Au fur et � mesure qu�il avance en �ge et dans sa, d�j� tr�s longue, carri�re, on d�couvre que les id�aux, v�hicul�s par celui, d�sormais, qui a repris le flambeau de la chanson kabyle � texte prennent de plus en plus de l�aile. Et tant mieux pour ses milliers d�admirateurs qui, encore une fois, viennent d��tre gav�s d�un nouvel opus, sorti chez le tr�s s�rieux �Izempro�, tout aussi truff� de succ�s et de sept chansons franchement abouties.
Les solitudes, en kabyle Tinesufin, on ne sait d�o� il a puis� ce vocable, est donc le titre de ce nouvel album soigneusement pr�par� depuis longtemps par Zedek, tr�s inspir�, qui a laiss� le temps au temps d�agir en faveur de son �uvre de plus en plus r��valu�e, �tudi�e. Le contestataire qu�il �tait, Zedek est devenu un authentique po�te et philosophe � la fois de son �poque. Le r�sultat est regroup� dans Les solitudes, durant lesquelles il fait le point avec un �gocentrisme assum� sur ce que �sa� soci�t� est devenue, brocardant la vie sociopolitique des quatre derni�res ann�es et se d�solant sur ce que fraternit�, union des forces et continuit� des combats sont devenus. Le po�te fait son constat et donne ses orientations, histoire de marquer de son empreinte et oser secouer le cocotier de par sa participation au tr�s tonitruant d�bat sur la tr�s tumultueuse sc�ne politique alg�rienne ou locale ; comprendre les conflits kabylo-kabyles, c�est selon. Le docteur Zedek fait son diagnostic sur ce qui s�est pass�, le pire est � venir, pr�dit-il. Il propose sa th�rapeutique dans Dazugher, Tighilt n umadagh, Am qejmur. Chez Zedek, la magie op�re toujours lorsqu�il nous livre ses confessions d�sabus�es comme, par exemple, dans Azemur et D ahdid. Place alors aux d�sillusions qui se font entendre � chaque carrefour narratif. Si Les solitudes nous font admettre un Zedek toujours po�tique, tant�t d�lateur, tant�t sensible, elles ne nous emp�chent pas de d�couvrir un autre Zedek plut�t lumineux, plus sentimental. Sur ce c�t�, L�mouloud dresse son journal, disant intime, sans pudeur et �dulcor�. Ecouter par exemple Din Din, v�ritable hymne � l�amour incitant � la consommer sous un silence religieux, on devine alors pourquoi rien n�emp�che la po�sie des mots et du sens d�exploser. Une chanson qui nous arrive en plein dedans avec des ondulations �motives. Sur le plan musical, les partitions et les sons acoustiques sont magistralement r�ussis. Les nouveaux instruments introduits, la basse, par exemple, laissent tout de m�me aux chansons leur richesse harmonique et leur authenticit� instrumentale.
J. L. Hassani

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