Actualit�s : CE MONDE QUI BOUGE
Cette Am�rique latine qui dit non � Bush


En arrivant � Mar del Plata pour participer au IV�me sommet des Am�riques, George Bush comptait imposer son projet de lib�ralisation du commerce dont l��accord de libre-commerce des Am�riques� constitue la pi�ce ma�tresse.
Cette zone de libre-�change, propos�e par Washington, doit englober une zone sans barri�res commerciales s��tendant de l�Alaska � la Terre de Feu, � l�extr�me sud de l�Am�rique latine, soit un march� de 800 millions de consommateurs repr�sentant 13 000 milliards de dollars. Une aubaine pour les g�ants de l��conomie nord-am�ricaine qui, pourtant, dominent le march� mondial. Ce projet de zone de libre-�change avait �t� propos� en 1994 par l�ancien pr�sident Bill Clinton. Il �tait soutenu par le Mexique et le Canada et devait s��tendre graduellement � l�ensemble du continent sud-am�ricain, en commen�ant d�abord par le Chili. Si ce projet a pris du retard, c�est en raison de l��volution de la situation internationale cons�cutive aux attentats du 11 septembre 2001 et de l�intervention militaire en Irak. R��lu en novembre 2004, George Bush en a fait l�une de ses priorit�s. Avec son alli� mexicain, le pr�sident Vicente Fox, George Bush escomptait fixer des �ch�ances en avril 2006 pour sa mise en �uvre. Mais voil�, entre-temps, la situation a chang� en Am�rique latine. Le fait que plusieurs pays, et non des moindres, comme le Br�sil, l�Uruguay, le Venezuela, soient dirig�s par des gouvernements de gauche ou progressistes a chang� la donne g�opolitique. Lors de ce quatri�me sommet o� participaient 34 chefs d�Etat et de gouvernement, le projet am�ricain de zone de libre-�change a but� sur les r�ticences des g�ants sud-am�ricains, en l�occurrence le Br�sil et l�Argentine soutenus par l�Uruguay, le Paraguay et surtout par le Venezuela dont le pr�sident, Hugo Chavez, n�a pas cach� sa ferme intention d��enterrer� le projet am�ricain. Outre la fin du Mercosur ( march� commun des pays sud-am�ricains) dont ils font partie, ces pays craignent que ce trait� de libre-�change enterre l�agriculture, une des principales sources d�exportation, et mette fin au d�but de reprise de l�activit� industrielle constat�e au Br�sil et en Argentine, alors qu�ils viennent de sortir de la terrible crise socio-�conomique qui les a frapp�s durant la d�cennie 90. Le d�mant�lement tarifaire, induit par l�entr�e en vigueur de ce trait�, ouvrirait de fait leurs march�s � une concurrence pr�judiciable � court terme pour leurs �conomies. Des simulations ont montr� que dans le cadre de la zone de libre-�change, telle que propos�e par Washington, le Br�sil perdrait pr�s d�un milliard de dollars par an, et ce, en plus des cons�quences socialement douloureuses qu�entra�nerait � son tour une d�sindustrialisation des pays �mergeants du Mercosur. Sans �tre totalement suivi dans ses propositions �d�alternative bolivarienne des Am�riques�, Hugo Chavez, le pr�sident v�n�zu�lien, vedette de ce sommet, a r�ussi tout de m�me � bloquer toute avanc�e sur le projet de Bush. Il a jou� un r�le d�terminant. De plus, en marge du sommet des 34 pays, s�est tenu � Mar del Plata le �contre-sommet� ou �III�me sommet des peuples�, au cours duquel Chavez a harangu� une foule compos�e de plusieurs dizaines de milliers de personnes hostiles � la zone de libre-�change, rassembl�es dans l�enceinte du stade de Mar del Plata, d�non�ant durant deux heures la politique ultra-lib�rale de Bush. Avec � ses c�t�s, le footballeur Diego Maradona venu le soutenir et, surtout, le leader de la gauche bolivienne, Evo Morales, donn� favori pour l��lection pr�sidentielle du 18 d�cembre en Bolivie, et dont le programme comprend la nationalisation du gaz bolivien. Pour l�histoire, la zone de libre-�change propos�e par les Etats-Unis n�est pas tr�s diff�rente de celle propos�e par l�Union europ�enne aux pays du sud de la M�diterran�e, dont on va c�l�brer le 10�me anniversaire fin novembre.
H. Z.

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