Condoleezza Rice plaide � l�Otan le �renforcement� des mesures de lutte contre le terrorisme et met en garde contre l�ang�lisme. Les Europ�ens, y compris les plus r�calcitrants, se le tiennent donc pour dit : par les temps qui courent mieux vaut ne pas trop s�opposer � la puissance � et m�me l�arrogance � des USA. A la r�union des ministres des Affaires �trang�res des 26 pays membres de l�Alliance atlantique C. Rice a �t� cruelle.
Elle n�a c�d� sur aucun d�tail et a balay� d�un revers de main les soup�ons qui p�sent sur Washington dans ce que les m�dias d�signent par le vocable de �prisons secr�tes de la CIA�. Le Dr Condy, m�me avec son charme et son sourire d�vastateurs de colombe reste un vrai et m�chant faucon. Les services de renseignement, dira-t-elle lors d�un point de presse tenu au si�ge de l�Otan � Evere (Bruxelles) sont � la pointe du combat contre la menace int�griste et un secret par nature doit rester... secret ! D�un mot, la dame de fer am�ricaine a envoy� balader toutes celles et ceux qui, ici et l�, veulent savoir si oui ou non la CIA a proc�d� � des arrestations �hors-la-loi� et a tortur� des d�tenus en Roumanie, en Pologne, en Allemagne et au Maroc et, pour beaucoup de journalistes et d�experts, dans d�autres pays. Philippe Douste Blazy, chef de la diplomatie fran�aise, a bien voulu att�nuer la duret� et le peu de cas que fait l�Am�rique des points de vue moins diff�rents qui s�expriment en Europe et en France en d�clarant que �Mme Rice a donn� des assurances� quant au respect par les USA des trait�s internationaux et notamment la Convention de Gen�ve, personne, cependant n�est dupe. Le malheureux Douste Blazy a, tout simplement, transform� un camouflet en r�sultat honorable. Condoleezza Rice peut s�estimer satisfaite de son passage � l�Otan. Un plan d�engagement �solide� et �respectant les conventions de Gen�ve en mati�re de prisonniers�, selon l�expression de Josep de Hoop Scheffer, secr�taire g�n�ral de l�Otan, a �t� adopt�. Relevons, tout de m�me, que le principal responsable de l�Alliance situe ses propos dans le futur et non dans le pr�sent. Pourquoi peut-on l�gitimement s�interroger, J. H. de Hoop se croit-il oblig� de pr�ciser que l�Otan respectera les conventions de Gen�ve ? Cela n�y allait-il pas de soi ? Ou est-ce, tout bonnement, la seule concession accord�e par C. Rice � ses partenaires dans le cadre de l�Otan puisqu�ils ne perdent pas d�finitivement la face ? D�autant, doit-elle penser, que cela n�engage les USA en absolument rien. Sur le reste, et m�me si une distinction formelle a �t� op�r�e entre l�op�ration Enduring Freedom en Afghanistan (dispositif de traque et de combat contre les Talibans et les affid�s d�Al Qa�da) et la situation en Irak, une br�che a, toutefois, �t� ouverte. Enduring Freedom interviendra en cas d�attaque massive contre l�Otan.
A. M.

Nombre de lectures :

Format imprimable