Culture : EL-TARF/ENQU�TE SUR LE MARCHE DU COMPACT-DISC
Le religieux rivalise avec le ra� et l'oriental


La d�mocratisation des �quipements multim�dias et la baisse continuelle des prix des supports CD et DVD ont permis, en cons�quence, � un grand nombre de gens de profiter des �uvres artistiques, � savoir audio et cin�matographique � des prix tr�s abordables. Cette diffusion � moindre prix de la culture universelle a pouss� de fait, la quasi-totalit� des foyers � s��quiper en lecteurs CD et DVD ainsi que de micro-ordinateurs.
En ce sens le CD a d�tr�n� la K7 sur le march�, et tout particuli�rement le format MP3, avec une qualit� de son meilleure et une compilation des �uvres. A pr�sent, que ce soit pour f�ter un mariage, un bapt�me, une r�ussite, une circoncision, ou un anniversaire, on fait toujours appel au CD. Ce dernier est devenu la pi�ce ma�tresse de tous les d�cors. Il fait partie de notre intimit�, de notre vie sociale et religieuse. D�ailleurs on trouve sur le march� toutes les productions �islamiques� qui parviennent jusqu�� nous via l�Egypte, la France et autres pays du Maghreb et d�Asie. De m�me pour les productions de la World Music en g�n�ral, � savoir ra�, rock, vari�t�s et classique fran�ais, rap local et international, cha�bi, etc. Il n�y a vraiment pas lieu, cependant, de s��tonner de voir Khaled et cheb Mami c�toyer che�kh El Houdaissi et Amrou Khaled sur la m�me �tag�re. La quasi-totalit� des CD est repiqu�e, ainsi la plupart des enregistrements sont faits hors studio par des stations de gravure CD, dont le prix de revient est d�risoire. Ce sont des centaines de milliers de CD qui sont �coul�s quotidiennement par la gr�ce d�une commercialisation clandestine et ill�gale sur le plan fiscal et au nez et � la barbe des services de contr�le. A El-Tarf, dans les boutiques de CD appel�es commun�ment �discoth�ques�, les g�rants de ces commerces sont tr�s �loquents sur le sujet. Ils confient qu��il existe des grossistes de ces marchandises qui brassent, chaque jour, des milliards, nous nous approvisionnons aupr�s d�eux. Ils ont pignon sur rue, et sont connus par les diff�rents services de contr�le de l�Etat L�essentiel pour nous, c�est l�argent, capito ? On est le dernier maillon de la cha�ne, et c�est toujours la m�me chanson, les faibles trinquent pour les requins�. Concernant les genres musicaux, les r�ponses sont unanimes pour mettre le ra� � la premi�re place des ventes suivi de l�oriental avec particuli�rement la nouvelle vague des chanteuses libanaises. Par ailleurs, les chanteurs de cha�bi se font de plus en plus rares dans les bacs. �Les jeunes ont envie de s�amuser, de danser et non pas de somnoler sur un matelas pour �couter El Anka et compagnie�, ont-ils indiqu� avec ironie. A El-Kala, autre grande ville de la wilaya, m�me topo et m�me rengaine. Un g�rant d�une vid�oth�que indiquera que �l�ONDA, faute de moyens mat�riels et humains et totalement absente, elle n�a pratiquement qu�une seule fonction essentielle : vendre des timbres fiscaux�. Et d�ajouter : �Il n�y a plus de produit d�origine, pas de label. C�est le n�ant. Tout se vend allant du religieux aux films pour adultes. Dans ma ville, il y a �norm�ment de f�rus de Bob Marley mais le ra� reste le filon d�or dans ce cr�neau, les CD grav�s sont vendus comme des petits pains. Le peuple n�a que ce qu�il demande !� Reste que l�absence de culture solide a profit� � des chansons aux paroles indigestes et ind�centes pour les uns et � discours religieux extr�miste distill�e sous forme de le�ons sur l�islam, pour les autres. Et vogue la gal�re ! Malheureusement, il y a peu de gens qui ont su tirer profit de ce support multim�dia et ce, par la collection des chefs d��uvre mondiaux de la chanson et du cin�ma.
Daoud Allam

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