Louis Michel, commissaire europ�en � la coop�ration et � l�aide humanitaire, exige que �l�Europe demande des comptes� et �d�nonce� le Maroc.
La gestion catastrophique et inhumaine des migrants africains par le Maroc �meut l�Europe et heurte les consciences universelles. Plusieurs associations des droits de l�homme, dont certaines marocaines, relevons-le, des personnalit�s importantes sur l��chiquier politique, ici, des gouvernements commencent � se r�veiller et � faire face � la dure r�alit�. Les assaillants de �Ceuta� et �Melilla� ne sont ni des terroristes, ni des brigands, ni des voyous. Seulement, des pauvres gens fuyant la mis�re, la famine, et l�an�antissement. Rappel, tout de m�me, de quelques faits marquants. Le Maroc et l�Espagne signent, presque en catimini des accords, consistant � refouler, syst�matiquement, les candidats � l�immigration en Europe via l�Espagne et, surtout, via l�Espagne enclav�e en territoire marocain (Ceuta et Melilla). Faisant fi des lois de la nature, des r�glementations en vigueur et m�me de la jurisprudence en la mati�re, Madrid et Rabat s�entendent en secret, pour r�primer sauvagement, en ce qui concerne le Maroc, et fermer les yeux, quant � l�Espagne, de toute tentative de passer vers l�Ouest. Rabat, confondant vitesse et pr�cipitation, oublie, ce faisant, qu�un Etat ne peut prendre des engagements que concernant ses ressortissants ou sa territorialit�. Selon quels us ou coutumes g�n�ralement admis et se basant sur quel article de droit de la, pourtant, s�v�re panoplie juridictionnelle de l�Europe en la mati�re, le Maroc peut-il, alors qu�il n�est m�me pas membre de l�Union africaine, agir en solo et traiter avec l�Espagne de ce qui, en fin de parcours, ne le concerne pas ? D�un mot : les Marocains sont en droit, tout comme d�autres pays du Maghreb, d�avoir leur politique d�immigration mais de l� � pr�tendre �dispatcher� sur les autres nations africaines ceux et celles dont l�Espagne ne veut pas, c�est une autre histoire. Complexes, sensibles et tr�s al�atoires, les raisons en sont multiples. Tout d�abord, parce que les candidats vers �l�eldorado� europ�en d�clinent, rarement, leur nationalit� d�origine pour, justement, ne pas �tre refoul�s vers leur pays d�origine. Ensuite, ce n�est pas au Maroc, mais � l�Espagne et � l�Europe de signer les conventions n�cessaires avec les Etats de l�Afrique sub-saharienne, le plus gros pourvoyeur d�immigrants ill�gaux, sur la question. Un pays de transit, et le Maroc en est un, c�est vrai, comme l�Alg�rie, comme la Libye ou la Tunisie, � un degr� moindre, ne peut g�rer en l��tat actuel des choses que ce qu�il peut. Au-del�, c�est une autre gageure qui n�cessite une approche intelligente, fluide et mutuellement avantageuse. Mais, se transformer, comme �a, en gardes-fronti�res d�une Europe qui veut se transformer en forteresse imprenable, alors que mis�re, sous-d�veloppement, famine et dictatures sanglantes an�antissent tout le continent africain et que Bruxelles ne cesse d�en faire le constat verbalement sans se donner ni vouloir se donner les moyens s�rieux pour s�attaquer au ph�nom�ne, une aventure qu�un pays maghr�bin n�a encore tent�e. D�o� le d�sarroi marocain et sa triste politique consistant � jeter en plein d�sert, sans eau, sans nourriture de pauvres gens pour les contraindre � traverser la fronti�re ferm�e avec l�Alg�rie. L�Union europ�enne, cependant, n�a pas �t� dupe. La voix la plus autoris�e, celle de Louis Michel, commissaire europ�en charg� du d�veloppement et de la coop�ration internationale, a tanc�, vertement, le Maroc. Louis Michel, en effet, a inform�, avant-hier, que l�Europe �demandera des comptes au Maroc� et �d�noncera� ces pratiques inhumaines, d�un autre �ge. Tout le monde aura remarqu�, ici, que l�Alg�rie n�y est pour rien. Et que le Maroc, encore une fois, charge notre pays gratuitement. Il reste, et c�est important, qu�Alger doit peser par un grandiose geste humanitaire dans cette affaire : aider d�une mani�re cons�quente les pauvres gens de l�Afrique subsahariennne que le Maroc a envoy�s � une mort certaine. Le Croissant-Rouge alg�rien doit � cet �gard prouver, comme il l�a souvent fait, sa disponibilit�.
A. M.

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