Actualit�s : CE MONDE QUI BOUGE
Saddam, paria des nations civilis�es !
Par Hassane Zerrouky


Le proc�s de Saddam a d�but� hier. Sur ce sujet, on ne peut qu'�tre d'accord avec Barry Lando, journaliste vedette de la cha�ne de t�l� am�ricaine CBS, affirmant dans une tribune publi�e par Le Monde,que le proc�s de Saddam risque de se transformer en �un �pouvantable cirque m�diatique plan�taire dans lequel les plus hauts dirigeants de ce monde, pass�s et pr�sents, se retrouveraient en position de co-accus�s pour complicit� dans certains crimes contre l'humanit� commis sous le r�gne brutal de Saddam�.
Il cite les noms de George Bush p�re et fils, les anciens pr�sidents Carter et Clinton, Margaret Thatcher, Jacques Chirac, feu le roi Fahd d'Arabie.., et �une liste sans fin� d�hommes d'affaires et de responsables des services occidentaux. Tous, � des degr�s divers, �crit-il, lui avaient fourni financements et armes pour combattre l'Iran de Khomeini, alors ennemi d�clar� de l'Occident et de ses alli�s du Golfe. Afin d'�viter un tel d�ballage, indique le journaliste, les Etats-Unis ont fait en sorte que le proc�s n'ait pas lieu devant une juridiction internationale, type TPI de La Haye o� est jug� actuellement l'ancien chef d'Etat yougoslave, Slobodan Milosevic. Selon les r�gles �tablies par la juridiction sp�ciale irakienne, Saddam sera donc jug� par un tribunal irakien, et o� ne seront jug�s que des Irakiens, �vitant ainsi que les avocats de Saddam assignent en jugement, par exemple, George Bush p�re. Le journaliste n'h�site pas � conclure qu'au lieu d'un proc�s devant reconstituer les crimes de Saddam, on assiste en fait � une �r��criture de l'histoire� et qu'une fois Saddam condamn� et pendu, George W.Bush pourra alors d�clarer �solennellement que justice a �t� faite�. Il suffit d�ailleurs d'�couter et de lire ce qui se dit et s'�crit sur le proc�s de Saddam pour comprendre qu'il n'est nullement question de convoquer ni George Bush p�re ni Mme Thatcher qui lui ont fourni les armes avec lesquelles il a gaz� les Kurdes de Halabja en 1988. D'ores et d�j�, l'opinion occidentale est pr�par�e � entendre ce qu'on veut bien lui faire entendre. Saddam Hussein est qualifi� �d'arme de destruction massive� de son propre peuple par un m�dia fran�ais, justifiant a posteriori l'intervention am�ricaine en Irak. Bernard Kouchner, partisan du droit � l'ing�rence humanitaire sauf lorsqu'il s'agit du droit des Palestiniens � avoir une terre et un toit, est mont� au cr�neau, qualifiant le proc�s de Saddam �d'entreprise de salubrit� politique� avant d'ajouter qu'il faut garder � l'esprit que �ce conflit en Irak fut d�clench� pour une bonne cause au nom de mauvaises raisons� ! Certes Saddam Hussein n'est pas un saint. Quand en juillet 1979, il avait inaugur� son r�gne par une purge sanglante du Baas, faisant arr�ter en plein congr�s du parti ses opposants de gauche, 23 hauts responsables, avant de les ex�cuter, tout en prenant ses distances avec l'URSS et en se rapprochant des r�gimes conservateurs du Golfe, l'Occident avait salu� le virage de son r�gime. Quant � la suite de cette purge, il a fait ex�cuter plusieurs milliers de cadres et militants du Parti communiste irakien et autant de d�mocrates, personne n'a �lev� la moindre protestation dans cet Occident civilis�. Saddam �tait alors l'alli� d'un Occident dont les gouvernants se pressaient � Baghdad pour signer des contrats faramineux avec un r�gime disposant des secondes r�serves mondiales de p�trole apr�s l�Arabie saoudite. Mais il a suffi qu�il menace Isra�l de destruction pour que l�Occident se souvienne que Saddam est un dictateur qui opprime son propre peuple, alors que ce m�me Occident l�a aid� mat�riellement quand il s�agissait de faire le sale boulot, la guerre contre l�Iran. Saddam doit �tre jug� mais tous ceux qui l�ont aid� doivent l��tre �galement. Autrement, on assistera � un simulacre de proc�s, un de plus.
H. Z.

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