R�gions Centre : OUACIFS
Il �tait une fois un bidonville nomm� quartier Taghzut


En pr�s d�une d�cennie, le bidonville de Taghzut s�est mu� en une v�ritable cit� moderne � la faveur d�un projet de r�sorption de l�habitat pr�caire initi� par la DEC de l��poque. Pour ceux, parmi la large diaspora locale diss�min�e � travers le pays, qui n�ont pas mis le pied dans la localit� depuis, ils ne croiront certainement pas � cette salutaire m�tamorphose.
Le bidonville, une ancienne cit� de recasement h�rit�e de la p�riode coloniale, a, durant tr�s longtemps, constitu� une plaie, compos� qu�il est, de maisonnettes �rig�es c�te � c�te en pis� avec de la simple t�le comme toiture. A un certain moment, la cit� �tant au bout de la ville, ses habitants pour la plupart des rescap�s d�Ath-Aggad et de Tahechat, ayant fui leurs villages ras�s par la soldatesque coloniale, �taient quelque peu indiff�rents, leurs trous �tant loin des regards indiscrets, surtout ceux des �trangers. Mais l�extension du chef-lieu avec l��rection de plusieurs infrastructures, entre autres deux coll�ges, un lyc�e, une cit� administrative abritant le si�ge de la da�ra et les divers services techniques, une cit� de 60 logements dans le sens A�t-Boumehdi, ont chang� la physionomie de ce quartier. Le bidonville, cern� de part et d�autre par deux routes, est devenu une curiosit�, et ce, au quotidien, pour des bataillons de coll�giens, lyc�ens et fonctionnaires. De quoi susciter une v�ritable g�ne pour ses habitants qui ont d� patienter jusqu�� il y a pr�s d�une d�cennie de cela pour voir leur calvaire prendre fin, et de quelle mani�re. En effet, sur l�initiative de l�ex-DEC (d�l�gation ex�cutive communale), un vaste programme d��radication de l�habitat pr�caire a �t� accord� � la commune de Ouacifs. Deux quartiers ont �t� cibl�s par l�op�ration que d�aucuns ont assimil�e et assimilent encore � une v�ritable �uvre de salubrit� publique, celui de Taghzut et M�charidh�ne. Ce dernier �tant situ� en contrebas de la brigade locale de la Gendarmerie nationale. Si le projet n�a pas, � nos jours, �t� entam� au niveau du second site pour des raisons que nous traiterons � part prochainement, il a enregistr� un franc succ�s du c�t� du premier, Taghzut en l�occurrence, avec l��rection de 52 nouvelles et belles constructions au niveau de son premier flot, avec, il est vrai, des tracasseries, notamment au niveau du deuxi�me �lot de la cit� compos� de 32 lots. Source du probl�me, la remise en cause par l�ex�cutif municipal qui a pris les r�nes du pouvoir local � l�issue du scrutin local du 23 octobre 1997, de l�accord conclu entre l�ex-DEC et un propri�taire terrien voisin de l��lot, qui s�est vu octroyer deux lots d�une superficie �gale � celle de sa parcelle qu�il a conc�d�e en contrepartie. Ce compromis, qui a �t� r�actualis� il n�y a pas longtemps avec l�av�nement d�un administrateur municipal faute d�une assembl�e �lue cons�cutivement au non-d�roulement des �lections locales d�octobre 2002 dans la localit� comme partout en Kabylie, se devait de permettre une meilleure harmonisation de la cit�. Les concepteurs du projet ont eu ainsi la latitude de revoir � la hausse la superficie des lots, une superficie de 76 m2 similaire � celle des lots de l��lot voisin. A la faveur donc de ce projet, les propri�taires, qui ont b�n�fici� d�une conception type et d�une enveloppe financi�re de l�ordre de 25 millions de centimes dont 5 millions pour les besoins des VRD (voirie et r�seaux divers), ont aussit�t entam� les travaux, consid�rablement �paul�s par les autorit�s locales qui ont assur� les travaux de terrassement. Et pr�s de dix ans apr�s, plus qu�un vague et mauvais souvenir surtout pour ses habitants. Le bidonville Taghzut a laiss� place � une v�ritable cit� moderne avec de tr�s eaux �difices. Alors qu�elle �tait une honte, la cit� s�est transform�e et est devenue une fiert�, puisque, pour bien d�entre eux, en sus de l�esth�tique qu�elle d�gage, ses locaux �rig�s au rez-de-chauss�e constituent une source de revenus non n�gligeables quand on sait que pour leur quasi-majorit�, ces derniers abritent diverses activit�s principalement commerciales et de prestations de services, entre autres �piceries, �tablissements d�habillements divers, caf�t�rias, cabinets m�dicaux, librairies, KMS... Une m�tamorphose qui a fait de la cit� le poumon commercial de la localit�, ne d�semplissant presque point avec une client�le majoritairement f�minine dans la perspective de se rincer les yeux � d�faut de nouer quelque relation ou d�nicher l��me s�ur. Une affluence davantage accentu�e lors de la p�riode des grandes vacances ou � l�approche des f�tes. Quelques fausse notes, toutefois, alt�rent relativement ce beau tableau : les entorses au plan de masse de la cit�, remarqu�es chez certains propri�taires, avec notamment la sur�l�vation d�un �tage de plus que les deux autoris�s, et l�insalubrit� tout aussi relative y r�gnant. Certes, cette derni�re d�coulerait principalement du fait que bien des travaux de finition sont encore en cours pour certains lots o� dans les �troites ruelles, la pr�sence de mat�riaux de construction est � d�plorer. Cependant, les occupants des divers locaux devraient apporter ce qui est attendu d�eux en mati�re d'hygi�ne en venant � bout des d�chets que les activit�s de certains engendrent comme ces cartons, sachets et autres d�tritus. Aussi, ce projet, quoique salvateur � plus d�un titre, a engendr�, � se fier � l�administrateur municipal, un lourd contentieux foncier pour la commune qui n�a jamais �t� r�solu. Les r�sidants de ladite cit� ne poss�deraient comme preuve de leur propri�t� des lieux que des actes administratifs datant du d�but de la d�cennie 1970. Et selon notre interlocuteur, la proc�dure de r�gularisation de cette situation, de par, dit-il, sa relative complexit�, n�cessitera du temps.
Tafat K.

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