Culture : INTERVIEW/PATRIMOINE MUSICAL BEIHDJA RAHAL AU �SOIR D�ALG�RIE� "Travailler sur le patrimoine demande du s�rieux et des moyens..."
Un CD consacr� � la nouba rasd vient de sortir aux �ditions Soli Music. Encore du plaisir pour cette treizi�me �uvre. Un CD avec des morceaux in�dits et enrichi par un livret de textes d�clam�s avec leur traduction en fran�ais. Pouvezvous nous en parler ? Ce n�est pas la 13e mais la 14e nouba. C�est plut�t la 2e nouba d�une 2e
s�rie des 12 modes. J�avais d�j� enregistr� une nouba rasd avec pour Mceddar
ellah ya rabbi, cette fois-ci le mceddar est diff�rent, Ya badr el boudour.
J�essaie d�interpr�ter des morceaux que je n�ai pas enregistr�s. Le 1er
Insiraf est un morceau in�dit El fedjrou qed leht, le Mceddar comme le 2e
dardj sont des morceaux peu interpr�t�s. Depuis une ann�e, j�insiste pour
avoir un livret comprenant les textes en arabe et leur traduction. �a permet
au public de suivre et de comprendre toute la po�sie. La traduction a �t�
r�alis�e par Sa�dane Benbaba�li. J�ai pris un orchestre plus important cette
fois-ci avec trois violons et un violoncelle. J�ai travaill� cette fois-ci
avec des musiciens de diff�rentes associations, Boufarik, Kol�a et Blida, en
plus des musiciens qui ont l�habitude d�enregistrer avec moi. C�est une
mani�re de dire que la rel�ve existe et elle n�attend qu�� �tre encourag�e.
Cette �uvre a �t� enregistr�e en collaboration avec l�Office national des
droits d�auteur et droits voisins (ONDA). Comment est n�e cette
collaboration ? Comptez-vous la renouveler � l�avenir ?
Cette collaboration m�a �t� propos�e par le directeur g�n�ral de l�ONDA, que
je tiens � remercier encore une fois. Une aide financi�re m�a �t� attribu�e
par cet organisme pour la r�alisation de cette nouba rasd, ce qui m�a permis
la prise en charge de tous les frais concernant l�enregistrement du CD et la
conception du livret. J�esp�re bien la renouveler si l�occasion m�est donn�e
une seconde fois. C�est ce qui me permet d�avancer dans mes recherches, de
pouvoir enregistrer des noubas r�guli�rement et de donner une qualit� qui,
j�esp�re, plaira toujours au public. Il n�est pas �vident de travailler sur
le patrimoine, c�est un travail qui demande du temps, de la rigueur, du
s�rieux, de la patience et aussi des moyens.
Vous �tes absente depuis quelques mois des salles alg�riennes. Un concert
�tait pr�vu le 19 octobre dernier � la salle Ibn-Khaldoun. Malheureusement,
il a �t� annul�. Peut-on conna�tre les raisons de cette annulation ?
Je n�ai jamais �t� absente des salles de concert en Alg�rie. Je tiens �
pr�ciser que c�est toujours moi qui sollicite les organismes pour une
�ventuelle programmation � chaque sortie d�un nouvel album. Cela me permet
d�animer une conf�rence de presse et un concert pour la promotion de ce
dernier. En ce qui concerne le concert du 19 octobre � la salle
Ibn-Khaldoun,
apr�s entretien avec les responsables des �tablissements Arts et Culture,
cette date et les conditions m�ont �t� confirm�es et arr�t�es. La date du 17
octobre avait �t� retenue pour la tenue d�une conf�rence de presse, certains
journaux �taient d�j� pr�venus. Il y a � peine quelques jours, je re�ois un
appel t�l�phonique d�un responsable d�Arts et Culture m�informant que mon
concert �tait annul� faute de budget. Je tiens � pr�ciser que ces raisons ne
m�ont pas convaincue. Demander � un artiste de travailler � 50% de la
recette, c�est ne lui accorder aucune consid�ration, il m�rite mieux� en
attendant son statut. Un deuxi�me concert �tait pr�vu � l�auditorium de la
Radio alg�rienne le 27 octobre, m�me sc�nario : je re�ois un appel
t�l�phonique, il y a une semaine, m�informant qu�il est annul� faute de
sponsor. Cette raison ne m�a pas convaincue non plus. Je tiens � demander
des excuses au public alg�rois pour l�annulation de ces deux concerts pour
des raisons ind�pendantes de ma volont�. Pourquoi je ne parle que du public
alg�rois, c�est parce que jusqu�� pr�sent je ne suis jamais arriv�e �
organiser ou � donner un concert en dehors de la capitale. Il y a un public
m�lomane � l��chelle nationale, nous avons de beaux th��tres dans d�autres
villes mais �a bloque quelque part, manque de budget encore une fois.
Vous avez commercialis� l�ann�e derni�re un coffret de musique andalouse,
compos� de 2 K7 et de 9 CD �dit�s chez Soli Music au cours des derni�res
ann�es. Un coffret in�dit qui n�englobe pas la totalit� des noubas. Comment
le public, � votre avis, a-t-il accueilli cette initiative ? Projetez-vous
de le r��diter avec de nouvelles noubas ?
A ce moment-l� je n��tais pas arriv�e aux 12 noubas. En plus la nouba
raml a �t� �dit�e � Oran, je ne pouvais l�inclure dans le coffret con�u par
Soli Music. Il ne faut pas oublier que ce coffret a �t� r�alis� pour un
public qui souhaite conserver une partie de la collection en plus des CD
individuels, selon Soli Music le coffret a bien �t� accueilli. Bien s�r que
je compte r��diter un autre coffret dans quelques ann�es, d�s que j�aurai
rassembl� un certain nombre d�autres noubas.
Quels sont les projets de Beihdja Rahal ?
Apr�s le concert que je viens de donner au Centre culturel alg�rien � Paris,
le 15 octobre, j�ai commenc� � pr�parer une s�rie d�autres concerts que je
dois donner � partir du mois de d�cembre. Le 6 d�cembre, je suis �
Strasbourg, le 22 janvier, je suis en Belgique, le 26, je suis �
l�universit� de Toulouse pour une conf�rence. Le lendemain, je donne un
concert � Toulouse. Les 3 et 4 mars 2006, je suis � l�Institut du monde
arabe pour deux concerts � l�occasion de la sortie de deux noubas �dit�es
par l�institut. En dehors de ces concerts, j�ai commenc� � travailler sur la
15e nouba, j�ai d�j� arr�t� le choix du mode et des morceaux. Je prendrai
bien s�r le temps de la pr�parer avant de l�enregistrer. Je continue aussi �
donner des cours de musique andalouse au Centre culturel alg�rien de Paris.
Cette ann�e j�ai m�me ouvert une classe de chant, elle est r�serv�e aux
adultes d�sirant et aimant chanter le r�pertoire andalou.
Propos recueillis par Ch�rif Benaceur
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