Le FLN et le RND mobilisent leurs repr�sentants au sein du gouvernement pour faire basculer la Kabylie dans leur camp, donnant ainsi, volontairement ou non, un caract�re hautement strat�gique au scrutin du 24 novembre.
En effet, jamais une �lection locale n�a connu un tel d�fil� de ministres venus � la rescousse des candidats de leurs partis respectifs. M�me sous couvert de cadres du FLN ou du RND, le ballet des ministres n'a pas perdu son cachet officiel de membres du gouvernement. L�absence de protocole et la r�duction de la protection s�curitaire au strict minimum n�enl�vent rien � cet aspect de leur implication dans la campagne �lectorale. C�est en �s qualit�s qu�ils ont �t� interpell�s sur les probl�mes de la r�gion; les visites qu�ils ont effectu�es au niveau des �tablissements relevant de leurs comp�tences t�moignent, aux yeux de nombreux citoyens, de la volont� des deux partis d�instrumentaliser l�Etat au service de leurs ambitions �lectorales. Avec les pr�cautions verbales d�usage, les ministres ne se sont pas priv�s, en effet, de promettre des projets au profit de leurs d�partements minist�riels. Amar Tou, ministre FLN, a promis la r�habilitation de la polyclinique, du centre de sant� et des salles de soins ainsi que l�examen attentif du projet d�h�pital � B�ni-Douala. Boubekeur Benbouzid annonce � A�n-El-Hammam, o� il a fait campagne pour la liste de son parti, le RND, la r�alisation de 14 lyc�es, 24 CEM, la r�duction � 26/27 �l�ves du taux d�occupation des classes, l�ouverture du pr�scolaire et la g�n�ralisation du transport scolaire, la r�alisation de cantines dans toutes les communes o� il s�av�rera n�cessaire de le faire � travers la wilaya de Tizi-Ouzou. Arriv� avec une heure de retard, Benbouzid s�est recueilli sur la tombe de si Moh ou Mhend � l�entr�e de la ville et sur les tombes des martyrs de la R�volution, notamment celle du premier d�entre eux, Amar A�t Che�kh, au Carr� des martyrs, toujours � l�entr�e de la ville grouillante de monde en ce deuxi�me jour de march� hebdomadaire sans impact sur le meeting du RND, programm�, s�rement, dans le but de ratisser tr�s large. Le meeting pr�sid� par Benbouzid, entour� de Amar Bakhti, ex-ministre du Commerce, de Messaoud Zaggar, ex-secr�taire g�n�ral � la pr�sidence de la R�publique, a tout de m�me rempli la salle de la Maison de jeunes de la ville surplombant le cimeti�re des martyrs. Amar Bakhti et Benbouzid d�crivent le RND comme �produit de la crise, un parti nationaliste venu tendre la main � l�Alg�rie malade de son pass� et de son pr�sent, parti n� non pas pour prendre le pouvoir mais pour r�soudre la crise, relever le pays presque terrass�. Benbouzid a pass� en revue le r�le particuli�rement glorieux jou� par la wilaya dans le mouvement national, la lutte arm�e et celui qu�elle continue de jouer jusqu�� pr�sent. �Certes, la Kabylie pose des probl�mes, mais elle cr�e aussi des solutions et permet au pays de faire � chaque fois un bond en avant�, dira-t-il en substance, affirmant, par ailleurs, �qu�� chaque fois que les probl�mes sont pos�s calmement avec franchise et intelligence ils trouvent leur solution. Les �v�nements du Printemps noir ne seraient pas arriv�s si on avait fait preuve d�intelligence en 1980�, d�clare le m�me orateur dans un survole allusif � l�histoire de la r�gion des 25 derni�res ann�es. A propos de tamazight, Benbouzid rappelle qu�elle est introduite en 4e ann�e moyenne, elle le sera aux examens du bac et du BEF. Dans une allusion � la r�currente revendication d�officialisation, il souligne la n�cessaire pr�paration et mise � niveau �voquant les multiples variantes en cours � travers le pays. Benbouzid, qui lancera par ailleurs un appel au recrutement des enseignants de cette langue, �carte l�existence d�un diff�rend entre son d�partement minist�riel et le HCA. �Le SG du HCA est mon ami, je vais le recevoir dans les prochains jours...� Il affirme �galement, en r�ponse � une question, que �tamazight est enseign�e dans dix wilayas du pays�, pr�cisant que la majorit� des �l�ves et des enseignants se trouvent � B�ja�a. �Le pays ne conna�t que des probl�mes de famille, il ne peut que se d�velopper et prosp�rer compte tenu de ses ressources et de ses potentialit�s humaines : 70% de jeunes, 8 millions de scolaris�s. Il a pu surmonter une crise qui aurait englouti tout autre pays...�, rel�vera encore l�orateur pour qui �postuler � un mandat �lectif � Tizi-Ouzou n�est pas une cure de jouvence car les citoyens veillent au grain et demandent des comptes, il s�agira de cerner les probl�mes et de leur trouver des solutions, les citoyens sont fatigu�s des slogans. Vous avez essay�, les autres ne vous ont rien apport� ; par contre, personne n�a rien � reprocher au RND. Ses listes renferment de jeunes cadres, donnez-leur une chance et chassez-les par la suite s�ils ne donnent pas satisfaction�. Rappelons qu�� la fin du meeting de A�n-El-Hammam, la d�l�gation du RND a visit� un �tablissement scolaire du village Ouaghzen avant de prendre part � la oua�da au niveau de la tombe de Djeddi Menguellat, le saint patron du douar du m�me nom. En fin de journ�e, la m�me d�l�gation a �t� chahut�e par quelques dizaines de jeunes, elle aurait m�me essuy� des jets de pierres, selon des t�moins oculaires, en se rendant au village Redjaouna, sur les hauteurs de Tizi-Ouzou, o� se trouvent la tombe et la zaou�a de Sidi-Belloua, le saint patron de Tizi-Ouzou.
B. T.

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