Mme Fawzia Zouari est journaliste depuis de longues ann�es � Jeune Afrique l�Intelligent. De nationalit� tunisienne, sa chance est d��tre une femme majeure, citoyenne � part enti�re gr�ce au code du statut personnel voulu et impos� � tous par le pr�sident Bourguiba, puis son successeur.
Compar�e � la Saoudienne, l�Afghane, l�Egyptienne, l�Alg�rienne ou toute autre femme du monde musulman, (except� la �moudawana� marocaine que Sa Majest� le roi Mohammed VI a r�form� de fond en comble en faveur des femmes), la condition de la tunisienne est un privil�ge incontestable. Autorise-t-il pour autant celles qui en sont les d�tentrices comme Mme Zouari, de se d�solidariser du combat des femmes mineures � vie ? Je r�pondrai par l�affirmative si les premi�res ne cherchent pas � justifier l�injustifiable. Leur indiff�rence ne serait nullement g�nante car les �mineures � vie� ont pris l�habitude depuis fort longtemps de ne compter que sur elles-m�mes en arrachant leurs droits. Par contre, comment demeurer indiff�rente � deux chroniques de Mme Zouari Fawzia, publi�es la premi�re dans le num�ro 2-342 �Pleurez musulmanes� la seconde dans le n� 2345 au vrai chic islamique ? Dans l�article �Pleurez musulmanes�, la journaliste avait vivement critiqu� les musulmanes � la recherche d��diteurs occidentaux toujours partants, pour publier leurs t�moignages jug�s excessifs et d�form�s comme si Allah �tait misogyne et les musulmanes des fatmas martyres. Cela m�avait amen�e � r�agir (r�ponse quelque peu escamot�e mais publi�e tout de m�me dans le n� 2345 de Jeune Afrique). Voici que Mme Zouari r�cidive en vantant la beaut� du voile islamiste et les diff�rentes fa�ons de le porter. Mode, boutiques, sites Internet, rien n�est oubli� par la journaliste dans ce qui ressemble � une promotion du hijab. On y apprend �galement que les �hijab shops reversent une partie des b�n�fices � des �uvres caritatives�. Rien que cela ! Pour avoir subi les horreurs du terrorisme islamiste nous savons que �l�humanitaire� version barbue est surtout actif dans son soutien ind�fectible au terrorisme islamiste international qu�il s�appelle Hamas, GSPC, Zarkaoui, Haddam, Hattab ou Ben Laden. Evidement la journaliste pourrait r�torquer qu�elle voulait nous faire d�couvrir ce qu�elle croit �tre un �scoop� en nous r�v�lant la recherche de coquetterie chez les hijabis�es. La belle affaire ! Aujourd�hui on sait qu�elles ne sont pas seulement soucieuses de soigner leur personne et leur �uniforme�. L�on sait qu�entre celles qui posent tendrement leur t�te recouverte du chaste foulard, sur l��paule de leur douce moiti� dans les jardins publics � et j�en ai vu des barbus qui pour une fois ne brandissaient pas un couteau ou une kalachnikov mais la main de leur dulcin�e bien serr�e dans la leur ! Apr�s tout, les accommodements avec le ciel sont toujours possibles ! � et celles qui le plient sit�t sorties de leur quartier, la liste de celles qui disent le porter par conviction serait facile � �tablir et surtout rapide � �laborer sans oublier celles qui le portent sous la contrainte familiale pour acc�der � l�espace public. Ou au lendemain du s�isme du 21 mai 2003 convaincues par des imams aux id�es courtes et aux barbes longues qu�elles �taient coupables. A croire que les corrompus, corrupteurs, pilleurs de richesses n�attirent pas la �col�re� de la Terre puisque hommes ! Une th�orie bien fantaisiste qui a d� laisser plus d�un scientifique perplexe. Mais je n�ai nullement l�intention de m�attarder sur le port ou non du voile islamiste. Mon propos est surtout de dire � Mme Zouari qu�il est des sujets dont on ne rit pas et qu�on ne traite pas sur le ton de la l�g�ret� ou de la d�rision, parce que l�islamisme lui ne plaisante jamais. Cet habit impos� dans mon pays il n�y a pas si longtemps par l�id�ologie totalitaire qu�est l�islamisme aux femmes v�hicule essentiellement un discours id�ologique. D�s lors en vanter le chic, le style ou les nombreuses mani�res de le porter ne pr�te pas � sourire. Il demeure un uniforme et seulement cela. C�est au nom de cet islamisme qui se sert de l�islam comme carburant que la Saoudienne est ignor�e dans ses droits (une pr�sentatrice de la t�l�vision saoudienne a t�moign� des violences conjugales atroces dont elle fut l�objet dans un ouvrage : Mutil�e �dition �Oh� en France). C�est au nom de cet islamisme que des Alg�riennes r�calcitrantes au port de ce voile ont �t� �gorg�es. Pour leur m�moire, Mme Zouari aurait pu nous �viter la promotion de cet habit lequel, faut-il le rappeler, n�a rien � voir avec nos traditions maghr�bines. C�est au nom de cet islamisme que le code de la famille alg�rien a maintenu le tutorat de la femme majeure, le divorce sous conditions ou par �kh�l�. C�est encore au nom de cet islamisme qu�un professeur d�universit� au Caire, Nacr Hamed Abou Zayd a �t� somm� le 14 juin 1995 de r�pudier son �pouse par le tribunal, parce que celle-ci avait os� exprimer son opinion sur les in�galit�s contenues dans l�islam. Le 5 ao�t 1996, la cour d�appel confirmait la d�cision de premi�re instance. Avec en prime l�excommunication de la r�calcitrante C�est au nom de ce �vrai chic� que les femmes afghanes ont �t� enferm�es par l�Etat taliban derri�re leur �burka�, une camisole de force destin�e � en faire les souffre-douleurs et les esclaves de toute la soci�t�. La liste est longue et je me contenterai de citer Chirine Ebadi, iranienne, prix Nobel de la paix : �Au lieu d�enjoindre aux femmes � se couvrir les cheveux, nous devrions leur apprendre � d�velopper leur esprit.� Dont acte et merci ! �Le voile islamiste est affaire essentiellement politique et l�action en faveur de son port est un v�ritable recrutement d�agents� (Abdelaziz Kacem, Tunisien), Mme Zouari l�ignore-t-elle ? Hautement cultiv�, parfait bilingue, officier de l�ordre des arts et des lettres, M. Abdelaziz Kacem recommande que quiconque pr�tend expliquer le Coran doit pr�alablement conna�tre la langue arabe et savoir les �causes de la r�v�lation�. Enfin, puisque Mme Zouari a d�cid� de nous parler de mode du hidjab, �elle aurait pu citer les entreprises florissantes du Moyen-Orient sp�cialis�es dans la confection et la commercialisation de la tenue dite islamique. L�une d�elles baptis�e Al Moutahadjiba� (la femme voil�e) sponsorise des �missions t�l�vis�es bien cibl�es d�une rare virulence� (Abdelaziz Kacem). Ainsi de gros int�r�ts politico- financiers sont en jeu et Mme Zaouri ne parviendra pas � me convaincre du contraire. J�ai toujours l�image des chemises brunes du nazisme quand je pense aux uniformes islamistes. Parce que derri�re le �vrai chic islamique� (Fawzia Zouari), l�islamisme sait que ce m�me uniforme conditionne celui et celle qui le portent en le pr�disposant � l�ob�issance aveugle. Alors la mani�re de le porter... En fin de parcours entre le ton d�sinvolte de Mme Zaouri sur un sujet aussi grave et l�islamophobie de Michel Houellebecq, Tarek Ramadan, porte-parole des Fr�res musulmans, et petit-fils de Hassen El Bana, a encore de beaux jours devant lui. Enfin Mme Zouari, journaliste de longue date, n�ignore �videmment pas que la mode fait partie de la propagande islamiste. Il est inutile alors d�en rajouter. Dans notre combat de r�sistantes � l�islamisme et � sa barbarie, la bataille du foulard islamiste devait �tre gagn�e. Ce n��tait pas comme l�affirme la journaliste �un conflit pour notre identit� religieuse ou ethnique�. C��tait une lutte pour nos droits de citoyennes et de r�publicaines. Et l�on ne r�p�tera jamais assez que la r�sistance alg�rienne � l�islamisme a �vit� � nos voisins la d�b�cle. Mme Zouari le sait. Elle sait surtout que l�on ne peut s�endormir sur ces acquis lorsqu�on est femme et musulmane.
L. A.

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