Le projet qui veut rallonger la dur�e du temps de travail a paralys� le pays pour la deuxi�me fois en un mois. �On est tr�s, tr�s en col�re, il faut le faire savoir, insiste David, la trentaine, assistant social � Namur (Belgique). Et quand j'entends Verhofstadt [le Premier ministre, ndlr] dire : �Manifestez tant que vous voulez, on ne changera rien � la r�forme�, vraiment, �a me d�go�te et j'ai encore deux fois plus envie de manifester.� Comme David, des milliers de travailleurs belges ont d�barqu� � la gare de Bruxelles nord pour protester contre le projet gouvernemental de r�forme du syst�me de retraite.
Et pour la deuxi�me fois en moins d'un mois, la Belgique �tait paralys�e par une gr�ve g�n�rale de 24 heures. Du jamais vu depuis douze ans. Le �mod�le belge� de concertation et la participation, en alternance ou simultan�e, des socialistes et des d�mocrates-chr�tiens au gouvernement, rendent rares de telles gr�ves interprofessionnelles. �Contre la flexibilit� et la pr�carit�, �par solidarit�, �pour d�fendre le droit de gr�ve�, �pour dire non au syst�me n�olib�ral�, autant de formules dans la bouche des manifestants, exprimant une m�me inqui�tude diffuse face � l'avenir et un rejet du �contrat de solidarit� entre g�n�rations� du gouvernement destin� � les faire travailler plus longtemps. La population belge vieillit, son taux d'emploi est l'un des plus faibles d'Europe et son g�n�reux syst�me de S�curit� sociale est perp�tuellement en panne de moyens. Selon le Conseil sup�rieur de l'emploi, 26 % des Belges �g�s de 55 � 64 ans sont encore au travail, alors que la moyenne europ�enne se situe autour de 40 %. Le Conseil indique aussi que la dur�e moyenne d'une carri�re professionnelle est de 36 ans en Belgique, contre 41 ans dans l'ex- Union � quinze. D'o� le projet de r�forme de la coalition lib�ralesocialiste men�e par Verhofstadt et sa mesure la plus contest�e : repousser l'�ge de d�part � la pr�retraite de 58 � 60 ans et allonger le nombre d'ann�es de carri�re exig� de 25 � 30. �Le gouvernement et les employeurs veulent imposer aux travailleurs �g�s de travailler plus longtemps alors que, dans le m�me temps, 140 000 jeunes n'ont pas d'emploi�, d�noncent les syndicats. De plus, dans les entreprises touch�es par une restructuration, les travailleurs �g�s devront prouver leur disponibilit� sur le march� de l'emploi durant six mois avant d'acc�der, s'ils n'ont pas �t� r�engag�s, � la pr�retraite. �C'est un pi�ge, dit la FGTB, les travailleurs risquent de ne trouver que des emplois pr�caires et, s'ils sont licenci�s une deuxi�me fois, ils n'auront plus le droit de toucher les indemnit�s de pr�retraite.� Ils �taient 100 000, selon les syndicats, � relayer ses mots d'ordre dans les rues de Bruxelles. �Un gouvernement d�mocratique ne peut pas rester insensible � un mouvement d'une telle ampleur�, a d�clar� devant une foule enthousiaste le secr�taire g�n�ral de la FGTB wallonne, Jean-Claude Vandermeeren. A la veille de la journ�e d'action, le Premier ministre, Guy Verhofstadt, a r�p�t� qu'il ne �ren�gocierait rien� sous la pression de la rue. Le bras de fer ne fait que commencer.

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