Actualit�s : CONTRIBUTION
Assassin et fier de l��tre


Le num�ro 2346 de Jeune Afrique l�Intelligent, faisant �tat d�une interview du terroriste islamiste Madani Mezrag alias �Noureddine Abou Ha�tane�, aurait-il connu des �perturbations dans la distribution� ? ou aurait-il tout bonnement �t� interdit d�entr�e en Alg�rie, pr�cis�ment � cause des d�clarations du sieur, qui persiste et signe : �Oui j�ai tu� de mes propres mains� ? S�il s�agit de censure, il y a lieu de penser qu�au si�ge de Jeune Afrique, nombreux devaient �tre ceux qui ont ri aux �clats comme beaucoup d�entre-nous ici.
A la diff�rence, en effet, des ann�es de plomb, o� Jeune Afrique �tait interdit, aujourd�hui les �touffeurs de voix et coupeurs d��crits devraient tout de m�me savoir qu�Internet fait des miracles ! La preuve : la presse �crite ind�pendante, notamment El Watan, Le Soir d�Alg�rie, (12 janvier 2006) a mis l�eau � la bouche des lecteurs, se brancher ensuite sur le bon site est un jeu d�enfant ! Pauvres censeurs incapables d�interdire � un tueur de la pire esp�ce de faire �talage de �ses faits d�armes� et prompts � interdire l�entr�e de Jeune Afrique ! Il faut, en effet, se poser la question de savoir si le plus choquant est le contenu m�me des d�clarations ou le fait que leur auteur n�ait pas �t� somm� de garder le silence apr�s la reddition de l�AIS ? En quoi le fait pour ce terroriste islamiste de dire publiquement toute honte bue, sans le moindre remords ou regret qu�il a tu� de ses �propres mains� serait-il surprenant ? Madani Mezrag a rejoint l�Arm�e islamique du salut pour tuer et uniquement pour cela. L�AIS, faut-il le rappeler aux amn�siques, est : �Une organisation criminelle fondant son action sur une base religieuse des plus fanatiques, projetant l�instauration d�un califat en Alg�rie, remettant en cause l�existence de l�Etat et d�tenant le droit de vie et de mort sur chaque citoyen ?� (Mohamed Issami : Le FIS et le terrorisme au c�ur de l�enfer Editions Le Matin) Madani Mezrag est un tueur et il le demeurera. Je doute d�ailleurs que les familles des victimes du terrorisme aient ressenti une quelconque blessure ou que cet assassin ait �rouvert leurs plaies�. Celles-ci ne sont pas encore ferm�es et cicatris�es pour �tre rouvertes. Et ces familles savent que blanchis ou pas, les criminels aux mains rougies de sang resteront des meurtriers, des massacreurs. Quand bien m�me ils auraient vers� des larmes de crocodile sur leurs victimes, qui donc aurait cru � leur repentir ? Ainsi, ce ne sont pas les aveux de l�assassin Madani Mezrag qui suscitent l�indignation. C�est plut�t le statut de �soldat� loyal, un tantinet �chevaleresque� qu�il s�octroie qui est r�voltant, intol�rable. Faut-il rappeler l� encore qu�en 1997, l�AIS a entendu d�poser les armes et se rendre parce qu�elle a �t� d�faite militairement ? Apr�s l��chec du �contrat de Rome�, �Madani Mezrag et ses terroristes savaient ce que cela signifiait. Il ne connaissait que trop bien les sanguinaires de Djamel Zitouni et avec lui la mont�e doubl�e d�une radicalisation � l�extr�me des franges, les plus r�trogrades du salafisme� (Mohamed Issami, ouvrage d�j� cit�) Madani Mezrag �tait ainsi concern� par la solution � la meilleure pour sauver sa t�te des groupes rivaux � de la reddition. Il ne fut ni un soldat d�une arm�e r�guli�re encore moins un n�gociateur. Qui dit n�gociations dit conditions. �Or conc�d�e sans contrepartie la tr�ve s�apparente � une capitulation de ce qui reste de l�Arm�e du Salut�. (Jean- Baptiste Rivoire �Fran�a Alg�rie�). Un membre du parti dissous aujourd�hui toujours � Londres, Abdallah Messa�, avait d�clar� : �Le texte de Mezrag annonce la fin de la lutte alors qu�ils n�ont rien obtenu�. Et s�il fallait encore prouver que cette tr�ve ne fit pas que des heureux au sein de l�ex-FIS, l�on rappellera les divisions qui s�en suivirent avec entre autres exemples la cr�ation � l��tranger du Conseil de coordination du FIS pr�sid� par Ahmed Zaoui et dont Mourad Dhina est le porte-parole. Faut-il rappeler que le GIA avait surnomm� son organisation terroriste �d�arm�e sur le papier ?� (AIS). Sans doute, ces donn�es sont-elles connues mais remettre les pendules � l�heure n�est pas inutile. Lorsque l�assassin Mezrag se souvient du jeune appel� auquel il a enlev� l�arme, ce n�est surtout pas pour dire qu�il est toujours aussi ��mu� � la vue de son �butin� comme on pouvait le croire. C�est essentiellement pour affirmer et r�affirmer qu�il a combattu, lui le �soldat�, les seules forces de s�curit�. En somme, un �combat entre hommes� (l�AIS et son sinistre �mir Mezrag n�ont pas tu� des vieillards, des femmes, des journalistes, des membres de la communaut� chr�tienne. Ce sont l� des mensonges dus � notre imagination trop fertile ! Madani Mezrag ne s�est pas battu pour une cause juste. Lorsqu�on incendie une mairie, une �cole, lorsqu�on tue un policier qui r�gle la circulation, on ne se bat pas pour un id�al ou des convictions, on commet des crimes parce que l�on est un criminel et rien d�autre. Ni soldat, ni �patriote�, ni n�gociateur. Et si aujourd�hui comme tous ses acolytes, ce lilliputien en kalachnikov bombe le torse c�est tout bonnement parce qu�il sait que rien de pr�judiciable ne saurait lui arriver, lui le blanchi, l�amnisti�. C�est cela la paix et la r�conciliation dont on nous rebat les oreilles. Lorsqu�un assassin est assis au premier rang dans les meetings sur cette m�me paix comme le fit Madani Mezrag, pourquoi s��tonner qu�il d�clare ne rien regretter de ses tueries ? Peut-�tre celles-ci lui manquent- elles ? A quand la prochaine interview d�un autre sanguinaire ? A quand les r�cits autobiographiques de ces criminels ? Une chose est s�re : s�il fallait une preuve suppl�mentaire � l�impossible pardon de la victime au bourreau, elle a �t� superbement fournie par Madani Mezrag. En d�clarant d�fendre la politique de r�conciliation, il ne s�est m�me pas rendu compte qu�il l��gratignait s�rieusement aveugl� par son �ego� et ses fanfaronnades. Et si on le laissait se morfondre seul � Jijel sans plus �voquer son sinistre souvenir, ne serait-il pas plus efficace pour lui comme pour nous ? Car enfin Madani Mezrag n�est pas m�content qu�on parle de lui. �a le fait sortir de sa tani�re o� il doit s�ennuyer n�ayant plus le plaisir d��gorger et de d�capiter. Et si on le r�duisait au silence ? Ne serait-ce pas la pire des sanctions pour un criminel assoiff� de sang ?
L. A.

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