formations ne manqueront pas�. Optimiste, Sa�d Sadi constate que �le front constitu� entre le DRS, l'islamisme radical et Bouteflika cr�e, paradoxalement, une ouverture salutaire �et que m�me si �l'islamisme radical, pomme de discorde, fait partie de l'alliance au pouvoir�, cela n�anmoins �ouvre de vraies perspectives � la Nation. La d�cantation s'impose d'elle-m�me�.
C. B.

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