R�gions Centre : �LECTIONS PARTIELLES A MIZRANA
Du pain sur la planche pour les futurs �lus


Un sage vieillard et authentique ancien maquisard avait dit un jour : �J�ai honte de repasser dans certains des villages o� j�ai �t� soign�, h�berg� et nourri durant la guerre de Lib�ration et de les trouver dans presque la m�me situation d�alors. J�ai l�impression de les avoir trahis personnellement.� Il ne peut y avoir de meilleur constat � Mizrana. Les revendications des citoyens de la commune de Mizrana, cr��e lors du d�coupage territorial de 1984, n�ont pas �volu� en pr�s d�un quart de si�cle.
Dans cette commune historique et d�sh�rit�e, c�est l��ternel statu quo d�sesp�r�. Les principales pr�occupations des citoyens se bornent aux p�nuries end�miques de l�eau potable qui frappent presque tous les villages durant l��t�. D�ailleurs c�est durant cette p�riode que les r�clamations s�intensifient. Apr�s que la r�gion fut �lectrifi� au d�but de la derni�re d�cennie, l��tat impraticable des routes constitue le second centre d�int�r�t de nombreux villages, si ce n�est de tous. Depuis quelques ann�es, l�assainissement a fait son apparition dans l�argumentaire des comit�s de villages. Mis � part ces trois probl�mes � et surtout depuis que le secteur du transport a �t� r�gl� par les investisseurs priv�s � auxquels l�APC tente d�apporter des petits palliatifs, les citoyens n�ont pas l�habitude de solliciter les responsables pour des questions cruciales. Dans quelques jours, exactement, le 24 novembre prochain, les �lecteurs de Mizrana seront appel�s � choisir parmi quatre listes, � savoir le RCD, le FFS, le FLN et le RND, les autorit�s locales pour une p�riode de pr�s de deux ans. Les futurs �lus h�riteront d�une commune qui a besoin d�une th�rapie de choc. Car, les ex-autorit�s locales, faute de budget cons�quent mais aussi � cause de leur incomp�tence a�r�e, excellaient dans la r�alisation de dos d��ne � qui sont en v�rit� des cassis qui entravent la circulation en obligeant les automobilistes � emprunter le c�t� pour �viter la chauss�e �, des cl�tures en tous genres, des caniveaux de drainage, d�offre de buses aux villageois afin de confectionner eux-m�mes des corrections terrentielles, des r�fections partielles des conduites d�acheminement d�eau potable... Cela r�sume en gros les chantiers des ex�cutifs. Aucun nouveau projet d�utilit� publique digne de ce nom, en dehors de la r�alisation de certains r�seaux AEP et d�assainissement, n�a �t� lanc� ces derni�res ann�es. Mizrana manque cruellement de moyens. Pour preuve, en vingt et un ans d�existence, la localit� ne poss�de pas encore d�exacavatrice. La d�liquescence a gagn� tous les secteurs et la malvie s�est durablement install�e. Le territoire de la commune demeure vierge de toute infrastructure de base. Que vont faire et apporter de nouveau les candidats en lice pour le fauteuil du premier magistrat de la commune � cette localit� exsangue et � cette jeunesse au sombre avenir ? En effet, dans toute la commune de Mizrana, il n�existe aucun investissement cr�ateur d�emploi. Hormis les quelques postes de fonctionnaires, Mizrana demeure une zone o� le ch�mage est particuli�rement �lev� et o� il n�existe aucune structure d�accompagnement pour aider les jeunes exclus des �tablissements scolaires � rebondir. Ces derniers sont livr�s � euxm�mes, � la rue et donc aux divers fl�aux sociaux qui les guettent. Le s�isme du 24 mai 2003, qui a ruin� la commune sans qu�elle soit class�e sinistr�e, constitue une autre plaie toujours ouverte. La catastrophe naturelle a d�truit de nombreux foyers qui ne sont pas indemnis�s � la hauteur du d�sastre qu�ils ont subi, alors que la Caisse nationale du logement (CNL) refuse aux propri�taires une autre aide de l�Etat pour le restant de leur vie. Une injustice flagrante. Pour la CNL, le seul fait de figurer sur son fichier signifie �tre log� d�cemment. Ce qui est, bien s�r, totalement faux dans la majorit� des cas. Tous les candidats sont au courant de la situation et pr�tendre le contraire serait vraiment surprenant. Alors, que vont-ils faire face au malheur des sinistr�s ? Sur ce chapitre, il est utile d�ajouter que bon nombre de citoyens de la commune, qui ont refus� les indemnisations dans le cadre du s�isme, car jug�es insuffisantes pour r�parer les d�g�ts, et que par la suite, �tant b�n�ficiaires de l�aide � l�auto-construction, ont �t� �limin�s par la CNL injustement. Ils sont toujours en attente d�une solution. Pour certains habitants, l��tat actuel de la commune pauvre et budg�tivore est d� � la mauvaise repr�sentation de cette derni�re, depuis sa cr�ation, au niveau sup�rieur qui n�a pas le poids n�cessaire pour faire se pencher les autorit�s sur le sort injuste qui la frappe. La motivation �apparente� des candidats est le d�veloppement de la commune, la r�paration des injustices et l�apport d�un nouveau souffle. L�int�r�t individuel et personnel n�est en aucun cas �voqu�. Bref, le discours usuel de la circonstance. Seulement, est-il sinc�re ? Comme � son habitude, la pr�-campagne est domin�e surtout pas le sentiment �d�abattre l�autre� en essayant �de le salir�. Mais au fait, qu�ont les candidats dans leurs cartables de si important et de nouveau pour convaincre les �lecteurs de voter pour eux ? Les candidats sont-ils capables de d�crocher de nouveaux projets dont a grandement besoin la localit� ? Quelles seront leurs priorit�s ? Ce sont des questions auxquelles les citoyens souhaitent avoir des r�ponses durant les 21 jours de campagne. Pour l�heure, m�me les �lecteurs sont divis�s en deux corps visc�ralement oppos�s : FFS et RCD. De nouveau, ils semblent jouer le jeu pr�f�r� des politiciens. En effet, � Mizrana, nombreux sont ceux qui pratiquent le vote sanction. Ils ne cherchent pas � choisir entre les listes apr�s l��coute et l�analyse des programmes mais essayent de savoir dans quelle liste est l��ennemi� pour voter pour son adversaire. Une �politique� malheureusement enracin�e dans la soci�t�, encourag�e et aliment�e par les �ins�parables ennemis�. Une politique de diversion st�rile qui fait le jeu des candidats qui l�entretiennent afin d��viter de se prononcer sur les br�lantes questions de l�heure. Et dans l�entre jeu la population perd... toujours !
Mohamed Ghernaout

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