Une des singuli�res particularit�s de la da�ra rurale de Makouda est qu�elle soit administr�e, actuellement, sans la pr�sence d�aucun corps des services de s�curit�. En effet, depuis la d�localisation des deux brigades de la Gendarmerie nationale des chefs-lieux de la commune et de la da�ra, en 2003, dans le cadre de la tentative avort�e du pr�sident de la R�publique de normaliser la situation en Kabylie apr�s les �v�nements du Printemps noir, la population de Makouda est livr�e pieds et poings li�s, � la merci des d�linquants de tous bords et ce, depuis plus de deux ans.
Cela dit, la population locale ne regrette aucunement le d�part des hommes en treillis vert qui s��taient rendus coupables de l�assassinat par balles de trois jeunes gens dans la commune de Boudjima et de nombreux bless�s dans la da�ra dont, pour le moment, aucun �l�ment n�est traduit devant la justice pour r�pondre de ces actes criminels. Pour en avoir la preuve, il n�y a qu�� m�diter la destruction syst�matique des deux casernes par les citoyens. Les deux brigades en question, pour m�moire, �taient surtout connues pour leurs violences, leurs partialit�s et leur affairisme v�reux. Leurs �l�ments, avec la b�n�diction et l�association de certains notables locaux qui l�ont d�ailleurs ch�rement pay� avec la mont�e en puissance des arouch, trempaient dans tous les coups bas. N�anmoins, la pr�sence physique de ce corps a limit� de fa�on significative certains fl�aux sociaux tels que la prolif�ration des bars et autres points de vente de l�alcool sans autorisation qui sont de v�ritable foyers de violence et de nuisance, de petite d�linquance et d�actes de banditisme. Le taux d�actes de d�linquance a nettement augment� dans les deux localit� ces derniers temps avec notamment la circulation et la consommation de la drogue, le cambriolage des maisons, les agressions physiques, le vol de voitures suivis d�agressions perp�tr�s par une ou plusieurs bandes dans la r�gion de Makouda et Tigzirt... La population prise en sandwich par les d�linquants ne sait plus � quel saint se vouer. Par ailleurs, l�absence des services de s�curit� est aussi p�nalisante m�me pour les besoins de la vie courante. Pour ce faire la population s�adresse � la caserne de Tigzirt. La da�ra de Makouda est actuellement �s�curis�e� par diff�rents d�tachements de la garde communale dont la mission consiste uniquement au contr�le et � la lutte antiterroriste. Une mission que le manque de moyens drastique rend presque impossible � r�aliser. �La r�gion est depuis longtemps livr�e � elle-m�me. Que ce soit durant la d�cennie rouge ou apr�s. Aujourd�hui, l�implantation d�un service de s�curit� est in�vitable pour r�duire un tant soit peu ces fl�aux�, note un habitant de Makouda. En effet, la situation alarmante de la s�curit� de la da�ra de Makouda inqui�te au plus haut sommet de l�Etat au point que les autorit�s sup�rieures ont d�cid� de la doter d�une S�ret� de da�ra. Le projet est actuellement inscrit et s�il a pris du retard c�est surtout � cause du probl�me foncier qui est un v�ritable goulot �trangleur de projets. Apr�s plusieurs propositions dont celles de faire du sous-sol du si�ge de la da�ra les locaux de la S�ret�, de reb�tir un commissariat aux lieu et place de la caserne de gendarmerie entre autres, les autorit�s ont, enfin, jet� leur d�volu sur une assiette de terrain de quelques centaines de m�tres carr�es, situ�e en face du si�ge de l�APC et r�pondant aux conditions requises dans le cahier des charges. Le projet sera lanc� dans un avenir proche.
Mohamed Ghernaout

Nombre de lectures :

Format imprimable