Panorama : KIOSQUE ARABE La ligue des �pouses suicides Par Ahmed HALLI [email protected]
J'en connais qui ont sans doute �t� saisis d'une verte indignation en
apprenant la triste nouvelle : la hi�rarchie catholique italienne
d�conseille d�sormais � ses ouailles de la gent f�minine d'�pouser des
musulmans. Bien s�r, ce n'est encore qu'un conseil de ne rien faire mais
entre le d�conseill� et l'interdit, la fronti�re est si mince que les
pr�pos�s au salut des �mes ne la voient pas.
Je disais triste nouvelle parce
que je sais que si les jolies catholiques romaines s'abstiennent d'�pouser
des musulmans, c'en est fait des esp�rances de milliers d'immigrants. Selon
le journal kowe�tien Al- Ra�-Al-Am, les cardinaux italiens qui ont publi�
cette �fetwa� mardi dernier avancent, � l'appui, des arguments a priori
recevables. Que dit le texte ? Essentiellement que la multiplication des
mariages mixtes, chr�tiennes-musulmans, ces derni�res ann�es a montr�
l'incompatibilit� entre les deux religions. �En plus des difficult�s que
doit affronter tout couple, les catholiques et les musulmans qui veulent se
marier se heurtent � des probl�mes. Ceux-ci sont li�s � la diff�rence
religieuse et culturelle profonde entre l'islam et le christianisme�. Ces
diff�rences profondes, les candidats � l'immigration n'h�sitaient pourtant
pas � les affronter. Pour �pouser une carte de r�sidence, certains ont m�me
sacrifi� au c�r�monial des noces religieuses, dans la plus pure tradition
catholique romaine. C'est un pas d'autant plus facile � franchir que
conduire une Italienne � l'autel ne n�cessite pas qu'un musulman abjure sa
foi. La fin justifiant les moyens, la plupart des musulmans font plut�t acte
de dissimulation en �tant les acteurs d'une c�l�bration, passage oblig� non
pas pour l'�den conjugal mais vers l'eldorado europ�en. Ils ne connaissent
pas Henri IV (1) les matois ; mais ils savent instinctivement qu'� l'instar
de Paris, Rome vaut le d�tour par l'Eglise. De ce fait, la hi�rarchie
catholique, loin d'�tre dupe, insiste sur le caract�re fragile de telles
unions. Elle pose in fine la question de �l'�ducation religieuse des
enfants� tout en insistant lourdement sur la diff�rence de conception
concernant le mariage. Avec un rien de perfidie, les responsables de
l'Eglise catholique ajoutent � ce chapelet �une vision diff�rente du r�le de
la femme�. Autrement dit, il semblerait que sit�t sorti de l'�glise, le mari
musulman s'empresse d'invoquer la Charia pour red�finir les clauses du
contrat conjugal. C'est sans doute pour �viter ce genre de conflits que le
texte des cardinaux recommande d�sormais de poser les bonnes questions avant
de c�l�brer un mariage de type r�sidentiel. Le cur� devra interroger les
futurs mari�s sur ce qu'ils savent de la religion de l'autre, de son pays
d'origine. La question fondamentale, enfin : �Dans quelle religion
souhaitez-vous �lever vos enfants ?� envelopp�e ainsi : �Quelle �ducation
religieuse souhaitez-vous donner � vos enfants?� En fait, ce n'est pas la
premi�re fois que l'Eglise catholique se prononce sur ce sujet. En 2004, le
Vatican avait �mis des r�serves au sujet des mariages mixtes. Avec cette
initiative, les cardinaux italiens saluent � leur mani�re l'av�nement d'un
Conseil des musulmans d'Italie (2). Ils semblent aussi vouloir embo�ter le
pas au gouvernement fran�ais dans la lutte contre les mariages de
complaisance. On y d�c�le toutefois une inqui�tude r�elle face � un Islam
offensif qui n'a pas le visage des mineurs rifains d'apr�s-guerre. Car si
les jeunes musulmans qui veulent vivre en Italie condescendent � passer par
l'Eglise, il est extr�mement rare qu'ils y retournent pour les messes
dominicales. Bien au contraire ! Gagn�s par le pros�lytisme ambiant, les
nouveaux mari�s n'ont de cesse de pers�v�rer avant d'avoir converti leurs
�pouses. Hasard ou choix d�lib�r�, la recommandation expresse de
l'Eglise
catholique survient au moment o� l'Europe d�couvre � son tour ses femmes
kamikazes � travers cette jeune Belge qui s'est offerte en holocauste en
Irak. En extrapolant, exercice couru sur le Vieux Continent, on peut en
d�duire que le mariage mixte m�ne souvent, m�me si ce n'est pas
n�cessairement, � l'explosion du couple. Cette explosion a lieu de
pr�f�rence � Baghdad en attendant des lieux plus propices. Lorsqu'une Belge
ou une Fran�aise �pouse un musulman, elle a de fortes chances de donner son
c�ur, et sa raison, � un convertisseur en puissance. Il y a aussi de grosses
probabilit�s pour que la mari�e d�couvre une ceinture explosive dans sa
corbeille de mariage. Cette tendance � g�n�raliser n'est pas sans
fondements. Elle repose sur l'attitude m�me des Europ�ennes fra�chement
converties � un Islam de combat. A en croire le quotidien saoudien
Al-Watan,
les services de s�curit� belges et hollandais viennent de mettre en garde
contre l'activisme de ces n�ophytes du djihad. Celles-ci, �pouses de
terroristes d�tenus en Europe, auraient nou� des contacts entre elles afin
de constituer une ligue ou une union. Cette association s'appellerait �Ligue
des kamikazes�. Elle se proposerait de mener des actions suicides en Irak,
en Afghanistan et en Tch�tch�nie et contre les pays hostiles � l'Islam. Tout
un programme ! Selon les rapports de police, ces dames seraient �galement
entr�es en relation avec de jeunes activistes musulmans en Europe. Elles
encourageraient, notamment, ces jeunes � s'organiser dans des cellules pour
commettre des attentats suicides. Al-Watan cite encore d'autres informations
selon lesquelles le terroriste marocain Samir Azouz, r�cemment arr�t�,
aurait �t� contact� il y a quelques semaines par une dame belge. Elle lui
aurait propos� de se joindre � leur groupe charg� d'ex�cuter des attentats
suicides en Irak. Il n'aurait pas donn� suite � cette offre parce qu'elle
�manait d'une femme. Celle-ci pourrait �tre celle-l� m�me qui s'est fait
exploser le 9 novembre dernier � Baghdad, estime le journal saoudien. Cette
hypoth�se est confort�e, ajoute-t-il, par les d�clarations du terroriste
maroco-belge, Mohamed R. r�cemment arr�t� au Maroc au moment o� il pr�parait
des attentats. Al-Watan pr�cise, enfin, que ce terroriste a fait des �tudes
th�ologiques en Syrie. Les autorit�s de Damas l'auraient �loign� pr�s avoir
constat� qu'il versait dans l'extr�misme. D�cid�ment, Damas semble �tre un
passage oblig� pour les terroristes et pour les com�diens. La semaine
derni�re, la t�l�vision et les journaux syriens nous ont convi�s � un
v�ritable one-man-show intitul� �Le coiffeur de Beyrouth�. Hossam
Hossam,
coiffeur de son �tat � Beyrouth, �tait l'un des t�moins-cl�s de la
commission Mills sur l'assassinat de Rafiq Hariri. Soudainement, il s'est
r�tract� accusant m�me la famille Hariri d'avoir foment� le meurtre de son
chef. La cha�ne qatarie Al Jazira, qui attend les bombardiers am�ricains
stationn�s � port�e de ses cam�ras, a saut� sur le sujet comme la mis�re sur
le pauvre monde. La presse libanaise a cri� � la com�die, voire � la farce.
Le chef de la commission n'a pas appr�ci� et menace de rendre le tablier. Au
chapitre com�die, j'ai encore relev� cette d�claration du porte-parole des
Fr�res musulmans en Egypte. �Nous ne voulons pas �difier un Etat religieux,
nous voulons instaurer un Etat islamique. Dans cet Etat, tous les Egyptiens,
qu'ils soient musulmans ou coptes, seront gouvern�s par l'Islam.� Un Etat
islamique n'est donc pas un Etat religieux. C'est Ali Benhadj qui va en
faire une jaunisse !
A. H.
(1) Henri IV, dit le B�arnais. Somm� de renoncer au protestantisme et de
se faire catholique pour devenir roi de France, on lui pr�te cette r�partie
: �Paris vaut bien une messe.�
(2) Ce conseil est compos� de quinze membres dont quatre femmes originaires,
pour la plupart, du Maghreb. Les autorit�s italiennes le pr�sentent comme un
alli� dans la lutte contre le terrorisme.
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