R�gions Est : JIJEL
�chec de la politique de l�emploi


La crise �conomique et tout sp�cialement celle de l�emploi frappant notre pays, notamment depuis le d�but des ann�es 1990, sacrifie des pans entiers de la g�n�ration montante. Des contingents de jeunes exclus du syst�me scolaire se retrouvent du jour au lendemain sans perspective professionnelle. Gagn�s chaque jour un peu plus par la lassitude, les jeunes de la r�gion de Jijel, � l�instar de ceux des autres r�gions du pays, sont �sans rep�re, ni amarre�.
Les d�g�ts occasionn�s par l�inactivit� et le ch�mage qui prennent des proportions alarmantes parmi cette frange de la soci�t� sont difficiles � quantifier encore moins � �valuer, peut-on constater, en allant � la rencontre des jeunes. Malgr� l�optimisme b�at de quelques officiels, laissant entendre quant � une baisse du ch�mage, certaines voix discordantes quant � elle d�rogent � la r�gle en avan�ant le chiffre de 31,70 % de ch�meurs dans la wilaya. 65 914 personnes en �ge de travailler sur 142 053 en activit� ont �t� recens�es au 31 d�cembre 2004. �Brinquebal�s d�un c�t� � l�autre� par toute une kyrielle de programmes d�insertion sociale et professionnelle et autres structures d�accompagnements, les jeunes vivant pour la plupart d�entre eux dans des cit�s-dortoirs sont d�rout�s par cette somme de politiques publiques surm�diatis�es pour peu de port�e. La crise r�currente touchant de plein fouet les jeunes laisse planer le �doute et la suspicion� sur tout ce qui s�appelle CNAC, filet social, pr�emploi, Ansej, Angem, Tup Himo, etc. Bon nombres de nos interlocuteurs ayant eu maille avec les dispositifs pr�cit�s se sont montr�s sceptiques quant � leur devenir. Leurs limites et leur inefficience � juguler le ph�nom�ne de la mont�e du ch�mage ne sont plus � d�montrer, feront remarquer des jeunes, d�pit�s par des ann�es d�attente. Des m�canismes qui peu � peu ont perdu du cr�dit aupr�s des jeunes en difficult�. Et ce ne sont pas les demandeurs d�emploi qui en manquent. Des piles de dossiers sont enregistr�s et trait�s quotidiennement au niveau de ces guichets cens�s att�nuer la crise de l�emploi. Pour mesurer le semi-�chec d�un seul dispositif parmi tant d�autres, citons l�exemple de la Caisse nationale d�assurance ch�mage qui, sur les 224 dossiers ayant re�u le certificat d��ligibilit� du comit� de wilaya de validation � la date du 30 mai dernier, il se trouve, apprend-on, que seul 24 projets ont b�n�fici� d�un financement aupr�s des banques, lesquelles sont maintes fois montr�es du doigt en �tant stigmatis�es comme �tant les sources de tous les blocages. La �complexit� et l�imbrication des probl�mes� que rencontrent les personnes � la recherche d�un emploi ne peuvent �tres jaug�es si l�on reste calfeutr�s dans les salons. Comme cons�quence imm�diate de ce ph�nom�ne des soci�t�s modernes, il y a l�apparition inqui�tante de plus en lus de bandes de malfaiteurs dans les cit�s p�riph�riques. Elles se sont constitu�es � l�ombre de la d�liquescence de l�Etat. Manquant de tout, alors que la �vie manque de sens� pour eux, nombre de jeunes versent carr�ment dans la drogue, l�alcoolisme et la petite d�linquance. Pendant ce temps, l�investissement susceptible de booster l'�conomie locale tarde � voir le jour, en d�pit des promesses et des discours dithyrambiques des uns et des autres. La question de la relance du projet de la zone industrielle d�importance r�gionale de Bellara (El Milia) et de la dynamisation du port de Djendjen, pour hisser Jijel au rang des wilayas en mouvement est rest�e au stade des v�ux, malgr� les bonnes intentions du chef de l�ex�cutif qui ne m�nage aucun effort, a-t-il laiss� entendre une fois, pour poser le probl�me au plus niveau. Malheureusement, plus d�une ann�e apr�s son arriv�e � la t�te de la wilaya, ces projections n�ont pas �t� concr�tis�es, en d�pit des assurances des hautes autorit�s du pays quant � la prise en charge de ces dossiers lourds dans le cadre du programme quinquennal du pr�sident Bouteflika. Dans l�attente de l�amorce d�une v�ritable dynamique au niveau du secteur de l�emploi, la �haine couve� parmi les jeunes rencontr�s que sont Sofiane, Idriss, Far�s, Riad, envers tout ce qui est symbole de Daoula (Etat). Longtemps dissimul�e ou contenue, elle (haine) risque un jour de devenir explosive, pr�viennent-ils, si par malheur la situation perdure.
F. M.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable