Sports : Papa No�l
Par Med Bouchama


La FIFA va ordonner le 23 d�cembre prochain la �mise � mort� du football alg�rien. Ce n�est pas inattendu comme nouvelle. Ce ne serait peut-�tre pas important de rappeler les d�tails de cette situation conflictuelle naissante et dont l�instance du pas tr�s neutre suisse, Sepp Blatter s�est saisie, s�est plut�t autosaisie, au vol.
Rappelons, plut�t les �v�nements du football depuis le 8 novembre 2001. Raouraoua, disparu de la circulation depuis � peu pr�s dix ans, reprend du service sous la couverture du minist�re de la Jeunesse et des Sports alors dirig� par M. Abdelmalek Sellal. Sous la pression populaire, ce dernier scellera d�abord le sort de Abdel Djadaoui, juste apr�s le naufrage du Cairo Stadium en mars de la m�me ann�e, avant de pousser Omar Kezzal � convoquer une AG extraordinaire au cours de laquelle le chemin est tout trac� pour ce qui �tait alors connu comme �le candidat du pouvoir�. A l��poque, la commission de recueil des candidatures, toujours pr�sid�e par l�inamovible Sa�d Amara, a avalis� les demandes de trois pr�tendants : Rachid Makhloufi, Rachid Bouabdallah et Mohamed Raouraoua. Les deux Rachid que tout le monde pensait �tre les vrais candidats du pouvoir ont perdu, le premier brillant animateur du jeu des St�phanois a abandonn� la bataille avant l�heure H, tandis le pr�sident de l�Observatoire national des sports sera trahi par les siens. A l��poque, beaucoup ont contest� l��lection et certains avaient m�me soulign� avec force d�tail le jeu de coulisses. Alger �tait trois jours plus tard sous les eaux. Signe pr�monitoire de ce qui allait �tre l�avenir du football national pendant les quatre ann�es � venir ? Le sc�nario concoct� frisait la perfection. Raouraoua ne pouvait perdre, car c�est le principal expert d�sign� par la tutelle. La vraie. Premiers pas dans la cour de Dely-Ibrahim. Premier constat. La f�d�ration manque de tout, surtout d�un luxe qui irait mieux au standing du nouveau patron de la maison f�d�rale la plus consid�r�e par les promoteurs des...carri�res. Le premier coup de gueule, le nouveau ma�tre de la FAF l�a eu envers le � Groupe Khalifa. Pourquoi, nul ne le saura, surtout pas apr�s que l�empire de Moumen eut l�inspiration de bien arroser le roseau�La compagnie Khalifa Airways est le premier partenaire de la FAF sous le r�gne de Raouraoua. Les 100 milliards de centimes de Khalifa ont calm� le candidat du pouvoir, qui quelques mois plus tard sera ��lu� commissaire de l�ann�e de l�Alg�rie en France. Une ann�e durant, le boss de la FAFAAF (lire f�d�ration Alg�rienne de Football et de l�Ann�e de l�Alg�rien en France) multipliait les va-etvient en Alger et Paris. Entre deux missions, il fait un crochet sur Dely-Ibrahim ou Mourad Bouchemla, le seul rescap� du bureau de Kezzal, lui aussi un cadre � la retraite du MJS, g�rait les affaires courantes. Le BF gronde, et des membres quittent officieusement les rangs. La promotion et le d�veloppement du football, promis par Raouraoua, semblent privil�gier l�aspect acoustique. Les bureaux de la FAF sont d�sormais fortement �quip�s en personnel et en mat�riel, les ligues, anciennes et nouvelles en profitent de cette embellie. La CAN 2002 est une catastrophe sur le plan des r�sultats, mais la vox populi s�en tient � l�essentiel : le BF de Raouraoua n�a plus de responsabilit� sur ce fiasco. Madjer est donc le parfait bouc �missaire. L�histoire retiendra que l�homme � la talonnade magique n�a pas �t� chass� pour ses r�sultats, mais pour ses �propos tenus dans France Football o� il traitait les responsables du football national d�incomp�tents. R�colt�s en France la veille de France �Alg�rie jou� le 6 octobre 2001, ces propos seront �d�cortiqu�s�� en mai 2004 � Bruxelles lieu de Belgique- Alg�rie. Madjer est pri� de faire ses bagages. Pour le remplacer, la �Famille belge� est sollicit�e. Leekens, Pauwels et Waseige sont invit�s � donner le meilleur visage possible aux Verts. En misant d�abord sur la qualification 2004 puis � celle de 2006, le tout agr�ment� d�une qualification � Allemagne 2006. Malgr� l�interm�de tunisien, l�Alg�rie a tout rat�. Ni CAN, ni Mondial en 2006.Le Gabon se fait un nom � Annaba, et le Nigeria soigne son goal-average � Oran. La promotion du football national est � ce prix. L�Alg�rie perd m�me le droit de toucher les miettes du projet Goal. Sans honneur, ni argent, nos officiels du football se tournent vers la politique d�entrisme dans les structures continentale, r�gionale et internationale. Raouraoua se targue d�avoir permis l�intronisation d�une vingtaine d�experts alg�riens dans les structures de la CAF, UAFA et FIFA. Pendant ce temps, nos diff�rentes s�lections se font abuser par leurs homologues africaines et arabes. Les techniciens du cr� sont mis � la porte, d�consid�r�s. La FAF de Raouraoua voyait loin, tr�s loin. Avec l�argent du contribuable. De 2001 � 2005, elle n�a r�colt� que d�solation et humiliation. Le cadeau de No�l aura �t� cette suspension brandie par la FIFA. Et bien, ainsi soit-il. Raouraoua est venu, a vu, a voyag�, a appris des langues et nous a laiss�s un testament. Le 23 d�cembre, un juge de la FIFA va nous lire nos droits. Les h�ritiers peuvent-ils pour autant se satisfaire du partage ? Si partage il y�aura.
M. B.

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