Actualités : CONCLAVE EXTRAORDINAIRE DES AROUCH
Reprise du dialogue avec le gouvernement sans Béjaïa


Un consensus fragile a été trouvé pour confirmer la volonté de reprendre le dialogue avec la chefferie du gouvernement, défendue ardemment par la majorité des coordinations présentes au conclave extraordinaire de l’interwilayas des arouch, tenu durant toute la nuit de jeudi à Azazga. La coordination de Béjaïa “traversée par des courants contradictoires”, qui n’a pas réussi à sortir avec une position commune, décide, à travers certains délégués, de geler son activité au sein des arouch. L’interwilayas a tranché : reprendre les pourparlers sans la CICB.
J. L. - Hassani - Tizi- Ouzou (Le Soir) - A l’unanimité, sept coordinations ont opté pour la reprise du dialogue “qui tire à sa fin”, accompagné d’une feuille de route “claire”. Il est question de clarifier la position officielle par rapport à tamazight et consigner par écrit les acquis mentionnés dans le protocole d’accord signé le 15 janvier dernier. Ce ne fut pas un conclave de sérénité et de “réconciliation”, comme il était attendu. Des divergences dans le fond ont été enregistrées. La coordination de Béjaïa est traversée par trois courants diamétralement opposés. Entre ceux qui rejettent l’idée de reprise des pourparlers, ceux qui soutiennent le retour à la table des négociations et ceux qui veulent temporiser et marquer l’arrêt, l’interwilayas n’a pas réussi à rallier à sa cause la CICB qui pourtant s’est présentée au conclave avec sa demande d’interpellation du président de la République, via une déclaration publique, sur la position officielle sur tamazight. Six heures de concertations, de 1h jusqu’à 7h du matin, ne leur ont pas suffi pour sortir avec une position commune. Farès Oudjedi, qui jette l’éponge, affirme “solennellement que par devoir de mémoire, des délégués ont remis leur mandat”. Son camarade confirme le divorce. Il parle de “contradictions et de pressions” et propose de “marquer l’arrêt” car “je ne vois pas l’utilité de donner une position immédiate”, il faut, dit-il, “temporiser et mettre un frein à la précipitation”. Le courant favorable est, lui, isolé, au sein de cette coordination. Soutenue par les autres coordinations (Bouira, Alger, Tipaza, Batna, Sétif), Belaïd Abrika, porte-parole de la CADC, précise que “la position d’attente n’arrange pas le mouvement, si la décision de reprendre le dialogue a été prise lors du premier conclave d’El Esnam, aujourd’hui, tous les éléments sont réunis pour avancer. La phase difficile est passée. La déclaration de Constantine n’engage que le pouvoir, le mouvement ne perd rien”. Au terme du conclave, la plénière s’est intéressée aux questions sociopolitiques de l’heure. Les coordinations condamnent, dénoncent et exigent une commission d’enquête pour démasquer les auteurs des profanations des tombes de Abane Ramdane et Ali Mellah. Elles condamnent la répression qui s’est abattue sur les jeunes d’Arzew, conséquence du marasme social qui gangrène le pays, et exigent enfin la libération de Mohamed Benchicou.
J.L.-H



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2005/10/29/article.php?sid=29868&cid=2