Actualit�s : L'ANN�E 2005 EN KABYLIE
Visite pr�sidentielle et �lections partielles pour �viter une� �ann�e blanche�


La visite de Bouteflika, la mort des arouch et les partielles. Tels sont, dans le d�sordre, les sujets ayant apparemment suscit� l�attention, durant cette ann�e qui finit, des populations de Kabylie si l�on se fie � quelques avis recueillis �a et l�.
Une ann�e banale ? Pas tant que cela puisque, enfin, diront certains, la Kabylie aura renou� avec la politique autrement que ce qu�il en a �t� durant ces quatre derni�res ann�es. 2005 aura donc �t� finalement une ann�e qui marquera dans une certaine mesure les esprits en Kabylie, tout comme ailleurs, dans quelques autres r�gions du pays o� l�on n�a pas pu s'emp�cher de laisser exploser sa col�re lors de �soul�vements� contre l'ordre, et parfois le d�sordre, �tabli. R�gion qui, comme de tradition, a focalis� le regard, cette indocile Kabylie a, toutefois, d�cid� de s�accorder quelque temps de r�pit, pour ravaler ses col�res durant ces douze mois et ne sortir de sa l�thargie, pour d�frayer la chronique, qu'en de rares occasions. Et quelles occasions ! En effet, comme lors de ses pr�c�dentes visites, le pr�sident Bouteflika se souviendra de sa derni�re sortie � Tizi- Ouzou alors qu'il venait pr�cher la r�conciliation et le pardon. Il parlera de tout sauf de cette Kabylie qui n�a pas encore, et loin s�en faut, pans� compl�tement ses blessures. Ce sont ces stigmates des tristes �v�nements d�il y a un peu plus de quatre ann�es justement qui ont donn� lieu � un tableau auquel ne s�attendaient pas les partisans du pr�sident de la R�publique. Des quolibets en plein la�us pr�sidentiel, des jets de pierres et finalement un chamboulement dans le programme de la visite ont rappel� que la Kabylie n��tait pas pr�s de �se rendre�, de rentrer dans les rangs ou de s�astreindre � la normalisation, vocable en usage chez certains acteurs politiques de la r�gion dans leur jargon quand il s�agit de commenter tout fait ou acte du pouvoir en direction de la Kabylie. L�accueil r�serv� au pr�sident de la R�publique aura rappel� qu�ici, en effet, les choses ne se font pas comme ailleurs dans le pays. A croire que les populations de Tizi et sa r�gion tiennent � cette diff�rence qui fait, par exemple, que l�on ne se soit pas senti pousser des ailes pour aller exprimer le pardon et la concorde. Ceci dit, cette ann�e n�a pas �t� �galement des plus mouvement�es en Kabylie. La mort lente des arouch, � en croire certains analystes politiques locaux, en a �t� pour beaucoup. Ces acteurs de ce qui fut un prometteur mouvement citoyen avant de se diluer, ou de se faire entra�ner, volontairement selon les avis autoris�s, par un courant influent dans les m�andres de la vie politique nationale. Une mort qui, il faut le souligner, n�a pas �mu grand monde en Kabylie et surtout une disparition ent�rin�e de mani�re implacable au soir du 24 novembre dernier. Soumise au flou et aux tergiversations de ceux qui se sont accapar�s le droit de parler au nom de tous, la population de Kabylie, de coutume si prompte � r�agir au moindre soubresaut de la sc�ne politique, accueillait, l��t� dernier, avec un flegme � faire p�lir de jalousie le plus fier des Anglais, l�annonce de la dissolution des assembl�es communales et de wilaya issues des controvers�es �lections locales d�octobre 2002. Une d�cision qui allait acc�l�rer le processus d�extinction des arouch entam� au d�but de l�ann�e lorsque, au sortir de la r�union avec le chef du gouvernement, les d�l�gu�s de ce qui devait �tre un mouvement citoyen annon�aient la signature d�un accord global stipulant la mise en �uvre de la plateforme d�El Kseur. Un virage que ce qu�on appelait la crise de Kabylie �tait d�s lors amorc� avec comme premiers signes, le retour progressif sur la sc�ne politique locale des partis politiques. �Les �lections locales partielles que la r�gion a v�cues le 24 novembre dernier, suite � la dissolution des assembl�es locales, en vertu du texte promulgu� le 17 juillet qui a modifi� les deux textes r�gissant la commune et la wilaya, ont ind�niablement sign� le retour d�finitif de la stabilit� politique dans une r�gion qui a pay� le prix fort � la m�diocrit�, commente un observateur. Le retour � la vie normale a �t�, en effet, consacr� par les urnes � l�issue des �lections partielles qui confirmaient ce qui se dessinait depuis quelque temps d�j� : la r�surgence de l�activit� politique partisane, entr�e en l�thargie depuis les �v�nements d�avril 2001 et apr�s la courte parenth�se ouverte quelques semaines avant puis apr�s un certain 8 avril 2004. Un retour certes, mais qui n�a pas eu lieu sans quelques monumentaux d�g�ts. Bien qu�ayant �t� un incontournable acteur de ce retour, le Front des forces socialistes en aura eu pour son grade lors de cette consultation unique en son genre chez nous. Des dommages qui contraignent, maintenant, les partisans de Hocine A�t Ahmed de composer avec les partis dits de la mouvance pr�sidentielle, notamment le vieux FLN, un de ses adversaires �honnis� depuis le coup d�Etat scientifique ayant entra�n� la chute du r�conciliateur qu��tait Mehri. L e FFS qui, pourtant, n�en manque pas une pour crier sa haine de tout ce qui a un quelconque lien avec le pouvoir actuel notamment, se retrouve ainsi oblig� de s�aligner avec des partis soumis � l�influence pr�sidentielle. Le prix � payer pour des errements que la base ne comprend pas encore.
Azedine Maktour

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