Sports : FOOTBALL
SPORTEL 2005
Quand la t�l� bouleverse les r�gles du jeu


Le football, roi du petit �cran, demeure l'une des rares disciplines dont le fonctionnement n'a pas �t� modifi� par la t�l�vision qui a impos� des changements de r�gles � de nombreux sports pour s�duire le t�l�spectateur.
"Le football, c'est un sport populaire, ce sont des r�gles simples, je ne vois pas ce qu'ils gagneraient � les modifier. Finalement, c'est l'un des rares sport que la t�l�vision n'a pas influenc� en mati�re de r�glement", a constat� Michel Platini lors d'un colloque consacr� mardi � "l'influence de la t�l�vision sur le sport", dans le cadre du 16e Sportel de Monaco. En mati�re d'arbitrage, le ballon rond n'a pas davantage l'intention de se laisser dicter sa conduite par le petit �cran, a affirm� l'ancien international, rappelant qu'il �tait, � l'instar de la F�d�ration internationale de football (FIFA), "farouchement contre l'assistance vid�o". Peu nombreuses sont les disciplines � l'audience suffisante pour pouvoir r�sister aux appels d'une t�l�vision d�sireuse d'adapter le "spectacle sportif" � l'int�r�t des t�l�spectateurs. Du changement de la couleur des kimonos de judo pass�s du blanc au bleu, � l'introduction du syst�me d'�limination directe au tir � l'arc, en passant par l'organisation du pentathlon moderne sur une journ�e au lieu de trois, le passage du tennis de table � 5 sets de 11 points ou la r�gle d'un seul faux-d�part en athl�tisme, les exemples sont innombrables. Le but de ces modifications - rendre la comp�tition plus attractive, plus facile � comprendre, plus palpitante - a �t� atteint, selon Jacques Rogge, pr�sident du Comit� international olympique (CIO), qui a plaid� pour une poursuite de l'adaptation "intelligente" du sport � la t�l�vision. Une adaptation revendiqu�e par le PDG d'Eurosport, Angelo Codignoni, qui souhaite notamment une meilleure r�partition des comp�titions sportives entre le week-end et la semaine. M. Codignoni a expliqu�, sans complexe, de quelle fa�on sa cha�ne avait cr�� de toute pi�ce, avec la F�d�ration internationale de l'automobile, une comp�tition auto "pour la t�l�vision". Plusieurs intervenants ont soulign� que les sports qui tardaient encore � simplifier et raccourcir leurs �preuves, comme le ski et le tennis, �taient progressivement bannis des cha�nes hertziennes, alors que ceux devenus plus rapides et plus rythm�s, � l'instar du volley-ball, voyaient cro�tre leur audience. Quelques voix se sont �lev�es pour s'interroger sur l'avenir des "valeurs" d'un sport domin� par les mod�les �conomiques. "Est-il normal, s'est interrog� Claude Droussent, directeur de la r�daction du quotidien fran�ais L'�quipe, qu'on reporte une �preuve du Championnat du monde de ski parce que les techniciens charg�s d'en assurer la diffusion TV sont en gr�ve ?" "Que deviennent les valeurs du sport quand une f�d�ration projette de mettre en place une �super-sp�ciale� de rallye en ville ou dans un stade, pouvant remettre en cause tout le classement de la comp�tition, juste pour r�pondre aux besoins de �visibilit� de l'�preuve?", a-t-il encore observ�. Face � la tentation du contr�le technologique de l'arbitrage, le journaliste britannique David Miller a plaid� pour un sport "qui ressemble � la vie : o� perdre est dans la nature des choses, m�me si c'est injuste, m�me si on �tait, ce jour-l�, le meilleur".

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