Actualit�s : CHIRAC ET VILLEPIN JOUENT L'APAISEMENT
Iront-ils � l�abrogation de l�article 4 de la loi du 23 f�vrier ?
De notre bureau � Paris, Khadidja Baba-Ahmed


Le chef de l��tat fran�ais et son Premier ministre ne parlent pas d�abrogation mais ils reconnaissent que ce n�est pas au Parlement d��crire l�histoire. Apr�s Dominique de Villepin jeudi, c�est le chef de l��tat, Jacques Chirac, qui a d� intervenir hier tr�s officiellement, accul� qu�il �tait devant la mont�e en puissance des r�actions, qu�a provoqu�e le rejet par l�Assembl�e, de la proposition des d�put�s de gauche d�abroger l�article 4 de la loi du 23 f�vrier 2005, glorifiant l�action du colonialisme.
L�un comme l�autre ont tenu le m�me discours, en opposition absolue avec les militants de leur parti, l�UMP, qui n�ont pas voulu revenir sur cet article de la honte. �Il n�y a pas d�histoire officielle et ce n�est pas � la loi d��crire l�histoire qui est l�affaire des historiens.� Mais alors que faire pour sortir de cette impasse ? En cette circonstance tr�s d�licate pour le chef de l��tat qui se trouve dans une situation inextricable avec ses citoyens mais aussi avec l�Alg�rie dont le projet de trait� d�amiti� pourrait �tre compromis par cet article, Chirac, pensant m�nager les uns et les autres, cr�e une �commission� et explique : �Face au d�bat suscit� par l�article 4, j�ai propos� au pr�sident de l�Assembl�e nationale, M. Jean- Louis Debr�, qui l�a accept�, de constituer une mission pluraliste pour �valuer l�action du Parlement dans les domaines de la m�moire et de l�histoire�, mission qui, selon le chef de l��tat fran�ais, devra s�entourer d�historiens, �couter toutes les sensibilit�s et rendre ses conclusions dans trois mois. Position apparemment d�attente, de r�pit et d�apaisement des tensions. Mais rien n�est r�gl� sur le fond, m�me si Chirac d�clare : �Comme toutes les nations, la France a connu la grandeur, elle a connu les �preuves, elle a connu des moments de lumi�re et des moments plus sombres.� Reste � savoir si ces moments sombres, pour Chirac, font r�f�rence aux atrocit�s du r�gime colonial. . M�me si le chef de l��tat fran�ais avait, en priv�, d�clar� que l�adoption de cet article 4 �tait �une connerie�, il ne devait s�rement pas s�attendre � une aussi grande lev�e de boucliers contre cet article. Il est clair que c�est face � la multiplication des r�actions de ces derniers jours venant non seulement des responsables de gauche ou d�historiens dans l�Hexagone, mais encore de syndicalistes, d��lus et d�intellectuels tels qu�Aim� C�saire ou Edouard Glissant de Martinique et de Guadeloupe qui ont r�ussi � faire annuler le voyage du ministre de l�Int�rieur, que le chef de l��tat fran�ais a r�agi. Mais cela suffit-il � faire tomber les tensions ? Rien n�est moins s�r. La d�put�e PRG de Guadeloupe a estim� hier sur les ondes de France Info que si les propos du chef de l��tat constituaient une avanc�e certaine, ils ne r�glent cependant pas le probl�me. C�est ce qu�estiment, aussi, les partis socialiste et communiste qui demandent l�abrogation pure et simple de l�article, comme l�exigent les premiers signataires d�une motion initi�e hier par Jack Lang et qui vient s�ajouter � de tr�s nombreuses et notamment celles d�historiens qui avaient r�agi, d�s la promulgation de cette loi, en f�vrier.
K. B.-A.

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