Actualit�s : ACCORD D'ASSOCIATION UE-ALGERIE
Les Vingt-Cinq s��loignent du quai de Barcelone
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari


Les ministres des Affaires �trang�res des vingt-cinq pays membres de l�Union europ�enne et le chef de la diplomatie alg�rienne ouvriront, � partir du 20 mars prochain, un important cycle de rencontres � Bruxelles. Six mois apr�s l�entr�e en vigueur de l�accord d�association UE-Alg�rie, voici donc venu le temps des exercices pratiques, de la concr�tisation.
Le premier conseil doit, c�est inscrit dans le marbre du trait� lui-m�me, adopter le r�glement int�rieur, fixer les priorit�s et mettre au point un calendrier des actions � mener. Cette session printani�re est tr�s importante. C�est d�elle que surgiront de fa�on �prement n�goci�e, c�est l�usage, les comit�s sectoriels (politique, �conomique, investissements, douanes). La partie alg�rienne, relevons-le, a depuis longtemps soumis des propositions. Cependant, les interlocuteurs europ�ens, plus pr�occup�s par la d�fense �go�ste et sectaire de leurs int�r�ts, ont fait la sourde oreille aux suggestions alg�riennes. Les six groupes de travail qu�Alger souhaite voir �merger lors de cette premi�re session n�ont pu donc �tre install�s parce que l�UE veut avancer sur la base de ses seules pr�occupations. Si l�Alg�rie privil�gie le principe dit de �package� englobant � la fois ses priorit�s (investissement, formation et recherche, notamment), la Commission europ�enne, l�ex�cutif des Vingt-Cinq en fait, pr�f�re mettre l�accent sur l�immigration clandestine et les probl�mes de s�curit� du Vieux Continent. Mme Benito Ferrero-Waldner, relations ext�rieures et politiques de bon voisinage, a, n�anmoins, rappelons-le, d�clar� : �La volont� politique d�aller de l�avant �tait intacte.� Notamment, pr�cisera- t-elle, apr�s �l�excellente� visite d�Alger (juin dernier, ndlr). Il y a lieu, au demeurant, de noter le glissement op�r� par l�Europe par rapport au processus de Barcelone, le g�niteur du principe majeur d�accord d�association. De partenariat privil�gi� et mutuellement avantageux entre les deux rives, nord et sud de la M�diterran�e, les Vingt-Cinq sont pass�s, sans crier gare, et de fa�on unilat�rale, � une nouvelle approche dite politique de bon voisinage (PEV). A Barcelone, pr�cis�ment, et lors de la c�l�bration du 10e anniversaire de l�acte de naissance du m�canisme qui porte le nom de la capitale catalane, des divergences fondamentales �taient apparues entre les �Sudistes� et les �Nordistes�, autour du bilan d�cennal de ce processus. Les n�gociateurs alg�riens avaient, alors, �mis � et � juste raison � de grandes r�serves quant au changement de cap d�cid� par l�Europe. �De zone de paix, de s�curit� et prosp�rit� partag�e, nous sommes en train de passer�, ont-ils mis en exergue, � une sorte �de gouvernance � distance� au seul profit de l�Union europ�enne. La coop�ration, les engagements au plan s�curitaire, la libre-circulation des personnes, la mise � niveau des entreprises de la rive sud, les �changes scientifiques, culturels et sportifs ont �t� sacrifi�s, notons-le, sur l�autel cruel et inhumain de la lib�ralisation tous azimuts et fr�n�tique des liens. Pour 2006-2007, la Commission europ�enne a �tabli un �rapport PEV� (politique europ�enne de voisinage) pour l�Alg�rie. Ce fascicule contient, � l�instar de ceux d�j� concoct�s auparavant par l�Egypte, le Liban, l�Arm�nie, l�Azerba�djan, la G�orgie la mise sur pied d�un syst�me de bourse d��tudes, l�ouverture de programmes et d�agences aux pays partenaires, ainsi que �l�assistance technique et financi�re de la commission�. Pr�sentement, sept plans d�action ont �t� finalis�s avec Isra�l, la Jordanie, la Moldavie, le Maroc, l�Autorit� palestinienne, la Tunisie et l�Ukraine. Si la PEV est devenue, subitement, �la prunelle des yeux� de l�Union, l�Alg�rie, pour ce qui la concerne, pr�f�re toujours, et ce, malgr� ses insuffisances, l�accord d�association. Bizarrement, les autres pays riverains du sud de la M�diterran�e sont dans le m�me �tat d�esprit que l�Alg�rie. H�las, d�s que notre pays a le dos tourn�, tout le monde se bouscule au portillon de l�ex�cutif europ�en pour signer, les yeux ferm�s, et sans demander son reste, tout ce que l�UE exige. Cela donne, entre autres, ces massacres d�Africains aux portes de Ceuta et Melilla ou au centre du Caire par les polices et les gendarmeries des Etats marocain et �gyptien. Une PEV qui transforme les gouvernements du sud de la M�diterran�e en �tueurs en s�rie�, pour assurer le confort des Vingt-Cinq, cela doit, assur�ment, changer. L�Alg�rie a, en ce sens, raison de respecter le cadre de n�gociations mais aussi d�assumer son devoir de pays africain aussi. Jusqu�ici, et c�est � l�honneur de notre pays, les services de s�curit� alg�riens n�ont pas tir� �les blacks subsahariens� comme des lapins. Le reste, tout le reste, se n�gocie �
A. M.

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