Actualit�s : FRANCE
Des voix s��l�vent contre le recours � une loi coloniale
De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed


�C�est plut�t un �tat d�urgence sociale qu�il aurait fallu d�cr�ter�

C�est fait, le d�cret instituant l��tat d�urgence en France a �t� publi� hier au Journal Officiel et le couvre-feu a �t� institu� dans plus de 30 villes de France, dont Paris, et pourrait l��tre dans d�autres.

Si du c�t� du minist�re de l�Int�rieur l�on parlait hier de �d�crue assez sensible� des violences, ce m�me minist�re comptabilise n�anmoins 617 voitures br�l�es dans la seule nuit de mardi � mercredi et 1800 personnes interpell�es depuis les �meutes. Sarkozy, au Parlement hier, se vantait m�me mardi � l�Assembl�e nationale d�avoir proc�d� � autant d�interpellations alors qu�entre 1998 et 2001 (avec les socialistes au pouvoir), dit-il, �il y a eu 23 jours d��meutes, et aucune interpellation�. C�est une escalade � la r�pression, d�clarent de nombreux syndicats, associations et partis politiques qui ont sign� hier un communiqu� pour dire �non � l��tat d�exception�. La Ligue des droits de l�homme, le Parti communiste, le MRAP, Alternative citoyenne, ATMF, le Comit� des sans-logis, la Ligue communiste r�volutionnaire, le Syndicat des avocats de France, les Verts, l�union syndicale Solidaires et le Syndicat de la magistrature s��l�vent dans ce texte contre �le message symbolique d�sastreux que nourrira la r�f�rence � la guerre d�Alg�rie�. Si les signataires consid�rent que stopper les violences et r�tablir les solidarit�s dans les banlieues est une n�cessit�, ils d�plorent cependant qu�on ait soumis le pays � �une l�gislation d�exception de la p�riode coloniale sachant o� m�ne ce cycle bien connu qui encha�ne provocations et r�pressions et quels r�sultats il permet d�obtenir�. Ils s��l�vent, enfin, contre la logique de guerre face � une �r�volte n�e de l�accumulation des in�galit�s et des discriminations dans les banlieues et les quartiers pauvres�. Ces partis et associations, comme beaucoup de personnes, notamment les jeunes des banlieues, interrog�s par les journaux ou les stations de radio estiment que la France aujourd�hui est plut�t en urgence sociale que s�curitaire. Quant au Parti socialiste, ses r�actions sont � l�image des turbulences internes et des dissensions qu�il traverse et qui occupent ses militants r�unis en congr�s pour trancher sur la voie qui devra guider ce parti et l�amener aux pr�sidentielles. Si dans une premi�re r�action face � l�institution de l��tat d�urgence, Fran�ois Hollande, le secr�taire g�n�ral, a d�clar� que son parti �restait vigilant� et de ce fait il n��tait pas contre l��tat d�urgence, tr�s vite, d�autres voix socialistes se sont exprim�es. Henry Emmanuelli du Nouveau Parti socialiste (NPS) �d�nonce une utilisation disproportionn�e� du couvre-feu alors qu�une dizaine de maires socialistes de banlieues, rejoints par certains t�nors du PS (Strauss- Kahn, Fabius, M�lenchon, Aubry, Rebsamen�) consid�rent que �le couvre-feu est de nature � rallumer la p�taudi�re�. Face � cette cacophonie, le PS s�est refus� (c�est un comble) �� prendre une position de principe� et a d�clar� s�en remettre � la libre appr�ciation de ses �lus dans les communes touch�es par les violences. K. B.-A.

�Man�uvres obscures�, estime Dalil Boubakeur

Selon le quotidien Lib�ration de mercredi, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosqu�e de Paris et pr�sident du CFCM, aurait d�clar� au quotidien italien La Stampa, qu�il avait l�impression qu�il y avait quelque chose d�organis� dans les violences de ces derniers jours en France et que cela l�inqui�tait beaucoup. Il dit rester prudent, dans la mesure o� la police ne lui aurait rien dit et qu�il faut attendre le r�sultat des enqu�tes mais poursuit dans le m�me temps : �Je ne dis qu�une chose : attendez-vous � de nombreuses surprises en ce qui concerne ces man�uvres obscures.�

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