Panorama : CHRONIQUE DU MOIS LUNAIRE
Quand la physique réhabilite le paranormal
Par Maâmar FARAH
farahmaamar@yahoo.fr


Après avoir été de chauds partisans du matérialisme et du déterminisme et développé les théories qui demeurent le socle de toutes les connaissances modernes basées sur l’expérimentation et la compréhension du monde réel, les scientifiques de ce début de millénaire nous étonnent par de nouvelles conceptions dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles se rapprochent du parapsychique.

Pendant de longs siècles, l’homme, écrasé par le poids des croyances et des rites, a essayé de se libérer du carcan de la métaphysique qui l’empêchait de voir son monde avec des yeux objectifs. Des scientifiques payèrent de leur vie cette “hérésie” à vouloir expliquer les phénomènes naturels qui les entouraient, à observer l’univers et tenter de comprendre tous ses mouvements. Une mauvaise interprétation de la religion, au service d’intérêts de classe bien établis, fera reculer la science dans le continent européen au point où de nombreux scientifiques finiront devant l’inquisition. Parmi eux, les chimistes et les physiciens étaient les plus visés ; leurs investigations allaient trop loin pour l’Eglise rétrograde de cette époque. Il a fallu attendre la renaissance, et surtout le siècle des lumières pour voir émerger, sous la poussée des grands philosophes humanistes, une science qui quitte enfin la semi-clandestinité dans laquelle elle était cantonnée. Elle développera librement les théories qui expliquent le fonctionnement du monde et préparent, déjà, la grande révolution industrielle qui donnera au monde de nouveaux outils pour conquérir la nature. Mais c’est au cours du XXe siècle que les plus grandes connaissances de l’univers seront possibles. Tout en continuant à sonder l’infiniment petit pour comprendre son fonctionnement et les rapports qui le lient, les scientifiques accèdent à l’infiniment grand, portant leur regard vers le cosmos et ses secrets. L’étape la plus marquante de cette connaissance fut la fabuleuse découverte d’Einstein qui livrait au monde une loi qui allait, non seulement expliquer les phénomènes physiques restés mystérieux, mais servir de base au développement prodigieux de l’astrophysique. Que nous dit Einstein ? Le plus simplement du monde, il nous propose d’ajouter une quatrième dimension aux trois autres que nous connaissions. Ce monde tridimensionnel, qui a servi de base à toute la connaissance universelle depuis l’Antiquité, était incomplet selon lui. Il ne traite que de la donnée spatiale et il lui manquait la dimension temporelle. Cette nouvelle théorie va révolutionner le savoir de l’humanité. Mais la dimension du temps a une particularité que n’a pas celle de l’espace : dans ce dernier, vous pouvez circuler dans tous les sens, aller et venir à votre aise, retourner sur vos pas ou faire n’importe quel trajet. Par contre, dans le temps, il est impossible de faire marche arrière, nous allons toujours du passé vers le présent et du présent vers le futur ! Les physiciens, qui s’en fichent souvent de notre logique, ont cherché à comprendre pourquoi, dans la dimension du temps, on n’arrive pas à se déplacer dans le sens que l’on souhaite, c’est-à-dire aller du présent vers le passé ! Ces scientifiques trop curieux se sont intéressés au monde des particules dont le fonctionnement semble échapper à la logique. Les électrons ont cette particularité de ne pas suivre des itinéraires continus, mais se déplacent par sauts d’énergie autour des noyaux atomiques. Le grand problème des chercheurs fut leur incapacité à expliquer pourquoi l’univers ne fonctionnait pas de la même manière partout. Autrement dit, pourquoi la rotation des planètes, par exemple, suivait le même itinéraire continu alors que les particules étaient mues par ces fameux “sauts d’énergie”. De ce fait, il faut admettre que la notion des quatre dimensions d’Einstein semble bien dépassée ! Déjà, durant les années soixante, un physicien célèbre, G. Feinberg, a découvert que les particules pouvaient se déplacer plus vite que la lumière ! Ce qui veut dire en toute simplicité que nos connaissances de la dimension temps sont totalement à revoir. Les physiciens évoquent un mur, semblable à celui du son, qui séparerait le monde où la vitesse des particules est inférieure à celle de la lumière — c’est notre univers “sous-lumineux”, réel, palpable, accessible, celui de notre corps “physique” — d’un autre monde, appelé “supralumineux”, là où la vitesse serait supérieure à celle de la lumière. Ce mur est un champ où se concentrent toutes les informations reçues par notre cerveau pour gérer notre vie quotidienne au fil des jours. C’est l’esprit ou la conscience. Dans le monde réel, votre corps ne pourra pas revenir vers le passé. Mais, dans l’autre monde, ou ce que les physiciens appellent la supra-conscience, le déplacement à une vitesse dépassant celle de la lumière peut permettre de connaître un événement avant que ses causes ne soient réunies ! Ce monde supralumineux, situé en dehors de notre corps n’obéit pas aux lois de la causalité et tous les événements de notre vie seraient accessibles en même temps ! Les notions de passé, présent et futur sont totalement dépassées. Mais nous n’y accédons pas parce que notre corps se trouve de ce coté-ci du mur et que notre cerveau, incapable de déchiffrer tous ces événements de notre vie au même moment, va jouer le rôle de filtre. Il ne nous restitue donc que l’image, une représentation de notre monde, la réalité fondamentale se trouvant de l’autre côté, dans la supraconscience. Ces nouvelles théories rappellent la pensée philosophique de l’indouisme et certains courants qui considèrent notre monde réel comme une simple illusion, une représentation à trois dimensions d’une vérité qui serait beaucoup plus complexe et qui aurait même de nombreuses autres dimensions. Les physiciens qui avancent ces données nous disent que les expériences mystiques, les rêves, la télépathie, les états psychédéliques causés par les drogues fortes ainsi que les phénomènes paranormaux d’une manière générale permettent à certains individus d’accéder momentanément à ce monde qui leur envoie des flashes à travers le réseau sophistiqué constitué par les circuits neurocérébraux. La science est en train de prouver ce qui a été avancé par des philosophes dont les travaux ont été négligés, voire raillés ! Le monde matériel ne serait qu’une illusion, de même que tout ce qui est physique, une simple représentation fabriquée par notre cerveau. Pour bien nous prouver le bien-fondé de leurs théories, les scientifiques de ce début de millénaire nous invitent à méditer les expériences dites des NDE, cette parenthèse entre la vie et la mort décrite par des comateux ou des gens qui ont perdu, pour quelques moments seulement, la vie. En reprenant conscience, ils décrivent tous un long couloir éclairé d’une intense lumière. Ce sont les physiciens qui nous disent maintenant qu’à la mort, l’homme traverse ce mur de lumière, laissant le corps dans le monde réel, sous-lumineux, pour accéder à l’univers supralumineux, celui de l’espace temps. Selon ces hypothèses, la mort physique serait donc le seul moment où les deux mondes communiquent entre eux pour “permettre à la conscience locale de s’unir à son homologue supralumineuse”. L’idée, commune chez nous, qu’à cette ultime phase de la vie, l’esprit quitte le corps, se trouve ainsi confortée par les savants. Loin de la science-fiction et du fantastique, les théories développées actuellement par les grands physiciens de notre époque remettent en cause nos connaissances basées sur le matérialisme et le déterminisme. Elles ouvrent devant l’humanité de nouvelles perspectives où l’acquisition de la science ne se ferait pas nécessairement sur le dos des croyances religieuses authentiques, c’est-à-dire débarrassées des scories accumulées par des siècles d’ignorance et d’errements charlatanesques. En prouvant scientifiquement qu’il y a une vie après la mort et en se disant incapables pour le moment d’en saisir toutes les données, ces chercheurs nous réconcilient avec une science plus proche de l’homme et moins prétentieuse car moins agressive vis-à-vis de la spiritualité dont elle n’est finalement qu’un prolongement. Mais un prolongement qui essaye de comprendre et d’agir et non de se contenter de prières et d’interdits.
M. F.

P. S. : Et pendant ce temps-là, un prisonnier attend la rupture du jeûne dans une sombre cellule d’El-Harrach. Il attend les deux Aïd. Le petit et le grand. Puis le printemps et le 14 juin, nous serons tous là, si Dieu le veut, pour l’accueillir comme un héros !! Patience, c’est pour bientôt…





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